/

Les dégâts causés par les cervidés

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 394 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/04/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    La commune de Jalhay est envahie par les cervidés, la densité varie entre 49 et 64 animaux par 1 000 hectares (avant les naissances), alors que la norme est de 20 à 24. Autrement dit presque le double.

    L’échevin des forêts : « Le taux de dégâts frais en résineux est supérieur à 4 % ce qui constitue un danger pour notre propriété. Il faut lutter contre la surpopulation de gibier, car ce n’est pas un problème mineur c’est un problème majeur. Les bois qui arrivent à maturité et qui ont été abîmés perdent ± 30 % de leur valeur, il y a même des zones où l’on ne trouve plus aucun arbre sain ».

    C’est évidemment un problème majeur pour les propriétaires forestiers, dont les pouvoirs publics.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous informer de façon plus explicite quant à l’ampleur du problème dans les différentes sous-régions de Wallonie ?

    Et ce qu'il compte mettre en œuvre pour mieux protéger les arbres et la valeur qu’ils représentent ?
  • Réponse du 16/05/2018
    • de COLLIN René
    Le Département de la nature et des forêts (DNF) a pris l’initiative de faire estimer par ses chefs de cantonnement la proportion des forêts bénéficiant du régime forestier et qui subiraient des dégâts insupportables de la part du grand gibier et sans doute plus précisément de l’espèce cerf.

    Les résultats de cette évaluation ont été, dans la majorité des cas, confirmés par les propriétaires concernés.

    Il apparaît ainsi que 39 % du territoire des forêts soumises, soit environ 100 000 hectares, est considéré en déséquilibre Forêt/Grand gibier. On peut évidemment supposer que la situation est similaire en forêt privée qui constitue environ 50 % de la forêt wallonne.

    Ce résultat est relativement cohérent avec le fait que lors des dernières estimations (méthode des rétrotirs et comptages en parcours nocturnes) dont les chiffres sont connus (printemps 2017), près de 200 000 hectares de bois soumis et privés, pour 28 conseils cynégétiques ou secteurs de conseils cynégétiques, affichaient une densité supérieure à 30 cerfs/1 000 hectares. Effectivement, le conseil cynégétique de « Val de Hoegne-Jalhay » auquel l’honorable membre fait référence était repris dans les 85 395 hectares qui affichaient plus de 60 bêtes/1 000 hectares.

    À noter toutefois que cette densité charnière de 30 bêtes/1 000 hectares permet seulement de donner des chiffres en lien avec la situation de terrain, mais ne doit pas être considérée comme une densité cible à l’échelle de la région. En effet, la densité cible doit être déterminée au niveau de chaque unité de gestion, en l’occurrence les conseils cynégétiques et est, de fait, largement plus basse dans certains cas !

    Elle doit être déterminée en fonction des desiderata des différents intervenants/utilisateurs du milieu naturel, les besoins physiologiques du cerf lui-même ne pouvant être oubliés !

    Le taux d’écorcement (dégâts frais) des résineux, l’utilisation des enclos-exclos, la capacité de la forêt à se régénérer sont autant de critères qui permettent d’objectiver la juste revendication d’une catégorie d’entre eux, les sylviculteurs, garants d’une production de bois en qualité et quantité.

    Il semble donc évident, au regard de ce critère de production forestière, que la densité de cerfs est trop importante dans un certain nombre de conseils cynégétiques ou secteurs de ces derniers.

    Si des moyens de protection mécanique (clôtures, protections individuelles, rabotage des arbres objectifs,…) peuvent être mis en œuvre, il faut évidemment aussi et surtout agir sur la racine du mal, les densités locales excessives d’animaux.

    Le principal outil à disposition est le plan de tir annuel sollicité par les conseils cynégétiques et octroyé par les directeurs territoriaux du DNF.

    Il fait l’objet d’âpres discussions chaque printemps, mais a déjà permis de faire baisser sensiblement les densités dans certains conseils cynégétiques où la collaboration des chasseurs est effective.
    À d’autres endroits, c’est moins le cas et c’est pourquoi j’ai demandé à mon administration de me faire des propositions correctives concrètes et réalistes.