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Les émissions de CO2 liées à la sortie du nucléaire

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 231 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 19/04/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    La fermeture des centrales nucléaires entraînera automatiquement une hausse des émissions du secteur électrique. Lors de la production, un réacteur nucléaire n’émet pas de CO2, par contre il en émet à la fabrication et au démantèlement.

    Les unités fermées devront être remplacées, du moins au début, par des centrales au gaz qui elles émettent du CO2. À l’heure actuelle, on estime qu’une centrale au gaz émet ± 550 t/GWh de CO2, et que dans le futur ce sera 355 t/GWh.

    Vu ces chiffres, quel est le seuil des émissions de gaz à effet de serre à ne pas dépasser lorsqu’on met sur pied un service de transition énergétique assurant à la fois la sortie du nucléaire et la réduction de consommation des énergies fossiles (dont le gaz) ?

    Avons-nous le choix entre la peste et le choléra ?
    Qui sera suffisamment mâture sur le plan technologique pour assurer un scénario de transition énergétique qui puisse tenir la route ?
  • Réponse du 24/05/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Comme l’honorable membre le mentionne, la sortie du nucléaire entraînera inévitablement une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. En effet, une partie plus élevée de notre production sera issue du gaz naturel. Par ailleurs le gaz naturel apparaît comme un vecteur indispensable à la transition énergétique, pour trois raisons principales :
    - parmi les fossiles, il s’agit du combustible le moins émetteur (à titre d’exemple, la combustion du gaz émet de l’ordre de 251t/GWh, celle du gasoil en émet 306t/GWh. Les émissions dues à la production d’électricité dépendent par contre du rendement de la centrale. Ainsi pour un rendement total de 50 %, l’honorable membre aura des émissions de l’ordre de 502t/GWhe. Ces données servent de référence à la CWaPE pour calculer le gain CO2 apporté par les installations renouvelables) ;
    - il est moins polluant (atmosphérique) que les autres combustibles ;
    - l pourra progressivement, en partie, être remplacé par du biogaz (ou biométhane), d’origine renouvelable. C’est en ce sens que nous avons conçu le pacte énergétique : le gaz pour la transition et le biogaz pour le remplacer à terme.

    Tout choix entraîne des conséquences et il n’existe pas de solution idéale. La transition sera composée d’une myriade de solutions qui collectivement contribueront à réduire notre impact sur l’environnement et la santé. Je voudrais également rappeler, et cela vaut aussi pour les énergies renouvelables, que toute activité humaine génère des impacts. Vu en ce sens, il a le choix entre peste et choléra, il y a lieu de s’accorder sur les critères de ce que l’on est prêt à accepter.

    Personnellement, ma conviction est que le nucléaire ne fait pas partie des solutions. Je suis dès lors prêt à ce que notre parc électrique émette plus de gaz à effet de serre, mais je vois cela de manière transitoire :
    - certaines centrales ne seront là que pour une période transitoire, le temps de disposer d’autres outils, renouvelables principalement ;
    - le gaz naturel sera remplacé par du biogaz.

    À terme, nous irons vers la diminution des émissions de gaz à effet de serre, mais en tenant compte d’autres critères également.