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La production d'électricité

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 234 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 19/04/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Le Bureau du Plan :
    « Le nucléaire sera remplacé, en partie, par une véritable envolée des importations d’électricité qui représenteront plus de 25 % de notre consommation en 2030 (7,5 % en 2016). Que va-t-il arriver (principalement en hiver) si nos voisins ont le même raisonnement ?

    Concernant la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, elle explose littéralement au cours des 15 premières années (il est prévu qu’elle soit multipliée par 2,6). »

    Ce que l’on ne retrouve pas dans le rapport du Bureau du Plan, c’est que la production d’électricité par du gaz naturel va doubler entre 2016 et 2030 et que cela aura pour conséquence une hausse de l’ordre de 50 % des émissions de CO2 du parc de production belge d’électricité.

    Quelle solution faut-il adopter quand on sait que si l’on veut limiter nos importations d’électricité à 10 % de notre consommation en 2030, et ce sans augmenter toujours plus la part du gaz naturel, il faudrait multiplier par 4 et non par 2,6 la production d’électricité par les éoliennes d’ici 2026 ?

    De tous les scénarios de transition, il y en a qui poseront problème en termes de réchauffement climatique et d’autres qui n’en poseront pas.

    Puis-je donc demander à Monsieur le Ministre de nous informer de la formule qu'il considère comme optimale en termes de mix transitoire ?

    Faut-il doper l’éolien ?
    Dans l’affirmative, dans quelle proportion ?
  • Réponse du 08/05/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le scénario que je privilégie est celui que l’honorable membre retrouve dans le pacte et que mes équipes déclinent actuellement dans le cadre du PNEC. Oui nous pourrions, voire devrions faire beaucoup plus en matière de renouvelable. Oui nous devrions idéalement nous passer du gaz pour éviter les émissions de GES. Oui nous devrions accélérer le développement de toutes les énergies renouvelables pour rapidement atteindre les objectifs en matière de décarbonation de notre économie, mais je tiens d’une part à rester pragmatique et, d’autre part, à prendre en compte d’autres enjeux que le seul changement climatique. Le risque nucléaire me semble devoir faire l’objet d’une attention toute particulière. Je souhaite adopter l’approche la plus holistique possible.

    Quant au pragmatisme, je ne citerai que deux dimensions, mais nous pourrions en considérer bien plus. Premièrement, il y a la question du coût de la transition d’une manière générale. Je crois à une évolution progressive et aux solutions multiples. La solution miracle n’existe pas, toutes les solutions (ou technologies si on parle du parc de production) contribuent avec leurs avantages et leurs inconvénients à la transition.

    D’autres solutions arriveront, avançons étape par étape pour leur laisser le temps et la place d’émerger. Évitons les accélérations soudaines tel le plan Solwatt qui a des conséquences désastreuses en matière de coût sociétal. Nous pouvons trouver un juste équilibre entre pragmatisme et ambition.

    Deuxièmement, il y a la question du potentiel technique au sens large, en ce compris l’acceptabilité par la population. Il doit être techniquement possible de placer des éoliennes un peu partout en Wallonie, mais est-ce souhaitable ? Ne devrait-on pas prendre le temps d’inscrire les citoyens dans ce changement ? Nous pouvons leur imposer certains choix, mais ne faut-il pas le faire avec raison ?

    Ici aussi, je crois qu’il faut rester pragmatique et réaliste. Les scénarios que nous mettons sur la table, il est vrai, émettront plus de GES, mais répondent à mes yeux au meilleur équilibre entre les nombreuses contraintes et les nombreux bénéfices que nous attendons de la transition.