/

La biomasse

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 235 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 19/04/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Monsieur le Ministre a déclaré : « Les Grand-Ducaux savent compter, ils ont vite compris que l’Europe subventionnait mieux cette chaleur verte. Et pendant que l’on était à fond sur l’électricité verte, ils ont pris de l’avance en ce qui concerne la biomasse. C’est donc pourquoi le Gouvernement wallon a pris des mesures afin d’aider plus encore la biomasse.

    En effet, cette énergie d’avenir est un plus pour la Wallonie puisque nous avons les forêts, cela procure des emplois que l’on ne peut pas délocalisés et à terme, quand on constate comment le prix des énergies fossiles peut grimper, cela assure notre avenir énergétique à un coût contrôlé ».

    Et son partenaire D. Fourny d’ajouter : « Nos forêts, dès lors qu’on exploite leur plus-value sans y toucher constituent une source de richesse inépuisable ».

    Soit, mais qu'en est-il si la capacité des unités biomasse est telle que les forêts wallonnes ne peuvent pas se régénérer au même rythme qu’on utilise le bois à des fins énergétiques, mais aussi dans d’autres filières comme la construction, les fabricants de panneaux, l’emballage, le papier, l’ameublement, etc. ?

    Et qu'en est-il des émissions de particules fines si les unités ne sont pas équipées d’un système de filtres adéquats ?
  • Réponse du 08/05/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Nous exploitons à des fins économiques un volume de bois qui reste globalement inférieur au volume de croissance annuel de nos forêts, même s’il est vrai qu’il existe des disparités entre les feuillus et les résineux.

    La clef, et c’est également en ce sens que l’Europe pose les bases de l’exploitation forestière, réside dans la durabilité de la gestion de la forêt. Si nous voulons continuer à parler de renouvelable, il est évident que nous ne pouvons prendre plus que les intérêts, le capital doit rester constant.

    Cependant, l’honorable membre a raison qu’il s’agit d’un point d’attention important, la Wallonie étant dotée de plusieurs outils de première transformation (scieries) qui peuvent produire un volume important de pellets (jusqu’à 600 000 tonnes) à partir des coproduits. Les grumes (ou troncs d’arbre) ne servent pas à produire de l’énergie. Seuls les coproduits (plaquettes, sciures,…) ou les sous-produits forestiers (houppiers, plaquettes,….) servent à la production de bioénergies.

    Comme déjà répondu lors d’une précédente question, les feuillus partent vers l’Asie, ce qui signifie que nous ne pouvons exploiter ici les coproduits issus de la première transformation.

    Rappelons que les porteurs de projet doivent soumettre au comité transversal de la biomasse leur plan d’approvisionnement. Le comité évalue le bassin et les activités utilisant une ressource identique, voire la même. Il est supposé pouvoir détecter si une ressource est déjà captée pour d’autres usages, ce qui exacerberait la pression sur celle-ci en la reportant sur d’autres. Sur base de cette analyse, le comité se prononce en faveur ou en défaveur du projet.

    En ce qui concerne la qualité de l’air, les émissions sont réglementées en ce qui concerne les outils industriels. Les exploitants de chaudières doivent mettre tout en œuvre pour respecter les normes d’émission. En ce qui concerne les plus petites installations, il y a trois éléments déterminants :
    - la qualité du combustible (pellets ou buches). Le taux d’humidité est un élément critique ;
    - la performance du foyer (poêle ou chaudière). Les nouvelles technologies sont très performantes, par contre les anciens équipements affichent des rendements médiocres où les combustions partielles (émissions de particules notamment) sont fréquentes ;
    - l’usage du foyer (par exemple la manière dont les buches sont disposées et prennent feu…).

    Pour ces petites installations, il nous faudra trouver un moyen d’améliorer la qualité de l’air. Nous y travaillons.