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Les oiseaux en milieu agricole

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 398 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 19/04/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Même si l’on constate un déclin des espèces d’oiseaux dans tous les milieux, c’est surtout dans les milieux agricoles que le constat est le plus inquiétant et alarmant.

    Ce sont surtout les pratiques agricoles industrielles qui sont les premières responsables de cette situation : utilisation de pesticides, monocultures, abandon des jachères ont conduit à un effondrement de la biomasse d’insectes, principale nourriture de la presque totalité des oiseaux. Privés d’une source nécessaire de protéines, les oiseaux se reproduisent donc moins et survivent beaucoup plus difficilement.

    D’après une étude allemande, sur ± 30 ans, la disparition des insectes est de 75 à 80 %, et ce même au sein des réserves naturelles.

    Puis-je demander à Monsieur le Ministre de nous décrire par espèce, l’évolution de l’avifaune en Wallonie ?

    Puis-je également lui demander de nous indiquer les causes, qui, selon lui, sont responsables de ce déclin de la biodiversité ?

    Pense-t-il que l’évolution de l’avifaune est un indicateur d’une érosion bien plus importante de la biodiversité qui risque de ne pas rester sans effets sur l’avenir de l’être humain ?
  • Réponse du 16/05/2018
    • de COLLIN René
    Le déclin des oiseaux en milieux agricoles est effectivement connu en Wallonie. Les derniers résultats du programme de suivi des oiseaux communs (SOCWAL) initié en 1989 par Aves-Natagora avec le soutien financier de la Wallonie précisent que c’est parmi les espèces des milieux agricoles que la proportion d’espèces en déclin est la plus importante.

    Plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte pour expliquer ce phénomène. Les plus prépondérantes sont le manque de lieux propices à la reproduction, le manque de nourriture ou encore le morcellement des éléments de paysages ruraux. Les causes sont évidemment multiples, mais il est évident que l’environnement fortement anthropisé et les pratiques qui en découlent (urbanisation, remembrement, pesticides,…) contribuent au déclin de ces espèces.

    La perdrix grise, le faucon crécerelle, la tourterelle des bois, l’alouette des champs, l’hirondelle rustique, le pipit farlouse, la bergeronnette printanière, la linotte mélodieuse, le corbeau freux, l’étourneau sansonnet, le moineau friquet, le bruant jaune, le vanneau huppé, la pie-grièche écorcheur et le bruant proyer sont en déclin.

    La tourterelle des bois et le bruant proyer sont en fort déclin (plus de 5 % par an) et pourraient rapidement disparaître de nos campagnes.

    Un déclin fort marqué touche également des espèces en provenance d’autres milieux. La gelinotte des bois, si elle n’a pas déjà disparu, est ainsi dans une situation extrêmement critique. Le tétras lyre dans les fagnes, le butor étoilé, la locustelle luscinioïde et la rousserolle turdoïde dans les roselières, l'engoulevent d’Europe dans les coupes forestières, ou encore le serin cini des milieux semi-ouverts sont dans la même situation et pourraient bien disparaître de notre territoire. Les causes du déclin de ces espèces sont diverses, mais la disparition de leurs habitats et la surabondance de prédateurs (renard et sanglier) contribuent fortement à leur disparition, en particulier pour les espèces nichant au sol.