/

Les relations commerciales entre la Région wallonne et l'Egypte

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 415 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/04/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Plusieurs organisations de défense des droits humains se sont inquiétées cette semaine de la situation en Égypte. Ainsi, « Reporters sans frontières » a dénoncé les entraves régulières à la liberté de la presse (arrestations et emprisonnement de journalistes). « Amnesty International » parle d’une situation de crise dans le pays et constate des faits de torture et de mauvais traitements, des disparitions forcées, des exécutions extrajudiciaires et des répressions exercées contre la société civile. Enfin, plusieurs ONG, dont « Human Rights », jugent que le scrutin présidentiel ne fut « ni libre ni équitable ».

    En 2013, Jean-Claude Marcourt, alors Ministre de l’Économie, expliquait que l’Égypte était un client et un fournisseur de biens de la Wallonie. Les exportations vers l’Égypte portaient alors sur les secteurs des produits des industries chimiques, des machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques, des métaux communs, et des matières plastiques et caoutchouc. Les importations wallonnes en provenance de l’Égypte portent sur les textiles, les métaux communs et les produits du règne végétal. 7 firmes wallonnes investissent alors en Égypte, mais aucun investissement égyptien n’existe en Wallonie.

    Monsieur le Ministre peut-il réactualiser les chiffres donnés en 2012 à l’année 2018 ?

    Quelles sont, au jour d’aujourd’hui, les relations économiques que la Région wallonne entretient avec l’Égypte ?

    Est-ce que la coopération wallonne a apporté, après le printemps arabe, un soutien quelconque à la société égyptienne dans le but de soutenir le processus de démocratisation ?

    Quels sont les accords de coopération existants ?

    Est-ce que les violations des droits humains constatées en ce mois de mars auront une influence sur la politique économique menée avec l’Égypte ?

    De quelle manière pouvons-nous entretenir des relations commerciales avec ce pays dans un tel contexte ?
  • Réponse du 18/05/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Sur le plan purement statistique, l’Égypte était, fin 2017, le 63e client en importance de la Wallonie. En effet, les exportations wallonnes s’élevaient alors à 32,25 millions d’euros. Par rapport à 2012, on notera que les exportations wallonnes à destination de l’Égypte ont diminué de près de 50 %.

    Cette baisse significative de nos exportations s’explique notamment par les mesures restrictives adoptées en 2015 par le Gouvernement égyptien dans le but de réduire le déficit de la balance commerciale de l’Égypte.

    Au plan purement sectoriel, les exportations wallonnes sont majoritairement composées de machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques, un secteur qui représente 44,1 % des exportations wallonnes en 2017, et les produits des industries chimiques et produits pharmaceutiques, avec 32,8 % du total. On remarquera que si les exportations issues du secteur des produits chimiques et pharmaceutiques ont diminué, celles du secteur des machines et équipements mécaniques, électriques et électroniques sont, elles, restées relativement stables depuis 2012.

    Dans le même temps, les importations wallonnes en provenance d’Égypte ont connu une baisse moins importante (3,67 millions d’euros en 2017 contre 4,71 millions d’euros en 2012) faisant de l’Égypte le 61e fournisseur de la Wallonie en 2017.

    Au-delà de ces chiffres et d’une manière générale, la Wallonie s’inscrit dans la ligne de la politique menée par le Fédéral. Depuis le printemps arabe, elle adopte une attitude prudente, mais reste bien évidemment attentive à l’évolution du pays, tout en encourageant le peuple égyptien à choisir librement la voie menant à la mise en place d’une démocratie stable. Elle le fait notamment par le biais d’une coopération culturelle et d’une coopération académique, certes limitées, mais toutefois symboliquement importantes.

    À l’exception d’un accord culturel (signé en 1991) et d’accords bilatéraux à finalité économique (protection et promotion des investissements, prévention de la double imposition), on dénombre peu d’accords entre la Belgique et l’Égypte. On notera toutefois que le Gouvernement fédéral a signé en 2012 un accord d’échange de dettes portant sur une valeur d’un peu plus de 2 millions d’euros.

    Dans ce contexte global, l’AWEx organise, à la demande des entreprises wallonnes et en collaboration avec les Régions flamande et bruxelloise, une mission économique multisectorielle, une fois tous les deux ans environ.

    Une mission vient d’ailleurs de se dérouler en Tunisie et en Égypte, en mars 2018. Au total, 24 sociétés belges (dont six entreprises wallonnes) participaient au volet égyptien de cette mission.

    En l’occurrence, les entreprises wallonnes étaient très satisfaites de leur mission en Égypte. Certaines d’entre elles estiment même avoir identifié des opportunités tout à fait prometteuses.

    D’autres nous ont indiqué souhaiter s’inscrire dans le processus de soutien à l’économie égyptienne, dans la lignée de ce que préconisent certaines organisations internationales comme la Commission européenne, la banque européenne d’investissement ou encore la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD). Une politique qui vise à favoriser le développement économique et social du pays, à participer à l’émergence d’une économique plus mature et donc à l’émergence de valeurs plus démocratiques.