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L'utilisation de substances phytosanitaires dangereuses par les jardiniers amateurs en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1070 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/04/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Le dernier rapport sur l’état de l’environnement wallon fait état de constats inquiétants. En effet, selon une enquête de 2017, menée auprès de 2 033 ménages wallons possédant un jardin, 20 % des jardiniers amateurs continuent d’utiliser des substances phytosanitaires dangereuses. On parle ici de 133 000 ha de superficie de jardins concernés par l’utilisation de pesticides, chez les particuliers, en Wallonie.

    Suite à ce rapport, Inter-environnement Wallonie (IEW), ONG regroupant divers organismes travaillant à la préservation de l’environnement, a réitéré son souhait de supprimer la vente de plus de 30 substances phytosanitaires dangereuses. IEW appelle également la Wallonie à aller dans le sens de la France où la vente de pesticides sera interdite aux amateurs au 1er janvier 2019. L’ONG souligne les risques sanitaires et environnementaux de l’utilisation des produits phytosanitaires et la dangerosité d’autant plus importante de ces derniers quand ils sont maniés par des amateurs non formés.

    Il existe, actuellement, une obligation, pour les vendeurs et distributeurs de produits phytopharmaceutiques à usage non professionnel, d’informer le grand public sur les risques liés à ces produits et la manière de les utiliser ainsi que sur les alternatives aux traitements chimiques.

    Monsieur le Ministre pense-t-il que l’information donnée par les vendeurs soit suffisante alors que l’enquête énoncée ci-dessus nous montre que 20 % des particuliers utilisent des pesticides, et ce, d’une manière dangereuse pour leur santé et pour l’environnement ?

    N’est-il pas temps de suivre l’exemple français et de supprimer la vente de produits si dangereux aux particuliers ?

    Si la suppression de la vente aux particuliers lui semble infaisable, d’autres mesures concrètes et innovantes sont-elles prévues dans les mois ou années à venir ?
  • Réponse du 22/05/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    L’interdiction de vente est la meilleure réponse face à la problématique de l’usage inapproprié de pesticides par les particuliers, mais la mise sur le marché de pesticides est une compétence fédérale.
    L’interdiction de vente de certains produits ou de certaines catégories de produits comme les herbicides a été annoncée par le Ministre fédéral en charge du dossier à plusieurs reprises, sans concrétisation à ce jour.

    La Wallonie a fait le choix d’interdire l’usage de pesticides particulièrement problématiques, contenant du glyphosate et des néonicotinoïdes, et d’imposer une information lors de la vente, l’information au public étant une compétence partagée entre les Régions et l’État fédéral.
    Cette décision a eu pour conséquence que de nombreuses enseignes ont décidé de retirer ces produits de la vente, dès lors que leur usage n’était plus autorisé en Wallonie.
    L’usage de pesticides est aussi interdit de manière générale sur tous terrains revêtus non cultivables reliés aux réseaux d’épuration des eaux ou au cours d’eau.

    À côté de ces interdictions ou restrictions, une démarche positive de sensibilisation et d’information des particuliers vis-à-vis des alternatives aux pesticides est menée en Wallonie, notamment par l’association ADALIA 2.0.
    Le travail de cette association financée par la Wallonie a notamment permis la création de la charte « Jardiner sans pesticides » à destination des jardineries. En fonction du niveau d'engagement, les jardineries s'engagent à ne plus laisser les produits phytopharmaceutiques en libre-service.
    Un déploiement plus important de cette mesure est prévu dans le nouveau programme wallon de réduction des pesticides 2018-2022, programme qui prévoit diverses autres mesures pour arrêter l’usage de pesticides par les particuliers.

    Les chiffres du dernier rapport sur l’état de l’environnement démontrent que le travail en cours porte ses fruits, mais doivent être poursuivis et amplifiés.