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Les tensions sur le marché du lait

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 412 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/04/2018
    • de DESQUESNES François
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Le marché européen du lait est de nouveau sous tension suite à la perspective de surproduction dans le secteur. Les prévisions agricoles à court terme que vient de publier la Commission européenne estiment que la production laitière européenne devrait progresser de 1,4 % cette année, alors que la demande ne devrait augmenter que de 0,9 %. On risque donc de connaître une nouvelle plongée des prix et des difficultés pour les producteurs.

    Ce scénario est renforcé par la volonté de la Commission européenne de remettre sur le marché les stocks de lait écrémé en poudre.

    Face à cette situation, le Commissaire, Phil Hogan, persiste à refuser la mise en place d’un dispositif de réduction obligatoire de l’offre de lait en cas de perturbation importante du marché et continue à tenir des propos volontairement optimistes tout en misant sur les exportations hors de l’Union européenne, ainsi que sur une réduction naturelle de la production l’année prochaine par adaptation de l’offre et de la demande.

    On ne peut que demeurer dubitatif devant cette attitude, l’expérience de ces dernières années a démontré que chaque fois que les autorités publiques sont demeurées au balcon et ne sont pas intervenues, le secteur a subi une crise et des producteurs ont dû mettre un terme à leur activité.

    Ce dossier a-t-il été discuté lors des derniers conseils agricoles ? Quelle a été la position adoptée par la Belgique ?

    Où en est la réflexion sur les outils de substitution ? Des alternatives sont-elles en cours d’élaboration ? Dans l’affirmative quelles sont-elles ?

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur l’état des stocks au niveau belge et de leurs évolutions ?

    Peut-il faire le point sur les discussions sur la mise en place des outils de gestion des crises ?

    L’impact du CETA sur le secteur laitier est-il pris en compte dans les réflexions ? Des paramètres afin de mesurer celui-ci ont-ils été établis ?
  • Réponse du 27/04/2018
    • de COLLIN René
    Le dernier Conseil des Ministres de l’Agriculture ayant abordé ce sujet est celui du 29 janvier (voir à ce sujet ma réponse à la QO de Madame Ryckmans en Commission du 05 février). La situation n’a pas évolué depuis, y compris en ce qui concerne les outils de gestion de crise.

    Les stocks belges de poudre de lait écrémé s’élèvent en mars 2018 à environ 65 000 tonnes, dont 38 000 tonnes stockées en Wallonie. Sur les 65 000 tonnes, 28 000 tonnes sont disponibles à la vente pour la prochaine adjudication. Ces stocks stagnent et les volumes vendus, bien qu’à la hausse, restent faibles. Le prix de vente des lots par la Commission européenne diminue à chaque adjudication.

    En ce qui concerne l’impact du CETA sur le secteur laitier, je renvoie l’honorable membre également aux travaux et débats généraux menés entre novembre 2016 et mars 2017 sur les effets cumulés des accords commerciaux tant au Conseil des Ministres de l’Agriculture qu’au Conseil des Ministres des Affaires Etrangères et que j’ai abordés dans diverses réponses à des questions parlementaires.

    En ce qui concerne les paramètres destinés à mesurer l’impact du CETA sur le secteur laitier, suite aux faibles quantités échangées, ce secteur n’a pas été considéré par les experts chargés de préparer la mise en œuvre de la clause de sauvegarde comme un secteur sensible et donc aucun paramètre ne sera établi. Par ailleurs, toutes les analyses convergent pour indiquer que les exportations européennes de produits laitiers et en particulier de fromages seront les bénéficiaires de l’ouverture des marchés due au CETA. Le bémol est que ces bénéfices iront d’abord vers les grands producteurs de fromage de type générique.