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La restructuration chez Carrefour

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 426 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 25/04/2018
    • de GILLOT Frédéric
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
    Voici maintenant des semaines que les travailleurs de Carrefour sont sous une épée de Damoclès. Ils sont menacés par le licenciement de 1 233 collègues dans le cadre du plan de transformation imposé par la direction de cette multinationale. La procédure Renault est maintenant bien entamée et il me revient que la phase de négociation serait sur le point de commencer.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il des mêmes informations ?

    Notre région a déjà payé un lourd tribut à la volonté des multinationales de faire plus de profit en restructurant et en licenciant. Ces licenciements déstructurent le marché du travail et sont un vecteur d'appauvrissement généralisé pour les Wallonnes et les Wallons.
    Dans le cas de Carrefour, il apparaît de plus en plus clairement que le but est surtout de diminuer la qualité du statut des travailleurs du secteur de la grande distribution.
    Il apparaît aussi que ce ne sera pas la dernière restructuration pour Carrefour, mais aussi pour les autres enseignes.

    Que fait ou va faire le Gouvernement wallon pour soutenir les travailleurs de Carrefour ?

    Que fait ou va faire le Gouvernement wallon pour éviter la répétition de ces scénarios de catastrophe sociale ?

    Pense-t-il aussi que ces licenciements, par la baisse de pouvoir d'achat global que cela suppose, vont avoir un impact négatif sur l'ensemble de l'économie wallonne ?
  • Réponse du 18/05/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    Lors de son annonce, le 25 janvier dernier, Carrefour estimait le nombre potentiel de travailleurs impactés par la restructuration en Belgique à 1 233 personnes (1 053 actifs au sein des hypermarchés et 180 au sein des services centraux) et prévoyait entre autres, la fermeture de deux hypermarchés (Genk et Angleur).

    La procédure Renault a été déclenchée le 31 janvier dernier. Les phases d’information et de consultation entre les interlocuteurs sociaux sont toujours en cours.

    La Direction Carrefour a répondu à 475 questions dans le cadre de huit conseils d’entreprise. Un neuvième conseil d’entreprise est prévu tout prochainement.

    Le mardi 24 avril, une première réunion de négociation a été organisée. La première d’une série de sept ou huit réunions, avec comme objectif de parvenir à un accord pour début juin.

    Vendredi 13 avril, la presse annonçait que la direction de Carrefour avait présenté aux syndicats un plan de transformation remanié qui pourrait réduire le nombre d'emplois supprimés par le premier projet de restructuration. Les hypermarchés d'Angleur et de Genk pourraient devenir des supermarchés intégrés et des emplois pourraient être sauvés dans plusieurs autres magasins visés par le plan. 191 emplois pourraient être sauvés. En revanche, concernant le siège de Carrefour, les intentions annoncées le 25 janvier restent inchangées.

    Par ailleurs et pour rappel, les Services publics de l'emploi collaborent à la mise en place d’actions dans le cadre du soutien au reclassement des travailleurs qui seraient victimes du licenciement collectif. Un premier document de travail a été soumis à la cellule de crise le 19 février. Celui-ci est voué à évoluer en fonction du déroulement de la procédure de licenciement et des informations qui seront communiquées par Carrefour.

    En ce qui concerne les profils impactés, ils sont nombreux, allant du caissier au comptable, en passant par le réassort ou le manager magasin. Il est encore prématuré de les lister de manière précise et exhaustive puisque les licenciements effectifs dépendront de l’issue du plan social.

    Toutefois, le FOREm a déjà procédé à une analyse des profils potentiellement impactés pour étudier les opportunités de réinsertion des personnes qui perdront leur emploi.

    Parallèlement, l’évaluation du décret sur les implantations commerciales est arrivée à son terme. Dans cette évaluation, tous les aspects du décret ont été étudiés, en ce compris les procédures, les seuils de compétence, les outils planologiques (plans, schémas …), les autorités compétentes, et cetera. Les conclusions et recommandations, sous forme de constats « force et faiblesse » du dispositif dans son ensemble, doivent maintenant être traduites en modifications concrètes du dispositif afin d’en améliorer sa portée.

    J’y travaille actuellement, en collaboration avec le Ministre de l’Aménagement du territoire et les modifications du décret et de ses arrêtés d’exécution seront prochainement proposés au Gouvernement wallon.