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La disparition des scieries wallonnes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 426 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 26/04/2018
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Le secteur des scieries wallonnes est en crise. En effet, la Wallonie comptait 46 scieries en 1996 alors que de nos jours, on ne compte plus qu’une vingtaine de scieries sur le territoire wallon. Le secteur représente plus de 1 400 emplois directs contre 4 000 emplois il y a 6 ans.

    Les raisons du marasme dans lequel se trouvent les scieries de feuillus (chênes, hêtres et frênes) sont multiples.

    Tout d’abord, elles ont été victimes des conséquences de la crise financière de 2008 qui ont causé un ralentissement des affaires dans la construction et l’immobilier. Ensuite, depuis quelques années, le bois de sciage wallon part à 80 % à l’exportation, principalement en Chine. Les Chinois achètent, en grande quantité, les troncs élagués de hêtres ou de chênes à des prix supérieurs à la normale, ce qui implique que les acheteurs locaux ne peuvent pas suivre. En effet, ceux-ci désirent obtenir l’accès à la matière première sans que cela ne parte directement à l’exportation.

    Monsieur le Ministre peut-il nous en dire plus sur la situation actuelle des scieries wallonnes ?

    Quelles sont les prévisions pour les années à venir ?

    Que compte-t-il mettre en place pour faire face à cette disparition de scieries en Wallonie ?

    Envisage-t-il la création d’une entité commerciale au sein de la Division Nature et Forêts comme cela se fait en Allemagne ou en France ?
  • Réponse du 22/05/2018
    • de COLLIN René
    Je renvoie l’honorable membre à mes réponses à la question parlementaire orale de Madame Ryckmans du 23 avril 2018, concernant l’achat de bois wallon par la Chine et les pays d’Asie, la question orale de Monsieur Dermagne du 7 mai 2018, concernant le manque d’efficacité des politiques de soutien à la filière bois et la question écrite n°362 de Monsieur Legasse, concernant la pénurie de chênes en Wallonie.

    J’en résume l’essentiel ici.

    Les scieries feuillues wallonnes ne sont effectivement plus qu’une vingtaine en Région wallonne et ont besoin d’environ 50 000 m³ de chênes par an. Les forêts publiques vendent environ 100 000 m³ par an. Le problème n’est donc pas un manque de matière première, mais vient plutôt des prix actuels élevés qui empêchent certaines scieries d’acheter des bois, étant donné que les exportateurs sont capables de proposer des prix beaucoup plus élevés (parfois le double !). En conséquence, ils remportent la plupart des lots. Malheureusement, légalement, on ne peut pas empêcher ces exportateurs d’acheter nos bois étant donné nos modes de ventes publiques.

    Le prix du chêne étant en augmentation à l’heure actuelle, la situation ne risque pas de s’améliorer de sitôt. Mon administration est régulièrement en contact avec des scieurs locaux et des exploitants lors de différentes réunions. Les échanges se poursuivent afin de chercher des solutions concrètes à mettre en place sur le long terme pour les aider. Cette année, on favorise notamment les ventes de gré à gré aux scieries, afin de s’assurer qu’une partie des bois au moins ne partent pas pour l’exportation.

    J’encourage aussi la promotion d’utilisation du bois local, par l’intermédiaire du label « Bois Local », mis en place par l’Office économique wallon du bois (OEWB).

    La création d’une entité commerciale au sein du Département de la nature et des forêts (DNF) n’est pas à l’ordre du jour. Cependant, j’ai demandé à l’OEWB de mener une réflexion sur les différents modes de ventes à envisager en Wallonie, en comparant notamment le système wallon au système français des contrats d’approvisionnement.