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Les surplus de pommes de terre

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 429 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 26/04/2018
    • de PREVOT Patrick
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    En Belgique, la récolte de 2017 a été très abondante.

    On parle même d’un niveau de production record avec 5 millions de tonnes. Quand l’offre est au plafond, les prix payés aux producteurs sont évidemment au plancher.

    Il existe deux moyens pour écouler la production : via des contrats de présaison conclus entre l’agriculteur et le transformateur, et sur le marché libre.

    Si la première option évite les écarts de prix trop importants, c’est une tout autre histoire pour les ventes sur le marché libre où les fluctuations de prix sont énormes.

    Actuellement, le prix des bintjes tourne autour des 25 euros/tonne. Il y a un an, aux causes d'une récolte médiocre, le prix des bintjes en marché libre atteignait 200 euros/tonne.

    D’année en année, le rendement est difficile à évaluer et les prix font le yo-yo. Alors, à l’initiative de trois associations agricoles (la FWA pour la Wallonie, l’ABS pour la Flandre et l’UNPT du nord de la France), un projet interrégional est en cours d’élaboration.

    Les travaux préparatoires ont débuté en janvier et le projet pourrait être mis sur les rails en juillet 2019.

    Monsieur le Ministre peut-il développer davantage les objectifs de ce projet interrégional ?

    Comment se déroulent les négociations entre les différentes associations agricoles ?

    Que peut-il nous dire, à ce jour, sur l’avancement des travaux ?

    Quelles échéances ont été fixées d’ici à juillet 2019 ?

    Cette deadline lui semble-t-elle réalisable ?
  • Réponse du 22/05/2018
    • de COLLIN René
    En plus des conditions climatiques favorables, avec un été pluvieux et des températures estivales modérées qui ont poussé les rendements à la hausse, la campagne agricole 2017 a été marquée par un développement accru des surfaces cultivées.

    La culture de la pomme de terre connaît une forte variabilité de la production d’année en année.

    Ainsi, lors des saisons caractérisées par une production totale élevée, les surplus de production mènent inévitablement, en fonction de la loi de l’offre et de la demande, à des niveaux de prix très bas, voire à de la vente à perte, en tout cas sur le marché libre.

    Face à cette situation, certains syndicats agricoles et organisations de producteurs de pommes de terre français, wallons et flamands, respectivement l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT), la Fédération Wallonne d’Agriculture (FWA) et l’Algemeen Boerensyndicaat (ABS) ont lancé un projet transfrontalier « GEPOS », pour mettre en place une gestion eurorégionale des excédents de pommes de terre et organiser des débouchés alternatifs.

    Ce projet Interreg cofinancé par le Fonds européen de développement régional (FEDER), sans intervention de la Wallonie, a pour objectifs :
    - de développer un système d’aide à la décision permettant d’estimer au début de chaque campagne s’il y a une probabilité réelle d’excédents importants de pommes de terre ou non ;
    - d’analyser la capacité d’absorption des surplus de pommes de terre par les différents secteurs sélectionnés (l’alimentation animale, l’industrie de la fécule, du biogaz et du compostage industriel ou fermier) ;
    - d’en discuter les conditions.

    Enfin, il s’agit également de déterminer si les producteurs de la région sont prêts à s’engager dans une collaboration de grande envergure, afin de rendre possibles ces débouchés alternatifs et être en mesure de livrer les surplus à des conditions favorables.

    À l’échelle de la Wallonie, la FWA en collaboration avec la Filière wallonne de la Pomme de terre (FIWAP) organise la consultation des producteurs wallons, afin de rassembler des informations sur la production moyenne et les surfaces cultivées, de concert avec un recensement des filières « secondaires » susceptibles de valoriser les surplus de pommes de terre, lors de campagnes marquées par des surplus importants.

    La mise en œuvre de ce projet ambitieux a débuté en janvier 2018 pour normalement s’achever en juillet 2019, ce qui permettra la structuration de la filière en vue d’absorber les excès de productions dès la campagne agricole 2019/2020 et ainsi d’asseoir un équilibre entre l'offre et la demande.