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Les accidents en bord de route

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1112 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 08/05/2018
    • de TROTTA Graziana
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Selon des données interpellantes de l'Agence wallonne pour la sécurité routière, entre 2014 et 2016, 8 108 accidents avec blessés impliquant un usager à l'arrêt ou un piéton victime d'un accident se sont déroulés sur les routes wallonnes, soit sept accidents par jour.

    38 % de ces accidents ont eu lieu sur des routes communales, 54 % sur des routes régionales et le reste sur les autoroutes, ces derniers étant particulièrement dangereux.

    En effet, selon certaines estimations, la durée de survie des piétons sur la bande d'arrêt d'urgence ne dépasse pas 15 à 20 minutes. Il est important d'ajouter que selon l'institut Vias, un usager de la route sur trois a déjà dû s'arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence et 80 % d'entre eux se sont alors sentis en insécurité.

    En 2013, la SOFICO menait une campagne de sécurité routière, avec comme slogan « s'arrêter c'est se mettre en danger », afin de sensibiliser aux risques liés à un arrêt sur la bande d'urgence.

    Le Conseil supérieur wallon de la sécurité routière relevait à l'époque que la majorité des accidents de la route ne résultait pas de la fatalité, mais était souvent le résultat d’une combinaison d’erreurs ou d’une prise de conscience insuffisante des conséquences potentielles de ses actes ou d’une absence d’acte.

    Quoi qu'il en soit, eu égard à cet important problème de sécurité routière, Monsieur le Ministre peut-il m'indiquer si la campagne menée en 2013 constitue-t-elle la dernière campagne de sensibilisation menée sur ce thème ?

    Une nouvelle campagne ayant pour objectif la sensibilisation des automobilistes aux dangers d'un arrêt en bord de route va-t-elle être menée et si oui, quand est-elle prévue ?

    Travaille-t-il à la mise en place d'autres mesures destinées à réduire ce type d'accidents et si oui, lesquelles ?
  • Réponse du 31/05/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Il est essentiel dans un premier temps de clarifier les situations dont il est question lorsque l’on parle d’accidents en bord de route. Les statistiques d’accidents (corporels) permettent de distinguer deux situations : les accidents impliquant un véhicule à l’arrêt et les accidents impliquant un piéton circulant sur le bord de la chaussée (ces deux catégories ne sont pas exclusives, car la sélection ne repose pas sur les mêmes variables : un accident peut théoriquement impliquer à la fois un véhicule à l’arrêt et un piéton circulant sur le bord de la chaussée, même si cela est peu probable en pratique).

    Les accidents (corporels) impliquant un véhicule à l’arrêt regroupent :
    - les accidents impliquant un usager « en panne sur la route » ;
    - les accidents impliquant un usager « arrêté au bord de la route et qui ouvre sa portière » ;
    - les accidents impliquant un usager « arrêté au bord de la route, portière fermée » ;
    - les accidents impliquant un usager « immobile ».
    Ces accidents ne prennent pas en compte le mouvement ou la position d’un éventuel piéton partenaire de la collision.

    Sur la période 2014-2016, 3 802 accidents corporels de ce type ont été recensés par les services de police. Cela représente 11 % de l’ensemble des accidents corporels enregistrés. La majorité d’entre eux sont survenus sur des routes régionales (54 %) et des routes communales (38 %). Au total, ces accidents ont causé la mort de 53 personnes et des blessures (graves ou légères) chez 5 359 autres personnes.

    La catégorie « 4. Accidents impliquant un usager « immobile » » reprend notamment les véhicules à l’arrêt pour céder la priorité, devant un feu de signalisation ou, encore, dans un embouteillage. C’est le sous-type d’accident le plus fréquent parmi les accidents impliquant un véhicule à l’arrêt. Ils représentent 5,9 % de l’ensemble des accidents corporels survenus sur les routes de Wallonie.

    Les accidents impliquant un véhicule en panne ou à l’arrêt sur le bord de la chaussée représentent eux 3,0 % de l’ensemble des accidents corporels survenus sur les autoroutes, 4,5 % des accidents survenus sur les routes régionales et 6,6 % des accidents survenus sur les routes communales (5,1 % tous les réseaux confondus). Ils ont entraîné le décès de 22 personnes et en ont blessé (grièvement ou légèrement) 2 374 autres. 

    Sur la même période 2014-2016, 4 123 accidents corporels ont impliqué un piéton. Seuls 37 d’entre eux ont eu lieu sur l’autoroute (1 %). Ils ont tué et blessé respectivement 5 et 34 piétons. Ces chiffres reprennent notamment les ouvriers effectuant des travaux sur la chaussée (sans qu’il ne soit possible de les identifier clairement et de les dénombrer).

    Sur le reste du réseau, lorsque la position du piéton (tué ou blessé) est connue, celui-ci traversait la chaussée dans 71 % des cas. Dans 10 % des cas, le piéton se trouvait sur le trottoir ou un accotement et dans 8 % des cas il marchait sur le côté de la chaussée. Le piéton était immobile sur la chaussée, il y travaillait ou y jouait dans 9 % des cas. Enfin, le piéton accidenté débarquait d’un véhicule dans 2 % des cas. Au total, ce sont 844 piétons qui ont été tués ou blessés (respectivement 45 et 799) sur les routes régionales ou communales alors qu’ils se trouvaient sur la chaussée (sans la traverser) ou au bord de celle-ci, soit 29 % des piétons victimes de la route (hors piétons dont la position est inconnue).

    Tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité des usagers par la formation, la sensibilisation et l’entretien.

    La formation au permis de conduire et son examen. On ne peut plus se contenter d'une simple connaissance théorique du code la route et de la maîtrise du véhicule. Il s'agit aussi de percevoir les risques dans la circulation et de donner des valeurs lors de la formation comme par exemple, la responsabilité de chacun dans la circulation et la sécurité routière, la diversité des modes de déplacement (partage de la route).

    La réforme adoptée par la Wallonie vise à rencontrer ces objectifs.

    L'auto-évaluation et une formation continue tout au long de sa carrière professionnelle ou de sa vie sont aussi des éléments à valoriser.
    C'est aussi dans cette vision de formation continue que nous travaillons à développer un continuum pédagogique afin de donner une éducation routière tout au long du cursus scolaire.

    Pour le volet entretien l’abatage des arbres le long des autoroutes contribue à la sécurisation du réseau afin d'éviter les chutes d'arbres ou de branches sur la voie publique à l'amélioration de la visibilité des panneaux de signalisation et de l'éclairage et l’apurement d'un passif de manque d’entretien de la végétation en bord de voirie, permettant ainsi réduire les risques d'aquaplanage en temps pluvieux.

    Ces différentes actions contribueront incontestablement à atteindre l’objectif fixé par la Wallonie de réduire le nombre de victimes de la route à moins de 200 morts par an à l'horizon de 2020.

    La campagne de la SOFICO de 2013 « S’arrêter, c’est se mettre en danger ! » est bien la dernière sur le thème du danger de s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence. Il n’est pas prévu de campagne sur ce thème en 2018.

    Lors de l’élaboration du calendrier des campagnes de 2019, ce thème pourrait être retenu parmi les divers autres thèmes importants de sécurité routière.