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L'accompagnement des agriculteurs dans le cadre du Programme wallon de réduction des pesticides (PWRP)

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 446 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 08/05/2018
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Une des mesures envisagées dans le deuxième Programme wallon de réduction des pesticides (PWRP) est de « favoriser le développement d’un réseau de conseillers indépendants du secteur de vente et de production de pesticides et produits phytopharmaceutiques (PPP). »

    Il s’agit d’une mesure, à mes yeux, essentielle dans le cadre de la lutte pour la diminution de l’utilisation des pesticides. En effet, aujourd’hui, le conseil apporté aux agriculteurs est fourni, majoritairement par des représentants commerciaux des grosses firmes agrochimiques, qui se rendent dans les fermes et apportent des conseils, que l’on peut qualifier d’intéressés, comme le précise d’ailleurs le commentaire du PWRD, en ajoutant que : « les objectifs associés aux activités de vendeurs et de conseillers sont en partie opposés. Le développement d’un réseau de conseillers indépendants vise à favoriser l’application des principes de la lutte intégrée. »

    Or, le projet de PWRP reste fort vague sur cette mesure qui vise à séparer la vente du conseil.

    Quel organisme public sera-t-il chargé de cette mission de conseil indépendant auprès des agriculteurs ?

    Si plusieurs associations, comme Natagriwal effectue déjà en partie cette mission, elles sont trop petites que pour couvrir la totalité du territoire wallon.

    Quel organisme, dont l’indépendance pourra être assurée, sera-t-il en capacité de couvrir l’information pour l’ensemble des agriculteurs, dans l’objectif de développement de la lutte intégrée ?

    Quel sera le rôle des centres pilotes ?

    Enfin, un conseil indépendant existe-t-il pour les agriculteurs qui pratiquent un mode de culture biologique ?
  • Réponse du 29/05/2018
    • de COLLIN René
    Je suis d’accord avec l'honorable membre, favoriser le développement d’un réseau de conseillers indépendants du secteur de vente et de production de produits phytopharmaceutiques est une mesure essentielle dans le cadre de la lutte pour la diminution de l’utilisation des pesticides.

    À ce titre, la Wallonie soutient les centres pilotes qui sont au cœur de nos campagnes pour donner des conseils techniques à nos agriculteurs afin qu’ils raisonnent et réduisent le recours et le dosage des produits phytopharmaceutiques. La vulgarisation des résultats de la recherche en agronomie est à ce titre incontournable.

    Comme précisés dans chaque arrêté de subvention relatif aux centres pilotes, ceux-ci doivent s’engager à promouvoir les principes de la lutte intégrée tels que décrits dans l’arrêté du Gouvernement wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures, à informer les producteurs des secteurs qu’ils encadrent sur leurs obligations d’application de ces principes et à les accompagner dans la mise en œuvre de ceux-ci.

    Ils viennent aussi en appui des actions réalisées par l’ASBL PROTECT’EAU qui a notamment pour mission de veiller aux conditions de stockage et de manipulation de ces produits. Ils conseillent par exemple les agriculteurs pour le remplissage et le nettoyage des pulvérisateurs, pour le traitement des effluents phytopharmaceutiques.

    Ces structures donnent des conseils aux agriculteurs en matière d’usage des produits phytopharmaceutiques tant lors de séances collectives que lors d’avis spécifiques sur des cas particuliers pour lesquels les agriculteurs les contactent.

    Par ailleurs, de par leur proximité avec les agriculteurs, les agents des services extérieurs de la Direction recherche & développement de la DGO3 assurent également un rôle de conseiller sur le terrain, via l’organisation de séances d’informations, de journées d’étude, d’essais démonstratifs de techniques alternatives ou permettant l’utilisation raisonnée de produits de protection des plantes.

    En outre, dans le cadre des formations initiale et continue pour la phytolicence, seuls des organismes et des institutions indépendants du lobby phytopharmaceutique ont été agréés comme centres de formation.

    Les thématiques des formations continues à dispenser doivent être sélectionnées par ces centres agréés parmi la liste officielle des thèmes de formation continue. Parmi ces thèmes, il y a notamment les bonnes pratiques phytosanitaires pour limiter les risques sur l’environnement, l’agriculture de précision, l’agriculture biologique, ainsi que les matières liées à la lutte intégrée, dont la Lutte biologique, les autres alternatives aux produits phytopharmaceutiques (PPP) chimiques, les avertissements, etc.

    Enfin, en ce qui concerne le secteur bio, Biowallonie assure, entre autres, un encadrement technique des producteurs complètement indépendants de sociétés commerciales. Suite à l’évaluation du plan stratégique de développement de l’agriculture biologique à l’horizon 2020, des moyens supplémentaires ont été octroyés pour augmenter le nombre de conseillers techniques de manière à répondre également aux questions pratiques des producteurs conventionnels dès qu’ils envisagent de se convertir en bio.