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L’aménagement de la N53

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1135 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 08/05/2018
    • de TZANETATOS Nicolas
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Suite aux contacts pris par des riverains, il apparait que, dans le cadre de l’aménagement du BHNS, sur l’axe N53 Charleroi Sud- Bomerée, la portion entre la rue du Beau Site et le parking Decock soit interdite à la circulation dans le sens de la descente.

    Cette interdiction entrainera un déplacement des véhicules vers d’autres itinéraires. Cela se traduira par un engorgement de l’accès de l’A503 déjà saturé actuellement aux heures de pointe, mais aussi par un report du trafic sur les quartiers adjacents.

    Il faut penser aux véhicules de service, livreurs ou encore camions qui, venant du Sud, devront rejoindre le pôle d’activité Thalès Alénia, par exemple.

    Ils n’auront pas d’autres choix que d’emprunter également l’A503, sortir au nouvel échangeur de la gare de Charleroi pour reprendre l’Avenue Pastur en sens montant jusqu’au carrefour de Chapelle Beausart. Le bilan de la manœuvre provoquera une boucle de plusieurs kilomètres, du temps perdu, de nombreux encombrements, d’une augmentation de la pollution et d’un bilan carbone en hausse.

    Parallèlement, je ne peux m’empêcher de penser aux nombreux commerçants et indépendants qui se sont installés sur cette portion.

    Tous ces établissements avaient choisi de s’installer et d’investir sur une Nationale, en dehors de la ville là où il y a du passage et des places de parking.

    Ils risquent, si le projet n’est pas modifié, d’être privés d’une partie importante de clients potentiels et risquent d’être condamnés à la faillite ou de devoir déménager leur activité ailleurs.

    Où en le projet ?

    Quel est le calendrier des prochaines étapes de ce projet ?

    Quelles réponses Monsieur le Ministre peut-il apporter face aux nombreux inconvénients inhérents à ce projet et aux nombreuses inquiétudes, légitimes, des habitants, commerçants, indépendants concernés ?
  • Réponse du 31/05/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Le développement urbain et économique de Charleroi dans les prochaines années, et particulièrement l’ouverture récente du centre commercial Rive Gauche, entraîne et va entraîner un accroissement important de la mobilité dans les années à venir auquel il faut pouvoir répondre.

    Les diverses études initiées par les instances publiques, qu’elles soient locales ou régionales, ont conclu à un déficit de l’offre de transports en commun dans cette zone.

    Le 22 mai 2017, le Gouvernement a décidé de créer une ligne de bus directe et à haute fréquence toutes les 7 minutes 30 en heures de pointe entre le rond-point du Bultia à Nalinnes et le lieu-dit du « GB de Bomerée » à Montigny-le-Tilleul.

    Les routes régionales N5 et N53 seront désormais reliées entre elles via la gare de Charleroi proche du futur quartier d’affaires de la métropole carolo.

    Il est donc nécessaire que cette ligne offre un service performant afin d’inciter les citoyens à abandonner leur voiture au profit du bus dans leurs déplacements.

    Cela passe par la mise en œuvre du projet de la façon la plus efficace possible, c’est d’ailleurs pour cela que l’étude a envisagé les enjeux de circulation automobile, sur les transports collectifs, piétons, cyclables et d’intermodalité.

    Dans cette optique, le comité technique mis en place par la Société régionale wallonne du transport a prévu, avec l’impulsion des pouvoirs locaux, la mise à sens unique de la N53 en entrée de ville entre la rue du Beau Site et l’Avenue Émile Rousseau.

    Pour contextualiser les choses, il faut mettre en avant les objectifs poursuivis dans le cadre de ce dossier :
    - inscrire la Ville de Charleroi dans une politique volontariste de mobilité en créant un transport public structurant et efficace sur les axes Sud de la Ville et cela, au travers de ce Bus à haut niveau de service (BHNS) ;
    - fournir une alternative efficace en transport public et rompre avec le schéma classique « du tout à la voiture ». En effet, le gabarit des voiries et la capacité de la ville à recevoir un certain niveau de trafic sont limités ;
    - maîtriser le trafic automobile entrant vers Charleroi, qui ne cesse de croître, comme d’ailleurs dans toutes les villes du territoire wallon et en Belgique de manière plus générale.

    Sur le tronçon évoqué, la mise à sens unique permet :
    - la réalisation d’un double site propre pour les autobus (entrée et sortie de ville) dans une zone où les difficultés de circulation sont importantes et où les lignes d’autobus actuelles sont fortement pénalisées ;
    - le maintien de places de stationnement pour les riverains et les commerçants présents sur le tronçon, car les deux voies de circulation voiture auraient entraîné la perte de l’entièreté du stationnement, ce qui n’était pas envisageable ;
    - la diminution du trafic automobile sur ce tronçon fortement surchargé, trafic, qui selon les enquêtes et les campagnes de comptages menés, contient une part de transit automobile non utile à la vie locale et aux commerces. La diminution du trafic automobile contribuera à diminuer la pollution de manière générale ;
    - la verdurisation de la zone pour la rendre plus agréable à vivre.

    Concernant l’accessibilité évoquée, les quartiers bordant la N53 et les commerces resteront toujours accessibles.

    Pour les quartiers, celle-ci s’effectuera en entrée de Ville via la rue du Mayeuri et via la rue du Beau Site et puis par percolation au cœur des quartiers par le réseau viaire existant. Des mesures d’accompagnement ont toutefois été prises (bouclage dans les quartiers, dispositifs ralentisseurs de vitesse, effets de porte) pour éviter le trafic de fuite des automobilistes ne voulant pas utiliser les grands axes (autoroute) pour se rendre ou contourner Charleroi.

    Je veux renforcer les modes de déplacement alternatifs à la voiture. C’est le cas ici. Il est illusoire de croire que l’on gagne du temps en voiture lorsque le trafic automobile est congestionné et en perpétuelle augmentation.

    Concernant l’état d’avancement du projet et le calendrier, le permis d’urbanisme est en cours d’élaboration et la demande sera introduite lors de l’été prochain. Le chantier démarrerait, après les études et les déplacements d’impétrants, les procédures de marchés publics de travaux, vraisemblablement fin 2019, début 2020.