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Le "car-sharing"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1143 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 09/05/2018
    • de LECOMTE Carine
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Il y a quinze ans, la première offre d’autopartage (ou "car-sharing") était lancée en Wallonie. Dans ce domaine, les initiatives proviennent souvent de petites starts-up. Mais celles-ci sont régulièrement adossées à un groupe plus important (Mercedes, BMW,…). À côté des constructeurs, il y a aussi les loueurs traditionnels qui mettent le pied dans ce lucratif marché. Sans oublier, l’autopartage entre particuliers, via une plateforme Internet, par exemple. Actuellement, ils seraient 40 000 Belges, utilisateurs de voitures partagées.

    Le nombre de plus en plus important de voitures partagées sur nos routes correspond à une lente évolution des mentalités. Le rapport à la voiture change peu à peu. Dans les villes, le citadin veut pouvoir se déplacer sans subir les contraintes de la possession d'un véhicule (taxes, assurances, coût des parkings...). 

    Au Grand-Duché de Luxembourg, selon un récent sondage, de TNS Ilres, 59 % des résidents connaissent le "car-sharing". Malgré ce taux de notoriété élevé, l’autopartage n’est utilisé que par une minorité de résidents luxembourgeois (2 %).Le concept a toutefois un potentiel de croissance, estime l’Institut. Ainsi, près d’un quart des résidents (22 %) envisagent de profiter prochainement de ce type de service.

    En dehors de Zen car et Cambio, d’autres opérateurs de "car-sharing" sont-ils présents sur le territoire wallon ?

    Combien dénombre-t-on d’utilisateurs de "car-sharing" en Région wallonne ?

    Combien de véhicules cela concerne-t-il ?

    Selon le sondage TNS Ilres, le « car-sharing » dispose d’un taux de notoriété appréciable et d’un intéressant potentiel de croissance. Néanmoins, cette formule de déplacement en voiture est peu utilisée chez nos voisins grands-ducaux. Assiste-t-on au même phénomène en Région wallonne ?
    Si oui, comment transformer cette cote de popularité pour la voiture partagée en une utilisation optimale et efficiente de ce type de service ? Quels sont les principaux freins à l’adhésion de ce concept ?

    La Ville de Liège a conclu un contrat de concession de service public visant à permettre l’aménagement, l’implantation, le développement et la gestion d’un système de voitures partagées électriques. Les villes se mettent à développer l’autopartage.

    Qu’en est-il de la mobilisation de la Région à cet égard ?

    Des partenariats ont-ils été initiés ?

    Les sociétés de transport public y sont-elles associées ?

    De quelle manière ?

    Aujourd’hui, le « car-sharing » concerne principalement une clientèle urbaine. La question de la voiture partagée dans de petites villes reste posée dès lors que la masse critique d’utilisateurs nécessaires pour que le service soit viable n’est pas atteinte.

    Toutefois, suite à une étude de faisabilité financée par la Province de Luxembourg, la ville d’Arlon (29 000 habitants) a créé deux stations de « car-sharing » sur son territoire.

    Une contribution financière de la Région pourrait-elle être envisagée pour inciter les villes de moyenne importance à réaliser une étude analogue ?
  • Réponse du 31/05/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Il n’y a pas actuellement d’autres opérateurs de car sharing en Wallonie que Cambio et Zen Car mais divers projets nouveaux sont en préparation.

    Pour ce qui est de cambio, on dénombre approximativement 2 700 utilisateurs du car sharing en Wallonie (soit 42 500 réservations sur l’année écoulée) pour 104 voitures et 55 stations.

    Il est certes exact que le car sharing dispose d’une marge de progression importante et dès lors la faible croissance du démarrage peut questionner.

    Plusieurs freins expliquent qu’il faut du temps pour changer les habitudes : la faible densité moyenne de population sur une grande partie du territoire impliquant, sauf en dehors des villes importantes une masse critique encore trop peu importante pour rentabiliser une station, la congestion encore relativement peu présente en Wallonie n’incite pas encore suffisamment les citoyens à rechercher de nouvelles solutions, la part relativement importante des territoires ruraux dans lesquels les distances à parcourir sont plus longues et justifient encore dans le modèle économique actuel des ménages, l’achat d’une voiture et enfin concernant les petites villes une dépendance à la voiture plus grande parce que les déplacements imposant la voiture y sont plus nombreux.

    Il n’est dès lors pas certain qu’une intervention de la région dans ce modèle pour toutes les villes de plus petite taille soit une démarche appropriée. En effet, si les comportements ne s’adaptent pas simultanément, l’investissement risque fort d’être perdu pour la Société. C’est d’ailleurs pour cette raison que les sociétés privées de car sharing n’investissent pas dans les plus petites villes alors qu’elles le font dans les grandes villes.

    Plus globalement, la vision FAST prévoit une augmentation du taux d’occupation des voitures de 1,3 personne aujourd’hui (soit un déplacement sur 4 s’effectue avec 2 passagers) à 1.8 en 2030 (soit 4 déplacements sur 5 s’effectuent avec 2 passagers). En effet, compte tenu de l’importance de la part modale de la voiture, une augmentation du taux de remplissage des voitures est la mesure qui présente l’effet levier le plus intéressant sur le système global de transport. Le car sharing doit bien sûr contribuer à cet objectif, mais jusqu’à présent, ce modèle pour les raisons évoquées plus haut n’est pertinent que dans les villes d’une certaine taille.

    Pour avoir un impact, les mesures publiques doivent viser à la fois à promouvoir le développement de l’offre et simultanément les modifications de comportements.  Elles doivent également être portées de manière cohérente aux divers niveaux de pouvoir, en particulier local. Et enfin, toutes les autres solutions de mobilité doivent également être améliorées simultanément pour que chacune d’entre elles devienne attractive. C’est donc l’ensemble de la chaine de déplacement qui doit être développée.

    Une stratégie globale est donc indispensable et celle-ci est en cours d’élaboration. Elle sera soumise au Gouvernement durant l’été.

    Au-delà de ces éléments globaux, diverses actions sont déjà en cours pour augmenter le taux d’utilisation des voitures, notamment : projets pilotes d’utilisation de la bande d’arrêt d’urgences, étude sur la fiscalité liée au covoiturage, développement et sous peu, mise à niveau de l’application ComOn permettant de mettre les covoitureurs en contact. D’autres actions seront identifiées dans le cadre de la stratégie globale de mobilité.

    Enfin concernant la coopération entre l’opérateur de transport public et Cambio, dès le début, le TEC et cambio ont coopéré activement : Cambio a son propre guichet à la « Maison du TEC », le centre d'information du TEC à Namur, mais Cambio peut aussi compter sur la coopération du TEC en termes de communication et promotion. Le TEC est en outre l’un des actionnaires de Cambio.