Le développement de l'alimentation en circuit court en Wallonie
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 470 (2017-2018) 1
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Question écrite du 14/05/2018
- de KAPOMPOLE Joëlle
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Si d’aucuns prennent conscience de la dangerosité des pesticides et des différents scandales alimentaires, ils tentent de se tourner vers la filière bio, mais demeurent limités dans leurs choix à raison même de son coût élevé.
Où en est Monsieur le Ministre dans le développement du circuit court ?
Comment, outre la simple promotion, peut-il intégrer ce concept dans la vie quotidienne des Wallonnes et Wallons ?
Quelles synergies a-t-il mises en place avec sa collègue en charge de la Santé ?
Dans ce contexte, on ne peut ignorer l’incidence de la nutrition sur la santé des citoyens.
Quelle est sa stratégie en matière d’éducation à l’alimentation ?
Quels sont ses contacts avec son collègue en charge de l’Enseignement obligatoire à la Fédération Wallonie Bruxelles ?
Eu égard aux divers scandales alimentaires qui ont défrayé la chronique, quelles négociations a-t-il pu entamer avec le Fédéral sur ce point ?
Quel sera son calendrier d’action ?
Réponse du 07/06/2018
- de COLLIN René
Pour accompagner les agriculteurs désireux de s’engager dans un processus de valorisation, de transformation ou de vente directe de leurs produits, la Région wallonne subventionne notamment le guichet unique DiversiFerm qui leur offre un encadrement sur le plan économique, technologique et hygiénique.
Afin de soutenir les agriculteurs qui se rassemblent autour de projets communs de valorisation de leur production, la Région wallonne a sélectionné en 2011 et 2015 un total de 27 projets de halls relais agricoles. Vu l’engouement et les besoins croissants du secteur pour développer des infrastructures partagées de stockage, de transformation ou de commercialisation de la production agricole, le Gouvernement wallon a réservé quinze millions d’euros dans son Plan wallon d’investissements pour subventionner le développement de nouveaux projets de halls relais agricoles jusqu’en 2024.
Le rapprochement entre les citoyens et les producteurs wallons est favorisé aux travers de différents projets portés par des structures subventionnées via mes services comme par exemple le Réseau des Consommateurs Responsables, l’asbl « du grain au pain » ou encore le réseau des Groupes d’Achat Solidaires de l’Agriculture Paysanne. Cette démarche permet non seulement le développement du circuit court alimentaire mais assure également un prix juste aux agriculteurs, une réflexion approfondie sur les pratiques agricoles, et restaure un lien de confiance entre consommateurs et producteurs.
Les changements observés dans les habitudes de consommation sont aussi la conséquence d’une meilleure information des citoyens à la fois sur le rôle essentiel d’une alimentation saine et équilibrée pour leur santé mais également sur leurs propres choix en tant que consommateurs responsables pouvant influencer leur économie locale, leur environnement, leur réseau social. Pour améliorer cette information, mes services participent au Plan de Promotion et de Prévention de la Santé élaboré par l’Agence pour une Vie de Qualité (AVIQ) et déposé auprès de ma Collègue en charge de la Santé.
En termes d’éducation à l’alimentation, un nouveau programme européen à destination des écoles est entré en application depuis cette année 2017-2018. Ce programme vise à fournir et distribuer gratuitement des fruits, des légumes et du lait et des produits laitiers aux élèves des écoles maternelles et primaires et est complété de diverses mesures éducatives d’accompagnement notamment pour sensibiliser les enfants à l’alimentation saine, aux filières alimentaires locales, à l’agriculture biologique ou encore à la production durable.
En outre, la Région wallonne soutient via l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité (APAQ-W) le développement et la diffusion d’outils de promotion pour une alimentation saine et locale à destination des plus jeunes comme des adultes. Des aides en faveur des circuits courts sont organisées pour améliorer les collations scolaires et pour les mouvements de jeunesse.
Pour améliorer les échanges avec le niveau fédéral, j’ai demandé, en Conférence interministérielle de politique agricole, que la communication, tant en cas de crise qu’en temps normal, soit améliorée entre entité fédérale et entités fédérées. Mon administration et l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA) ont révisé et amélioré leurs procédures de communication.