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Les sangliers

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 472 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/05/2018
    • de KILIC Serdar
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Ce samedi 5 mai, François Magnien, spécialiste français du sanglier et auteur de plusieurs ouvrages qui font autorité en la matière, est venu faire une conférence à Froidchapelle dans le Hainaut. Bien que proche du monde de la chasse, Monsieur Magnien fait le même constat que nous : il y a une surpopulation de sangliers dans nos régions. Pour lui, le réchauffement climatique provoquant des glandées abondantes, les pratiques cynégétiques visant à préserver les laies et le nombre accru de zones non chassées sont les principaux facteurs expliquant cette surpopulation.

    Pendant des années, les autorités ont pu étudier le phénomène et prendre les mesures ad hoc.

    Aujourd'hui, la peste porcine africaine est à nos portes et les populations de sangliers peuvent être des vecteurs de cette maladie. Le cas échéant, les impacts sanitaires et économiques pourraient être dramatiques pour nos éleveurs.

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur les diverses initiatives qu’il a prises pour diminuer les populations de sangliers? Comment sont-elles évaluées?

    Le nourrissage dissuasif est souvent pointé du doigt pour expliquer les surpopulations de sangliers. L'idée est simple : les chasseurs nourrissent le gibier pour en avoir plus et avoir de plus gros tableaux de chasse. Monsieur Magnien estime, lui, qu'il faut maintenir le nourrissage dissuasif mécanique au maïs. Son raisonnement est le suivant : en Wallonie, on utilise du froment sur des engrainages fixes. Seules les compagnies dominantes d'un territoire ont accès à ces lieux de nourrissage et donc, les autres compagnies sont renvoyées en périphérie pour chercher de la nourriture ce qui implique une augmentation des dégâts dans les plaines et une migration de ces compagnies hors des massifs.
  • Réponse du 07/06/2018
    • de COLLIN René
    En ce qui concerne les mesures adoptées sous cette législature, en vue de favoriser les prélèvements en sangliers, le Gouvernement wallon a adopté, à mon initiative, un arrêté le 17 septembre 2015, qui a introduit plusieurs modifications au niveau de deux arrêtés relevant de la loi sur la chasse, celui du 22 septembre 2005 et celui du 18 octobre 2002 ( AGW du 18 octobre 2002 permettant la destruction de certaines espèces gibiers).

    Ainsi, l’interdiction d’occuper avec une arme un mirador situé à moins de 200 mètres d’un nourrissage artificiel du gibier a été levée pour favoriser notamment le tir du sanglier qui fréquente plus spécialement ces nourrissages.

    Les conditions de temps et de lieux concernant la destruction du sanglier ont quant à elles été élargies significativement, ce qui ne peut que favoriser les prélèvements. La possibilité pour les gardes assermentés d’effectuer la destruction du sanglier a été instaurée, ce qui constitue aussi un facteur favorable à la régulation, ces personnes étant spécialement présentes sur le terrain. Enfin, cet arrêté du 17 septembre 2015 a aussi prévu que la destruction du sanglier puisse s’organiser au moment des récoltes mécanisées dans les cultures. Ce moment est évidemment très favorable puisque par la force des choses, tous les sangliers qui se trouvent éventuellement dans la culture récoltée sont d’office levés et susceptibles d’être tirés.

    Pour rappel, je signale qu’au cours de cette saison cynégétique 2017-2018, la période de chasse en battue du sanglier a été allongée de deux mois par le Gouvernement, à ma demande.

    Ces différentes mesures ne peuvent que favoriser la régulation du sanglier puisqu’en définitive, elles lèvent certaines restrictions. L’efficacité de ces mesures n’est malheureusement pas évaluée, mais il est sans doute fort difficile d’isoler l’effet de telle ou telle mesure parmi un ensemble de facteurs intervenant dans le succès de la régulation. En ce qui concerne l’allongement cette année de la période d’ouverture de la chasse en battue, une évaluation a été tentée et il semble que cet allongement n’ait pas été suffisamment mis à profit dans beaucoup de régions.

    En ce qui concerne le nourrissage, dans les conditions actuelles, avec notamment des fructifications forestières abondantes et régulières et des conditions hivernales très clémentes, cet effet est marginal. Ce qui est problématique, c’est que le nourrissage permet de cantonner des populations de sangliers sur des territoires où ils ne sont effectivement pas toujours suffisamment chassés. Le deuxième élément que je souhaite relever est le fait que l’on pratique bien en Wallonie un nourrissage dissuasif dispersé (par traînée), effectivement pour éviter que les compagnies dominantes et les animaux dominants ne mobilisent pour eux seuls les points de nourrissage. L’interdiction de la mécanisation de la distribution des aliments, également décidée en 2015, a elle pour but d’éviter que de trop grandes quantités d’aliments ne puissent être distribuées aux sangliers.