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Les effets des émissions d'ammoniac sur la santé

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1167 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 14/05/2018
    • de KAPOMPOLE Joëlle
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    J’ai été interpellée par un article de presse (Le Vif du 26 avril p. 28) qui exposait : « La production d’ammoniac par le secteur agricole a deux sources principales : l’utilisation d’engrais chimique et les déjections animales. La présence d’ammoniac dans l’air peut contribuer au développement de diverses maladies respiratoires, que l’on peut retrouver chez les éleveurs, leurs employés, les riverains et les animaux d’élevage eux-mêmes. »

    Comment Madame la Ministre va-t-elle sensibiliser les Wallons et Wallonnes face à ce danger supplémentaire ?

    En effet, les sensibilités pulmonaires sont fortement dénoncées, à raison des recrudescences de maladie telle que la BPCO (Broncho-pneumopathie chronique obstructive), asthme et autres allergies saisonnières. Les émissions d’ammoniac vont encore accentuer ces phénomènes.

    Quelles synergies va-t-elle mettre en place avec son homologue en charge de l’Agriculture ?

    Quel sera son calendrier ?
  • Réponse du 06/06/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les émissions d’ammoniac sont essentiellement d’origine agricole, dont la plus grande part provient de l’élevage. L’ammoniac est issu de la fermentation, c’est-à-dire de la décomposition incomplète de substances organiques par des microorganismes en milieu anaérobie. Ce processus se produit tant dans les bâtiments d’élevage qu’au pâturage, dans les lieux de stockage des effluents et au moment de l’épandage au champ.

    Il est en effet rapporté que l’exposition à l’ammoniac chez l’agriculteur est associée à la survenue de bronchopneumopathie chronique obstructive. Il n’est par contre pas avéré qu’à des niveaux d’exposition moindres l’ammoniac puisse exacerber une réaction allergique aux pollens présents dans l’air.

    Les agriculteurs subissant une exposition professionnelle, la prévention de l’exposition et des effets liés aux expositions professionnelles relèvent de la compétence de l’état fédéral.

    Une campagne de mesures menée par l’ISSeP l’an passé a mis en évidence qu’effectivement les concentrations en ammoniac sont plus élevées dans les sites proches d’exploitations agricoles. Il a été également constaté que la déposition d’ammoniac a lieu à courte distance de la source émettrice.

    Une sensibilisation de toute la population à la problématique de l’ammoniac ne semble donc pas une réponse adaptée à cette question.

    En Wallonie, le plan de gestion durable de l’azote veille à limiter les quantités d’azote apportées et à privilégier des techniques adéquates d’épandage et d’incorporation. Ces mesures, ainsi que l’évolution du cheptel, ont permis une réduction de 14 % des émissions par rapport à 1990.

    Certains avis rendus dans le cadre des permis d’environnement imposent le placement des systèmes de laveurs d’air, dans les plus gros bâtiments d’élevage, qui permettent de diminuer les nuisances olfactives et les émissions d’ammoniac.

    Par ailleurs, des mesures complémentaires de réduction des émissions d’ammoniac sont actuellement étudiées en vue d’être intégrées dans le futur Plan air-climat-énergie, afin de respecter les objectifs de réduction d’émissions à l’horizon 2030.