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La pollution des centres-villes par le diesel

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1195 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 17/05/2018
    • de MOTTARD Maurice
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Greenpeace a examiné la qualité de l’air dans trois grandes villes, dont Liège.

    Leur principale préoccupation est le dioxyde d’azote (NO², le gaz émis principalement par les moteurs diesel).

    Les résultats sont des dépassements de la norme en Féronstrée, autrement dit l’endroit où les Liégeois se retrouvent pour prendre un verre en terrasse, sur la place du marché.

    Les chiffres de l’ONG sont interpellant : si la moyenne pour Liège est de 32 microgrammes par m³, en Féronstrée on a constaté des pics à 65µ/m³, quai du Longdoz à 66µ/m³, dans le tunnel sous Hocheporte des valeurs de 87 µ/m³ ont été enregistrées, alors que la limité prescrite par l’Union européenne est de 40 microgrammes par m³.

    Juliette Boulet de Greenpeace a déclaré « Nos chiffres représentent une exposition à l’heure. Au niveau européen, on parle de 40 à l’année, avec des pics autorisés de 200 par heure. Mais le problème, c’est que même une exposition de courte durée à 10 µ/m³ est nocive pour les enfants, comme l’ont déjà démontré d’autres études. Or nos mesures concernent des trajets empruntés par les parents et leurs enfants ».

    Si les résultats constatés à Liège sont interpellants, force est de constater que les endroits cités ne sont pas les seuls à être confrontés avec les dépassements des seuils de pollution.
    Il est certain que les constats ne datent pas d’hier, mais font l’objet de constats répétés.

    C’est interpellant d’un point de vue santé-environnement, car cela dévoile un manque d’efficacité et peut-être d’intérêt en matière de politique de qualité de l’air.

    Vu le réseau télémétrique, je suppose qu’il est aisé pour Monsieur le Ministre de nous fournir une cartographie (exhaustive si possible) des sites régulièrement exposés aux dépassements des seuils.

    Je suppose qu’il sera aisé de nous informer quant à l’évolution du nombre et des emplacements des sites concernés depuis la dernière décennie, afin de savoir où existe le problème et comment il évolue avec le temps.
  • Réponse du 13/06/2018 | Annexe [PDF]
    • de DI ANTONIO Carlo
    Le réseau télémétrique de mesure des concentrations en NO2, composé de 18 stations fixes, est complété par une série de campagnes de mesures mobiles.

    Concernant la mesure des oxydes d’azote, la première station fixe fonctionne à Liège depuis le 1er février 1978, suivie de deux stations à Charleroi démarrées le 26 octobre de cette même année. Une seconde station liégeoise fonctionne depuis le 2 décembre 2004, puis une troisième à Herstal depuis le 3 janvier 2013 en remplacement de la première.

    Les moyennes annuelles des concentrations en NO2 mesurées par toutes les stations fixes depuis 2010 n’ont jamais dépassé le seuil européen de 40 µg/m3 et aucun dépassement horaire du seuil européen de 200 µg/m³ n’a été observé. Dans le tableau repris en annexe, on observe par ailleurs une amélioration des concentrations moyennes annuelles au cours du temps dans la plupart des stations.

    Concernant le seuil horaire 10 µg/m³ évoqué par Greenpeace, il ne correspond à aucune réglementation y compris les recommandations actuelles de l’OMS.

    Des cartes de la moyenne annuelle NO2 sont disponibles sur le site de CELINE-IRCEL pour la Belgique de 2011 à 2016. Ces cartes sont obtenues par le modèle RIO-IFDM qui résulte du couplage de la méthode d’interpolation RIO, basée sur les résultats de mesure des réseaux télémétriques, à un modèle de dispersion basé sur la connaissance des sources émettrices de polluants. Le grand avantage de la combinaison RIO-IFDM est qu’elle permet d’évaluer la qualité de l’air avec une meilleure résolution spatiale (http://www.irceline.be/fr/documentation/modeles/rio-ifdm). Ces résultats montrent que la valeur limite EU pour le NO2 se produit essentiellement en zone urbaine et à proximité des grands axes trafic. On observe une amélioration au fil des années.

    Les cartes sont consultables en ligne (avec possibilité de zoomer) à l’adresse : http://www.irceline.be/en/air-quality/measurements/nitrogen-dioxide/history/no2_anmean_rioifdm.

    Par ailleurs, la mesure visant à interdire la circulation des véhicules particuliers équipés d’un moteur diesel dans leur configuration technologique actuelle, et ce, à l’horizon 2030, viendra accélérer la diminution de ces émissions.