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Les accidents de la route avec dommages corporels en Wallonie et l'état d'avancement des travaux de sécurisation des voiries régionales

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1196 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 18/05/2018
    • de COLLIGNON Christophe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Dans ses éditions régionales de la mi-avril, le groupe Sudpresse s’est intéressé au nombre d’accidents de la route ayant occasionné des dommages corporels survenus en Wallonie durant la période de 2012 à 2016, sur base de chiffres qui lui ont été communiqués par l’institut Vias, organisme expert en matière de sécurité routière.

    Dans cette enquête intitulée « Quelles sont les communes les plus dangereuses de Wallonie-Bruxelles ? », les auteurs pointent du doigt différentes communes wallonnes comme étant de bons ou de moins bons élèves en la matière, le critère principal développé consistant en un rapport entre le nombre d’accidents constatés et le nombre d’habitants.

    Dans ce classement, Manhay se classe en tête des communes wallonnes « les plus accidentogènes » avec 38 unités par millier d’habitants, alors que Chastre et Burdinne clôturent la liste, comptabilisant chacune six unités par millier d’habitants.

    Pour ce qui concerne les accidents ayant occasionné des dommages à des usagers faibles, Liège occupe la première place avec six accidents par millier d’habitants, loin devant Oreye ou Remicourt qui comptabilisent moins d’une unité par millier d’habitants. Huy comptabilise 105 accidents impliquant au moins un usager faible durant la période précitée et pour une population de 21 272 habitants, soit une moyenne de cinq accidents par millier d’habitants.

    Par ailleurs, indépendamment de l’enquête précitée, l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (IWEPS) indique que 3 120 accidents corporels ont été enregistrés en 2016 par million d’habitants en Wallonie, 195 par millier de kilomètres de réseau et 292 par milliard de véhicules au kilomètre, soit un résultat largement meilleur qu’en Flandre.

    Toujours selon les statistiques de l’IWEPS, le nombre d’accidents mortels est, en revanche, supérieur en Wallonie par million d’habitants (83,8 contre 49,1), équivalent à la Flandre par millier de kilomètres de réseau (5,2 unités) et légèrement supérieur par milliard de véhicules au kilomètre.

    Monsieur le Ministre a-t-il pu prendre connaissance des articles de presse précités, relatifs à la comparaison des communes wallonnes en termes d’accidents corporels?

    Quels enseignements peut-on, le cas échéant, en tirer?

    Dispose-t-il des dernières données statistiques en la matière (2017 et suivantes) et peut-il, dans l’affirmative, nous les communiquer en précisant l’évolution de la situation?

    En ce qui concerne les communes wallonnes considérées comme étant plus problématiques, quelles mesures le Gouvernement wallon peut-il envisager de prendre, complémentairement aux initiatives déjà effectives?

    Des aides particulières sont-elles envisagées pour permettre aux communes davantage confrontées à cette problématique d’améliorer leur situation?

    En ce qui concerne la situation particulière de Huy, divers projets de sécurisation ont été soumis à l’administration wallonne, concernant des voiries régionales.

    Peut-il nous communiquer l’état d’avancement de ces dossiers, dont ceux résumés ci-après?
    - création d'un cheminement piéton temporaire aux abords de l'école ITCF, rue Saint-Victor et à l'arrivée de la chaussée venant du port de Statte (voirie SPW), pour sécuriser la circulation des étudiants, en attendant des travaux plus globaux d'aménagement dans le cadre de la réhabilitation du site Felon-Lange ;
    -réaménagement du carrefour au pont Baudouin en vue de diminuer la vitesse et rendre à chaque usager la place sécurisée qui est la sienne ;
    -revitalisation urbaine du Quadrilatère avec création d'espaces de rencontre et de zones semi-piétonnes, de manière à sécuriser les voiries et créer une meilleure cohabitation entre piétons, cyclistes et voitures en centre-ville (subsides régionaux) ;
    -création d'une piste cyclable sur le pont Père Pire (voirie SPW) ;
    -création d'une piste cyclable sur la route du Port de Statte (voirie SPW) ;
    -création d'une piste cyclable sur le pont de l'Europe (voirie SPW), dans le cadre des Fonds Feder et en liaison avec la gare de Huy ;
    -création d'une piste cyclable sur le quai d'Arona (voirie SPW) entre l'avenue de la Croix-Rouge et le Palais de Justice ;
    -création d'une passerelle cyclopiétonne au barrage-écluse d'Ampsin – La Neuville (voirie SPW) ;
    -création d'un passage pour piétons devant l'Hôtel Sirius (voirie SPW) ;
    -limitation de la vitesse à 70 km/h (au lieu de 90 km/h) sur le quai d’Arona ;
    -mise en place d’une signalisation plus performante de la zone 30 dans la rue Entre-deux-Portes (voirie régionale) ;
    -réaménagement des ronds-points problématiques à hauteur du complexe commercial de Ben-Ahin.
  • Réponse du 11/06/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les articles du groupe Sudpresse ont publié un état des lieux des communes en matière de sécurité routière. Nous ne pouvons malheureusement en tirer aucun enseignement puisque la méthodologie utilisée souffre de plusieurs lacunes. Les personnes de terrain interrogées dans les articles (chefs de corps, bourgmestres) ont d’ailleurs mis le doigt sur plusieurs manquements de cette étude contestable de l’institut VIAS.

    Comparer les communes en sommant simplement le nombre d’accidents corporels recensés sur cinq ans et en le divisant par la population n’a en effet pas beaucoup de sens.

    Certaines communes ont beaucoup plus de trafic de passage que d’autres. Certaines communes sont traversées par une autoroute ou une route de grande importance. Le trafic et donc le risque d’accident y sont importants ou dans une proportion sans commune mesure avec la population de la commune. Certaines communes touristiques voient leur population et la mobilité se multiplier lors des périodes estivales. La mobilité et la sécurité routière sont bien différentes entre la ville et la campagne, l'agglomération ou hors agglomération. D’une manière ou d’une autre, il aurait fallu prendre en compte ces éléments dans l’analyse.

    Tout expert en sécurité routière sait que le facteur principal à prendre en compte pour relativiser un nombre d’accidents est le nombre de kilomètres parcourus. Cette donnée n’existe malheureusement pas au niveau communal.

    Attribuer ainsi des bons et des mauvais points à des communes n’a donc scientifiquement pas d’intérêt, d’autant que la politique de sécurité routière est assez peu entre les mains des communes. Les zones de police, les Régions et le Gouvernement fédéral ont aussi leur part de gestion de la sécurité routière.

    Les données officielles de 2017 seront communiquées dans quelques semaines par le SPF Économie. L’AWSR fera alors, comme à l’accoutumée, une analyse générale de la situation en Wallonie.

    En ce qui concerne les aménagements routiers à Huy, le Plan Infrastructures 2016-2019 reprend le projet d'aménagement du carrefour au point Baudouin. Ce projet se finalise.

    Par ailleurs, des radars fixes ont été récemment installés sur la N90 et la N66. D'autres sont envisagés.

    Complémentairement, la Wallonie met gratuitement des lidars à disposition des zones de police en vue de contrôler les vitesses pratiquées aux endroits qu'elles jugent opportuns.

    Les contrôles de vitesse sont nécessaires et complètent les campagnes de sensibilisation menées par l'AWSR.

    L'ensemble des actions d'infrastructures, de contrôles routiers, de sensibilisation, de la formation à la conduite, du contrôle technique des véhicules permettront d'atteindre l'objectif de réduire le nombre de victimes de la route et de ne pas dépasser 200 tués en 2020 en Wallonie.