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Le recours aux antibiotiques dans les élevages wallons

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 483 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 18/05/2018
    • de MORREALE Christie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Alors que l’on soutient la diminution des prises d’antibiotiques en général, on apprend que le recours aux antibiotiques dans les élevages wallons est encore très fréquent. Bien que cette matière soit en partie gérée par le Fédéral, je souhaite obtenir des précisions sur ce sujet.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il de données concernant le taux d’utilisation de ces antibiotiques ?

    Ce taux est-il particulièrement important chez nous ?

    Des pratiques existent-elles pour diminuer cette utilisation ?

    Comment éviter le recours systématique aux antibiotiques ?

    Des bonnes pratiques préventives existent-elles et sont-elles diffusées auprès des agriculteurs ?
  • Réponse du 12/06/2018
    • de COLLIN René
    Le taux d’utilisation des antibiotiques dans les élevages wallons n’est pas connu spécifiquement. L’enregistrement de l’usage des antibiotiques relève des autorités sanitaires fédérales. Le programme de collecte des données de consommation des antibiotiques en Belgique (Belvet-SAC) donne un aperçu de la consommation totale pour toutes les espèces animales, mais ne peut fournir de données spécifiques par espèce ou par région.

    Le dernier rapport BelVet-SAC date de 2016. Les résultats belges sont encourageants dans le sens que l'évolution positive observée en 2012, 2013 et 2015, malgré une légère détérioration en 2014, a de nouveau été observée en 2016 avec une réduction de 4,8 % de la consommation, exprimée en milligramme de substance par kilo de biomasse, par rapport à 2015, tant dans les produits pharmaceutiques à usage curatif que dans les aliments médicamenteux où cette diminution est beaucoup plus marquée.

    Le Fédéral a également mis en place des outils comme l’AMCRA (Antimicrobial Consumption and Resistance in Animals), qui a pour missions de prévenir les résistances aux antibiotiques, de viser une réduction rationnelle de leur usage et une politique durable des antibiotiques vétérinaires. Le projet BIGAME (Base informatique de gestion des antibiotiques et des médicaments en élevage), en cours d’implémentation par un groupement d’intérêt économique créé par l’Association wallonne de l’élevage (AWE) et l’Association régionale de santé & d’identification animales (ARSIA), à l’intention des éleveurs de bovins, spéculation animale majeure en Wallonie, ne se limite pas aux seuls antibiotiques, mais aidera les éleveurs et les vétérinaires dans leur gestion globale de la santé des troupeaux.

    De son côté, la Région wallonne promeut des pratiques comme l’agriculture biologique, en progression constante dans notre région. L’usage de produits antibiotiques est interdit en élevage bio, sauf dans des cas exceptionnels pour traiter un animal malade.

    Ces dernières années, à travers les projets « Ecopathologique », « Laecea », « Mammipack » et « Mammiscan », la Région wallonne a soutenu le développement d’outils informatiques d’enregistrement des infections mammaires et des effets des traitements administrés aux vaches laitières, à usage des vétérinaires et des producteurs. Ces outils, utilisés maintenant en routine, permettent de mieux observer les pratiques de soins aux animaux et, à partir de là, de cibler efficacement les traitements à utiliser ou même de décider en pleine conscience qu’un traitement aux antibiotiques n’est pas nécessaire.

    La Région a aussi soutenu l’ARSIA en 2017, en cofinancement avec le Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), dans le projet ALTIbiotique qui vise à organiser, en partenariat avec l’AWE a.s.b.l, l’Union professionnelle vétérinaire (UPV), le Comité du lait et la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA), un programme de formations destinées aux éleveurs dont les objectifs sont la réduction de l’utilisation des antibiotiques, ainsi que la recherche de solutions préventives concrètes. Les différents services d’encadrement soutenus par la Région promeuvent également la réduction de l’usage des antibiotiques vétérinaires.

    Enfin, de manière indirecte, la Région investit aussi régulièrement dans le financement de projets relatifs à la sélection d’animaux plus résistants à diverses pathologies, ce qui induit un meilleur état sanitaire des troupeaux et donc une diminution du recours aux antibiotiques.