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Les nouvelles formes d'addiction

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 383 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/05/2018
    • de LAMBELIN Anne
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    En 2017, 518 jeunes ont été interpellés par la police pour détention de stupéfiants en Wallonie. Ces chiffres obtenus au Parlement fédéral confirment les résultats des enquêtes réalisées par Eurotox. Cette étude démontre également que le cannabis n’est plus aussi tendance qu’il y a quelques années chez les moins de 20 ans.

    Pourtant, si les jeunes semblent délaisser le cannabis et les autres substances illicites, leur consommation d’alcool se renforce, avec tous les risques dramatiques que nous connaissons. Au-delà de l’alcool et de la drogue, les jeunes font également face à de "nouvelles addictions" plus comportementales. On compte de plus en plus de jeunes accros aux écrans, que ce soit à travers les réseaux sociaux ou les jeux vidéos.

    Ces nouvelles addictions ont des conséquences bien réelles, comme l’isolement, la dépression et le décrochage scolaire. Au-delà des conséquences plus sociales, les conséquences physiques ne sont pas non plus à négliger. L’addiction aux jeux vidéos a d’ailleurs été reconnue il y a peu comme une vraie maladie par l’Organisation mondiale de la santé.

    Madame la Ministre confirme-t-elle cette baisse de consommation de drogues chez les jeunes Wallons ?

    Comment faire face aux nouvelles addictions ?

    Quels sont les risques pour la santé de ces nouvelles addictions ?

    Une campagne de sensibilisation est-elle amorcée par ses services ?

    Quels sont les acteurs soutenus par la Wallonie et qui actuellement interviennent afin d'accompagner les jeunes touchés par ces nouvelles dépendances ?
  • Réponse du 04/06/2018
    • de GREOLI Alda
    En ce qui concerne la consommation de cannabis chez les jeunes Wallons, selon les forces de l’ordre et Eurotox, il semble en effet y avoir une diminution de la consommation.

    Concernant l’addiction à l’utilisation des outils numériques, que cela soit lié aux réseaux sociaux ou aux jeux vidéo, n'oublions pas que ce n’est pas l’outil qui est à mettre en cause, mais son utilisation abusive. Certains troubles somatiques peuvent en effet trouver leur origine dans la dépendance à ces outils, je citerai notamment des douleurs cervicales persistantes, des céphalées, des troubles oculaires, des syndromes articulaires au niveau des poignets ou des pouces. Mais ils sont réversibles normalement et, dès que l'usage s'arrête ou redevient raisonnable, ces troubles disparaissent.

    En matière de santé mentale, l’honorable membre cite justement les conséquences de l’isolement, comme la dépression, mais j'ajouterai également, dans des situations tout à fait extrêmes, des pertes de contact avec la réalité, avec des comportements dissociatifs où la réalité et le jeu s’entremêlent. Des études ont également suggéré que certaines personnes auraient plus facilement des comportements violents à la suite d'abus de jeux violents. La conséquence principale reste la diminution des contacts sociaux et des activités physiques.

    J’insiste encore une fois sur le fait que ce n’est pas l’outil qui est à mettre en question, mais bien son utilisation abusive.

    Mes services n'ont pas prévu de nouvelles campagnes de sensibilisation à ces nouvelles addictions, car la prévention des addictions forme un tout et les services existants font déjà de la prévention des assuétudes. À nouveau, je citerai quelques actions dans ce sens.

    La Wallonie subsidie depuis plusieurs années des services qui sont spécialisés dans cette problématique, telle que le Centre Alfa, l’hôpital de jour La Clé à Liège, l'ASBL Nadja ou encore La Teignouse. Elle finance également 65 services de santé mentale qui répondent à tous les types de demandes en santé mentale, y compris les demandes en matière d'assuétudes. Sept services de santé mentale ont mis en place une offre spécialisée en matière d'assuétudes. Par ailleurs, la Wallonie finance près de 30 autres services agréés et spécialisés dans les assuétudes.

    La Région wallonne reste donc attentive à cette problématique. Elle soutient aussi le Centre de référence en santé mentale, le CRéSaM, qui a mis sur pied en 2016 un Observatoire Vies numériques qui traite de ces usages. La Wallonie subventionne également un service agréé en assuétudes, Nadja, qui, comme le CRéSaM, propose des modules de formation pour les professionnels confrontés à la problématique. Le service Nadja organise aussi des groupes de parole à l’attention des parents inquiets de la cyberdépendance de leurs enfants.