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L'évaluation du dispositif "Ecoute violences conjugales"

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 385 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/05/2018
    • de MORREALE Christie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Depuis 2014, les pôles de ressources en matière de violences conjugales, formés par trois associations spécialisées (le CVFE et les ASBL Praxis et Solidarité-Femmes) ont reçu du SPW la mission de proposer écoute, information et orientation aux victimes et auteur-e-s de violences conjugales à travers l’ouverture d’une ligne gratuite et anonyme.

    Il s’agit là d’un dispositif central dans la lutte contre les violences conjugales. Je me permets de revenir sur plusieurs aspects de ce dispositif.

    Si l’âge des appelants ne fait pas l’objet d’une collecte statistique, et que nous ne pouvons donc pas affirmer avec certitude, il me revient du terrain que cette ligne est surtout utilisée par des femmes plus âgées. L’idée de créer un chat électronique a donc été évoquée, afin d’assurer une prise de contact plus rapide et plus interactive, en phase avec l’évolution de notre société. Pour certaines personnes, il est également plus facile d’exprimer les violences par écrit que de manière orale.

    Madame la Ministre peut-elle m’informer des avancées à ce sujet ?

    Ce chat est-il aujourd’hui accessible ?

    Son prédécesseur avait à cœur l’extension de la ligne 24h/24 et 7j/7, comme le prévoit par ailleurs les dispositions de l’article 24 de la convention d’Istanbul.

    Alors que cette extension est effective depuis mars 2017, peut-elle tirer le bilan de cette activité ?

    Comment les bénévoles traitent-ils les appels ?

    Combien d’appels sont traités par le 107 ?

    Ceux-ci ont-ils été formés à l’écoute et à l’orientation des personnes victimes de violences conjugales ?

    Comment les bénévoles perçoivent-ils cette nouvelle tâche ?
  • Réponse du 11/06/2018
    • de GREOLI Alda
    En matière de dénonciation des faits, une mesure importante est certainement le renforcement de la Ligne Écoute Violences conjugales. Le site web de la ligne www.ecouteviolencesconjugales.be a en effet été entièrement mis à jour début mai 2018 et, nouveauté, un chat y a été intégré. Celui-ci sera activé dès le 1er juin 2018 et fonctionnera 2 heures par semaine. En dehors des heures d’ouverture du chat, les personnes ont, dès à présent, la possibilité de laisser un message.
    Le développement de ce chat va permettre également d’étendre l’accessibilité de la ligne pour les personnes muettes, sourdes ou malentendantes.

    Le premier bilan de l’extension de la ligne Écoute Violences conjugales 24h/24 et 7j/7 est très positif puisque le nombre d’appels pris en charge en 2017 a fortement augmenté : au total, il est passé de 2 693 (en 2016) à 4 862 (en 2017), soit une augmentation de 80,5 %. Si l’on s’en tient uniquement aux plages horaires assurées par Télé-Accueil (soit le 107), entre le 8 mars 2017 et le 31 décembre 2017, ses bénévoles ont pris en charge 1 739 appels passés au 0800/30 030 les soirs, nuits, jours fériés et week-end.

    Pour les appels qui concernent la violence conjugale, comme pour tout appel passé au numéro d’appel 107, l’accueil et l’écoute restent les priorités des bénévoles de Télé-Accueil et des professionnels qui les encadrent. Les bénévoles accueillent et écoutent la personne pour qu’elle puisse mettre des mots sur les difficultés qu’elle est en train de vivre, être entendue et reconnue dans ce qu’elle vit. Une orientation vers différents services d’accompagnement sera éventuellement proposée en fonction des demandes et besoins exprimés par la personne.

    Les 400 bénévoles de Télé-Accueil sont passés par une procédure de sélection, ont suivi une formation à l’écoute et ont été informés et sensibilisés sur différentes problématiques qu’ils rencontrent lors des appels, dont la violence conjugale. En effet, avant de mettre en place cette collaboration entre les deux lignes, les pôles de ressources spécialisés en violences, qui assurent la permanence de longue date de jour, ont formé les formateurs de Télé-Accueil, qui ont à leur tour formé leurs bénévoles sur cette problématique.

    Avant la mise en place du projet, les bénévoles de Télé-Accueil avaient beaucoup de questionnements par rapport à cette nouvelle mission. Après avoir suivi la formation et depuis que la collaboration est effective, les réactions des bénévoles sont assez diversifiées, en fonction des expériences et du ressenti de chacun-e. Certains ont pu constater que le travail d’écoute reste similaire à celui qu’ils mènent au quotidien pour d’autres appels. Quelques-uns, lors d’appels qui concernent la violence conjugale, sont confrontés, peut-être plus que dans d’autres situations, à des appels extrêmement complexes ou à des situations d’urgences pas toujours évidentes à gérer. D’autres encore, la plupart, se sentent très utiles lorsqu’ils répondent à ce type d’appel et ont le sentiment d’avoir pu apporter une écoute et un soutien.

    Il faut savoir qu’avant la mise en place de cette collaboration entre les deux lignes, Télé-Accueil recevait déjà des appels qui concernaient la violence conjugale.
    Les bénévoles de Télé-Accueil font part de leurs expériences notamment lors des groupes de supervisions. Un temps d’intervision et de partage d’expériences est aussi prévu annuellement entre Télé-Accueil et les pôles de ressources, ce qui est très enrichissant et motivant.La Wallonie ne peut que se réjouir de cette fructueuse collaboration qui permet de faciliter le dévoilement des faits.