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La disparition des oiseaux dans les campagnes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 491 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/05/2018
    • de PUGET André-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Natagora a dévoilé ses derniers comptages d’oiseaux en Belgique.
    Les résultats s’avèrent inquiétants, même si nous savions déjà que ces populations étaient plus ou moins en déclin.

    La biodiversité est en danger et les mesures de protection ne semblent pas suffire à enrayer cette diminution continue du nombre des volatiles.

    Ceci est particulièrement vrai pour les oiseaux en milieu agricole, notamment en Wallonie.
    De nombreuses espèces ont déjà disparu de notre belle région : six sur dix, en 28 ans.

    En cause ? Les pratiques industrielles, responsables de dégâts colossaux.

    Le responsable du service d’études de Natagora soulignait dans les colonnes du Soir du 4 mai dernier que les mesures telles que la plantation de haies, le maintien de mares ou la création de bandes fleuries n’avaient pourtant pratiquement aucun effet, si ce n’est à un échelon très local.

    En zone d’agriculture intensive, ces zones ne représentent que 1,5 % de la superficie totale, ce qui demeure largement insuffisant.

    Dans les villes et villages, les causes sont différentes : baisse de la biomasse d’insectes, destruction des habitats, changement climatique…
    Cela dit, l’avenir ne semble guère plus rose pour les oiseaux des villes que pour ceux des champs.

    Et les oiseaux nichant au sol, victimes de la fauche et de la prédation, souffrent davantage que ceux qui nichent dans les arbres.

    Sur cette problématique de la conservation de notre faune et de notre biodiversité, quels éléments Monsieur le Ministre peut-il nous apporter ?

    Nous connaissons les mêmes problèmes avec les populations d’insectes qui elles aussi, sont en constante diminution.
    Les causes de la disparition ou du déclin de ces dernières sont identiques à celles qui concernent les oiseaux.
  • Réponse du 29/05/2018
    • de COLLIN René
    Le déclin des oiseaux est effectivement connu en Wallonie. Les derniers résultats du programme de suivi des oiseaux communs (SOCWAL) initié en 1989 par Aves-Natagora avec le soutien financier de la Wallonie précisent que c’est parmi les espèces des milieux agricoles que la proportion d’espèces en déclin est la plus importante.

    Plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte pour expliquer ce phénomène. Les plus prépondérantes sont le manque de lieux propices à la reproduction, le manque de nourriture ou encore le morcellement des éléments de paysages ruraux. Les causes sont évidemment multiples, mais il est évident que l’environnement fortement anthropisé et les pratiques qui en découlent (urbanisation, remembrement, pesticides,…) contribuent au déclin de ces espèces.

    Les solutions que nous mettons en place sont les suivantes :
    - gérer et étoffer les réseaux de réserves naturelles en tant que zones centrales, réservoirs d’espèces rares. La superficie totale de réserves naturelles au sens de la Loi sur la Conservation de la Nature (LCN), est passée de 10 966 hectares à 12 785 hectares entre 2014 et aujourd'hui, soit un accroissement de 1 818 hectares en quatre ans. À cela, il convient d’ajouter les autres sites classés en vertu de la LCN, comme les Zones Humides d’Intérêt Biologiques ou les Réserves Forestières ;
    - préserver et améliorer l’état de conservation du réseau Natura 2000 en tant que structure principale du réseau écologique. Cela concerne 13 % du territoire wallon, où l’objectif est de protéger et gérer les milieux propices à l’accueil des espèces protégées par la Directive « Oiseaux » ;
    - améliorer sur l’ensemble du territoire le potentiel d’accueil de la vie sauvage. C’est l’objectif des initiatives regroupées sous la dénomination « Réseau Wallonie Nature ». Il s’agit d’un axe qui repose sur une sensibilisation de tous pour augmenter le potentiel d’accueil de la vie sauvage ;
    - améliorer les milieux agricoles en reconstituant des sols vivants, essentiel pour nourrir les oiseaux et en restaurant des éléments de maillage du paysage, notamment grâce aux subventions à la plantation de haies, alignement d’arbres, vergers hautes tiges et taillis linéaires et par les mesures agri-environnementales orientées vers la conservation et la restauration de la biodiversité. Ces milieux sont propices à la vie et la protection des oiseaux et de la petite faune de nos régions.