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La création d’un réseau d’arboretums

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 492 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/05/2018
    • de ARENS Josy
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    A l’occasion de ses 125 ans et en présence de Sa Majesté le Roi, la Société royale forestière de Belgique (SRFB) a annoncé la mise en place d’un réseau d’arboretums sylvicoles pour construire la forêt de demain. Partant du constat que notre forêt est touchée par les changements climatiques et que ce changement risque d’être rapide, elle propose de réaliser des plantations nouvelles dans des zones pilotes. L’adaptation de nos forêts aux changements climatiques est cruciale, d’autant plus si l’on veut maintenir la fonction productive de nos forêts et ses apports à la biodiversité, au climat et à l’économie. La mise en place de ce réseau sera accompagnée par un comité scientifique réunissant 5 universités ainsi que le département de l’étude du milieu naturel et agricole (DEMNA) de la Région wallonne et de son pendant flamand. En collaboration avec le DNF, la SRFB envisage de planter des espèces venant de régions plus chaudes  : chêne chevelu, pin maritime, une série d’abies (sapins), voire des cyprès.

    Monsieur le Ministre peut-il nous présenter de manière plus précise la nature de la collaboration entre le DNF et la SRFB  ?

    Des parcelles publiques seront-elles mises à la disposition de ce projet  ?
    Dans l’affirmative, combien et pour quelle superficie  ?

    Quel sera le montant de la participation financière de la Wallonie à ce projet  ?

    Des communes pourront-elles être également associées  ?

    Le projet vise le moyen et le long terme, minimum 30 ans, afin de pouvoir évaluer l’adaptation de ces essences à notre territoire. Un remplacement des essences existantes par ces nouvelles essences sera-t-il déjà intégré dans les plans d’aménagement forestier ?

    Toutes les garanties seront-elles prises afin d’éviter l’importation de maladies pour les essences locales  ?

    La réflexion inclura-t-elle également le secteur en aval, je pense notamment au rôle de l’Office économique wallon du bois, afin de s’assurer que celui-ci puisse s’adapter à cette évolution  ?
  • Réponse du 29/05/2018
    • de COLLIN René
    La Société Royale Forestière de Belgique (SRFB) a en effet pour objectif, de mettre en place un réseau d’arboreta sylvicoles. Ce type d’arboretum permet de tester et d’étudier l’adaptation des essences aux conditions écologiques locales (climat, sol…) et éventuellement, à différents types de sylviculture suivant un protocole strict qui sera défini par un comité scientifique.

    La participation du Département de la Nature et des Forêts (DNF) se situe à deux niveaux. D’une part, par l’intervention du Comptoir à graines qui s’assurera de la bonne provenance des graines achetées. D’autre part, par l’intervention des services du DNF en tant que gestionnaire des forêts publiques qui pourraient proposer des parcelles d’essai ?
    Le montant de la participation financière de la Wallonie n’est pas encore déterminé de façon précise, mais il faut souligner que deux de ses départements sont déjà impliqués dans la construction du projet : le DNF et le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA).

    Les communes et les autres propriétaires publics pourraient effectivement être associés au projet, par l’intermédiaire du DNF.

    La démarche qui est initiée est plutôt destinée à évaluer diverses nouvelles essences. Il est donc trop tôt pour parler d’introduction massive de nouvelles essences. Lorsque les résultats des tests seront connus, le choix de nouvelles essences ou provenances pourra être intégré dans les plans d’aménagement qui seraient en révision à ce moment.
    Comme je l’ai déjà brièvement évoqué, un comité scientifique sera constitué. Il aura notamment pour mission de veiller à ce que les précautions soient prises pour éviter l’importation de maladies pour les essences locales. L’étude du caractère invasif fait d’ailleurs partie du protocole.

    À ce stade de la réflexion, il est sans doute trop tôt pour inclure l’Office économique wallon du bois. Mais il est certain qu’il sera contacté au cours du développement de ce projet de longue haleine.

    Par ailleurs, j’aimerais attirer l'attention sur le fait que j’ai eu l’occasion de financer un projet de l’UCL pour réaliser un inventaire et des propositions de valorisation des arboretums publics déjà implantés en Wallonie (pour la plupart depuis début 1900).

    Si chaque arboretum mérite que l’on s’y investisse, certains possèdent un potentiel de valorisation supérieur. Ce sont ces arboretums qui auront la priorité pour l’investissement du budget. L’ordre de priorité pour l’attribution du budget se base sur le classement relatif de l’arboretum pour les intérêts conservatoires, didactiques et touristiques. Pour chaque type d’intérêt, l’arboretum s’est vu attribuer une cote en fonction de sa position dans le classement (intérêt conservatoire/scientifique, intérêt didactique/pédagogique et intérêt touristique). Au total 11 des 19 arboretums publics ont été étudiés.

    J’attends une suite à ce projet qui donnera à la Wallonie la possibilité de coordonner leur remise en état et leur entretien. C’est pourquoi un budget régional devrait être consacré au réseau d’arboretums pour permettre de réaliser les travaux indispensables, tels que l’installation d’un étiquetage standardisé et de panneaux d’accueil ou encore les travaux sylvicoles de sécurisation et de préservation des espèces d’intérêt conservatoire.