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La dramatique disparition des oiseaux

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 494 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/05/2018
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Après le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Museum national d’histoire naturelle de Paris, c’est Natagora qui expose le constat alarmant de ses derniers recensements. Les populations d’oiseaux, en Wallonie comme ailleurs, font face à un danger majeur menaçant leur population jusqu’à l'extinction. En première ligne des volatiles les plus menacés, on retrouve les oiseaux vivants dans nos champs, dont on sait que 6 oiseaux sur 10 ont disparu depuis les 30 dernières années.

    Quelle est la réponse du Gouvernement face à ces constats ?

    Monsieur le Ministre estime-t-il que les programmes financés depuis des années sont suffisamment efficaces ?

    En réponse à une question écrite de notre collègue Maurice Mottard, il indiquait en avril dernier : « Il est donc essentiel de travailler sur le maillage écologique en plaine agricole, afin de restaurer le potentiel d’accueil de la vie sauvage de ces milieux qui représentent une surface importante du territoire. Cette restauration doit se faire à deux niveaux : d’une part sur base du principe de pyramide écologique, à savoir en partant de la reconstruction biologique des sols en restaurant leur teneur en carbone et en diminuant les doses de pesticides et, d’autre part, sur base du principe de réseaux écologiques en recréant des milieux refuges, haies, massifs de buissons-ronces, bandes intercalaires permanentes… »

    Comment compte-t-il mettre en œuvre cette vision ?
  • Réponse du 29/05/2018
    • de COLLIN René
    Le déclin des oiseaux est effectivement connu en Wallonie. Les derniers résultats du programme de suivi des oiseaux communs (SOCWAL) initié en 1989 par Aves-Natagora avec le soutien financier de la Wallonie précisent que c’est parmi les espèces des milieux agricoles que la proportion d’espèces en déclin est la plus importante.

    Plusieurs paramètres rentrent en ligne de compte pour expliquer ce phénomène. Les plus prépondérantes sont le manque de lieux propices à la reproduction, le manque de nourriture ou encore le morcellement des éléments de paysages ruraux. Les causes sont évidemment multiples, mais il est évident que l’environnement fortement anthropisé et les pratiques qui en découlent (urbanisation, remembrement, pesticides,…) contribuent au déclin de ces espèces.

    Les solutions que nous mettons en place sont les suivantes :
    - Gérer et étoffer les réseaux de réserves naturelles en tant que zones centrales, réservoirs d’espèces rares. La superficie totale de réserves naturelles au sens de la Loi sur la Conservation de la Nature (LCN), est passée de 10 966 hectares à 12 785 hectares entre 2014 et aujourd'hui, soit un accroissement de 1 818 hectares en quatre ans. À cela, il convient d’ajouter les autres sites classés en vertu de la LCN, comme les Zones Humides d’Intérêt Biologiques ou les Réserves Forestières ;
    - Préserver et améliorer l’état de conservation du réseau Natura 2000 en tant que structure principale du réseau écologique. Cela concerne 13 % du territoire wallon, où l’objectif est de protéger et gérer les milieux propices à l’accueil des espèces protégées par la Directive « Oiseaux » ;
    - Améliorer sur l’ensemble du territoire le potentiel d’accueil de la vie sauvage. C’est l’objectif des initiatives regroupées sous la dénomination « Réseau Wallonie Nature ». Il s’agit d’un axe qui repose sur une sensibilisation de tous pour augmenter le potentiel d’accueil de la vie sauvage ;
    - Améliorer les milieux agricoles en reconstituant des sols vivants, essentiels pour nourrir les oiseaux et en restaurant des éléments de maillage du paysage, notamment grâce aux subventions à la plantation de haies, alignement d’arbres, vergers hautes tiges et taillis linéaires et par les mesures agri-environnementales orientées vers la conservation et la restauration de la biodiversité. Ces milieux sont propices à la vie et la protection des oiseaux et de la petite faune de nos régions.