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L'augmentation du nombre d'accidents dans les zones de travaux routiers

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1216 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/05/2018
    • de KILIC Serdar
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    On le sait, le fait de se trouver en dehors de son véhicule aux abords des autoroutes et autres voies de circulation rapide augmente considérablement le risque d’avoir un accident corporel grave. La plus grande prudence est donc de mise. Malgré tout, certaines personnes sont obligées de se trouver dans ces zones à risque. Il s’agit principalement des ouvriers de maintenance ou de réalisation des routes.

    Le plus inquiétant est que l’on constate une augmentation, ces dernières années, de quelques 34 % de ces graves accidents en Wallonie, d’après des sources de VIAS, l’ex IBSR. Les véhicules incriminés sont plus particulièrement les camions et camionnettes. On constate ainsi qu’ils sont impliqués dans près d’un quart des accidents, soit 6 fois plus que lorsqu’il n’y a pas de zone de travaux.

    Les facteurs majeurs sont, d’une part, l’utilisation plus importante du GSM chez eux que chez les automobilistes et, d’autre part, la vitesse excessive, rendant encore plus dangereux ces véhicules au temps de freinage plus long.

    Face à ce constat inquiétant et au-delà des statistiques, ne serait-il pas utile de renforcer le dispositif de prévention en la matière ?

    N’y a-t-il pas un rôle majeur que la Région puisse jouer pour protéger ces hommes et femmes qui travaillent sur nos routes ?

    Monsieur le Ministre pourrait-il nous faire part de ses pistes en la matière ?
  • Réponse du 14/06/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Comme pratiquement chaque année, avec le retour du printemps, de nombreux chantiers se mettent en place.
    En collaboration avec l’AWSR des campagnes de sensibilisation grand public sur le thème des chantiers sont organisées au moins une fois par an.

    Voici quelques slogans des campagnes réalisées depuis 2014 :
    * Prudence sur les chantiers
    * Un chantier, levez le pied !
    * Chantier ? RALENTISSEZ !
    * Chantiers : Dès le 1er panneau, je réagis !
    La campagne de prévention routière de cette année sur cette thématique est programmée en août.

    Sur routes, les accidents à hauteur de chantier ne représentent que 1 à 2 % des accidents.
    En comparaison, le taux varie de 4 à 7 % sur les autoroutes selon les années.

    L’évolution du nombre d’accidents en présence de chantier n’est pas à proprement parlé inquiétante dans la mesure où l’année 2016 a été la deuxième année avec le moins d’accidents de ce type depuis 1991.

    En prenant en compte les données des 10 dernières années :
    * 45 % des accidents en présence de chantier se produisent sur le réseau autoroutier,
    * 36 % sur le réseau régional et
    * 18 % sur le réseau communal.
    Nous constatons aussi que 67 % des victimes de ces accidents sont des automobilistes.

    Sur autoroutes, les victimes des accidents en présence de chantiers sont à 72 % des automobilistes et à 12,5 % des chauffeurs de poids lourds, alors même que ces derniers ne représentent que 3,5 % des victimes dans les accidents sur autoroutes en l’absence de chantier. Les camions enregistrent donc un risque particulier dans les zones de chantier sur autoroutes.

    Comme indiqué ci-dessus, la tendance est plutôt à la réduction du nombre d'accidents à hauteur des chantiers alors que les chantiers se multiplient en vue d'améliorer la qualité de notre réseau routier. Les données de la Wallonie ne corroborent donc pas avec celles communiquées par Vias.
     
    Une attention particulière est portée sur la signalisation des chantiers ainsi que la protection des ouvriers et du personnel présent sur les chantiers. C’est pour cette raison que l’on a notamment doté les chantiers de grandes flèches lumineuses et de camions absorbeurs de chocs. Les planches de signalisation sont convenues et régulièrement mises à jour entre spécialistes, responsables sécurité et autres représentants du secteur pour toute une série de configurations de chantiers.
     
    Au niveau des démarches de qualité et de contrôle, la direction spécialisée en sécurité routière de mon Administration effectue des inspections spécifiques de la signalisation des chantiers de manière aléatoire. Ces inspections sont en complément à la surveillance classique du chantier par les services internes de l'entreprise des travaux, de l'Administration et du responsable signalisation.

    Cela permet notamment de relever des situations sur le vif. Ces inspections spécifiques montrent régulièrement qu'il y a encore des marges d'amélioration dans l'application des règles de bonnes pratiques. Des cycles de formation sont aussi organisés notamment pour le personnel nouvellement engagé.
     
    Je confirme donc qu'il y a une démarche permanente et continue d'évaluation et de recherche d'amélioration de la sécurité de tous à hauteur des chantiers.
     
    Ajoutons que des lidars sont très régulièrement placés à hauteur des chantiers pour contrôler les vitesses pratiquées. L'objectif est d'inciter les usagers à lever le pied et à respecter les limites de vitesse. Diminuer sa vitesse permet d’anticiper toute modification de la configuration de la route (déviation, rétrécissement ou suppression de bande), de conserver un trafic fluide et de protéger également les agents qui travaillent. Ils sont parfois particulièrement proches de la circulation et ne sont pas toujours forcément visibles. Même lorsqu’il est inoccupé, un chantier reste une zone dangereuse pour les usagers.
     
    Un maximum est donc fait et mis en œuvre pour assurer la sécurité de tous, usagers et ouvriers, à hauteur des chantiers.

    La prudence aux abords des chantiers doit devenir un automatisme pour l’ensemble des usagers de la route. Les diverses campagnes permettront donc de renforcer toutes les actions qui sont déjà menées en Wallonie avec l’ensemble des acteurs de terrain pour accroître la sécurité routière et atteindre l’objectif fixé de réduire à 200 le nombre de victimes sur les routes wallonnes d’ici 2020.