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La vaccination contre le papillomavirus

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 390 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/05/2018
    • de POTIGNY Patricia
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Dans le cadre de la journée de sensibilisation au HPV, on apprend qu’en Régions wallonne et bruxelloise seulement 25 à 30 % des filles sont vaccinées contre le papillomavirus.

    Vaccination, dépistage et contrôles sont les moyens efficaces de contrer la propagation de ce virus très contagieux, mais pour que cela soit réellement probant, il faudrait que 80 % de la population (hommes et femmes) reçoivent ce traitement, ce qui, au vu des chiffres avancés, est loin d’être le cas.

    De son côté, la Fédération Wallonie-Bruxelles - au travers son programme de vaccination - propose gratuitement ce vaccin aux jeunes filles âgées de 13 à 14 ans, mais cela ne suffit pas. On dénombre, à titre d’exemple, 600 cas de cancer du col de l’utérus par an.

    Avec les dernières avancées scientifiques, le Conseil supérieur de la santé a remis de nouvelles recommandations en la matière et conseille, outre la vaccination généralisée des adolescents (filles et garçons) de 9 à 14 ans, la vaccination de rattrapage et la vaccination des personnes immunodéprimées.

    Quelle est la position du Fédéral et des entités fédérées à ce sujet ?

    Un consensus commun se dégage-t-il pour rencontrer les propositions formulées par le CSS ?

    Au niveau de la Région wallonne, où en est-on dans les campagnes de prévention, de sensibilisation notamment concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus ?

    Le prédécesseur de Madame la Ministre avait également évoqué la possibilité de créer un programme organisé de dépistage comme cela se fait en Flandre. Où en est ce projet ?
  • Réponse du 18/06/2018
    • de GREOLI Alda
    En Belgique, 653 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus ont été enregistrés en 2014. Près d’un tiers des femmes atteintes de ce cancer en sont décédées. Dans plus de 95 % des cas, il est lié à une infection persistante due à certains virus appelés papillomavirus ou HPV.

    Les papillomavirus appartiennent à une grande famille de virus, mais seuls quelques-uns peuvent provoquer un cancer. Ces virus se transmettent très facilement par contact sexuel. La plupart de ces infections passent inaperçues et guérissent spontanément en quelques mois. Mais dans une minorité des cas, le virus s’installe pour une longue période dans les cellules du col de l’utérus et y entraîne des lésions précancéreuses qui se développent lentement. Un cancer n’apparaît en moyenne qu’après 10 à 15 ans.

    L’avis scientifique rendu par le Conseil supérieur de la santé en juillet 2017 met à jour les recommandations sur la prévention des infections à papillomavirus humain. Les recommandations scientifiques en termes de gain de santé publique du Conseil supérieur de la santé sont pertinentes et ne sont pas remises en question en Wallonie. Pour les autres entités, je ne peux me prononcer en leur nom.

    Le KCE a aussi publié un rapport (KCE Reports 64B (2007)) sur la vaccination HPV et a examiné l’efficacité et le rapport coût-efficacité de ces vaccins. Il considère que ces vaccins protègent efficacement contre certains types du virus HPV et que, selon les estimations, jusqu’à 50 % des cancers du col de l’utérus pourraient être évités.

    De plus, le KCE évalue actuellement la sécurité, ainsi que l’impact clinique et économique (« cost-effectiveness ») de l’ajout des garçons dans le programme de vaccination HPV actuel. Ce projet est limité à une revue de littérature des nombreuses études publiées à ce sujet. Cette étude a débuté en 2017.

    La méthode de dépistage du cancer du col de l’utérus est en pleine mutation. D’après un rapport du KCE, l’utilisation du test HPV (à la place du frottis du col de l’utérus actuellement en vigueur) rendrait le dépistage plus efficace et permettrait d’espacer les examens de cinq ans au lieu de trois ans pour protéger les femmes de plus de 30 ans.

    Il apparaît clairement que les femmes sont mieux protégées contre les cancers invasifs lorsque le test HPV est utilisé comme premier test de dépistage. Les études montrent cependant que le test HPV n’est pas plus efficace chez les femmes de moins de 30 ans chez qui il est donc conseillé de maintenir le frottis du col. Ce n’est qu’en cas de résultat anormal que le test HPV doit être pratiqué, comme cela se fait aujourd’hui.

    Dans la mise en œuvre du protocole d'accord sur la prévention du 21 mars 2016, la répartition de la charge budgétaire (achat du vaccin) et organisationnelle (des services de médecine scolaire par exemple) de cette vaccination fait l’objet de discussion entre le Fédéral et les entités fédérées.