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Les inhibiteurs de la succinate déshydrogénase

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1220 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 24/05/2018
    • de MORREALE Christie
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Un collectif de chercheurs, cancérologues, médecins et toxicologues du CNRS, de l’Inserm et de l’Inra s’alarment de l’utilisation massive, depuis quelques années, d’une classe de fongicides : les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase). Autorisés en Europe à partir de la fin des années 2000, ils visent à éliminer les champignons et moisissures en agriculture ou sur les pelouses.

    Or, leur mode d’action inquiète des scientifiques pour qui leur mode d’action sur les champignons, qui vise à bloquer la SDH, agit de la même manière sur l’humain. Or, le blocage de cette enzyme conduit à l’accumulation d’une petite molécule, le succinate. Celle-ci va entraîner à long terme, un changement de la structure de notre ADN : ce sont des phénomènes de modifications épigénétiques. Cela peut causer de graves encéphalopathies, ou au contraire une prolifération incontrôlée des cellules et se trouver à l’origine de cancers. Les chercheurs estiment également que ce blocage pourrait avoir un lien avec le développement de la maladie de Parkinson ou la perturbation de la mobilité des spermatozoïdes. Les scientifiques appellent donc à suspendre l’utilisation des SDHI jusqu’à l’obtention d’informations complémentaires.

    Monsieur le Ministre a-t-il pris connaissance de cette étude française ?

    Des autorisations existent-elles pour des produits contenant des SDHI sur notre territoire ?

    Peut-il nous informer sur leur utilisation ? Quels sont les différents usages autorisés ?

    En France, plus de 70 % des surfaces en blé ont traité avec ces produits, en 2014. Quelle quantité est utilisée sur notre territoire ?

    Parmi ces SDHI, on retrouve notamment le boscalide, substance autorisée par l’UE depuis 2008 et dont l’autorisation arrive à échéance en juillet 2018. Ce pesticide est tristement célèbre puisqu’en 2015, Greenpeace, dans le cadre de son étude relative à la contamination des Européens aux pesticides, affirmait que le boscalide était particulièrement présent dans les sols et dans l’eau, notamment à cause de sa durée de vie, particulièrement longue. Enfin, dans une étude réalisée en Wallonie en 2014, les analyses démontrent que les résidus de boscalide sont très fréquemment retrouvés dans la cire d’abeilles.

    Dispose-t-il de données plus précises concernant la contamination des eaux et des sols à cette substance spécifique ?
  • Réponse du 14/06/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Concernant l’étude française, une réponse a déjà été donnée suite à la question écrite n°1077 du 24 avril 2018 de Madame Véronique WAROUX. Cette réponse est disponible sur le site du Parlement à l’adresse suivante : https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=interp-questions-voir&type=28&id_doc=86348.

    Les autorisations sont délivrées par les autorités fédérales. De nombreuses informations notamment sur les usages autorisés sont disponibles sur le site https://fytoweb.be/fr.

    Dans le cadre du projet EXPOPESTEN, le boscalide n’a été mesuré à des concentrations supérieures à la limite de quantification que dans 3,5 % des échantillons.