Les carrefours "sans conflits de circulation pour les cyclistes"

• Session : 2017-2018
• Année : 2018
• N° : 1239 (2017-2018) 1

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• Question écrite du 24/05/2018

  • de LECOMTE Carine
  • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
  Le franchissement de carrefours peut s'avérer périlleux pour les cyclistes régulièrement accrochés par des camions. En vue d’une meilleure cohabitation des usagers de la route, la Flandre a développé 13 projets pilotes de « carrefours sans conflits de circulation pour les cyclistes » appelés aussi « carrefours vert intégral ». Ainsi, durant la phase de vert intégral, le feu est vert simultanément pour tous les cyclistes qui abordent le carrefour d'où qu'ils viennent, tandis qu'il est rouge pour les automobilistes, les chauffeurs de poids lourds et les piétons. Les cyclistes sont ainsi autorisés à traverser le carrefour dans toutes les directions, le reste du trafic étant à l’arrêt. Cette mesure présente plusieurs avantages :
  - au niveau de la sécurité, elle permet d’éviter les mouvements conflictuels avec le trafic motorisé ;
  - au niveau du confort, elle assure un temps d’attente réduit pour les cyclistes qui doivent tourner à gauche, car ils ne sont plus contraints de l'effectuer en deux temps (deux phases de feux).
  
  Ce dispositif étant actuellement illégal, le Ministre flamand de la Mobilité, Ben Weyts, se garde de multiplier ce type de carrefour. Néanmoins, le Ministre fédéral de la Mobilité, François Bellot, se veut rassurant : « Le cycliste ne risque aucune sanction dans le cadre de ces projets pilotes où la circulation est organisée en « vert intégral », mais il faudra faire la clarté sur le sujet, adapter le Code de la route et régler la question de la priorité entre cyclistes... ». La réforme est prévue pour fin 2018.
  
  Outre l'exemple de la Flandre, ce feu « vert intégral » pour les cyclistes est déjà d’application dans certains carrefours aux Pays-Bas.
  
  Une modification du Code de la route est donc nécessaire afin de permettre l'implémentation des « carrefours vert intégral ». Néanmoins, les Régions ont été saisies d’une demande d’avis sur cette question. Quel est l'avis rendu par la Région wallonne ?
  
  Monsieur le Ministre est-il favorable, quand le nouveau Code de la route sera opérationnel, au lancement de projets pilotes de ce type ?
  
  Le feu vert intégral pour les cyclistes n’est certes pas la panacée pour sécuriser un carrefour franchi par des cyclistes. D’autres solutions existent comme le séquençage « sans conflits » (les feux sont au vert pour les cyclistes et les piétons qui peuvent poursuivre tout droit, tandis que voitures et camions ne peuvent pas tourner à droite).
  
  En Région wallonne, combien de carrefours pourraient être concernés par le dispositif « carrefours sans conflits de circulation » ?
  
  Quels sont les critères qui, selon lui, justifieraient la mise en œuvre de ce type de dispositif ?

• Réponse du 14/06/2018

  • de DI ANTONIO Carlo
  Je suis a priori favorable pour que la législation belge évolue pour permettre aux gestionnaires de voirie de disposer d’outils supplémentaires au service de la mobilité et sécurité cycliste.
  
  Toutefois, il serait sans doute nécessaire d’accompagner cette nouvelle législation de quelques règles permettant de s’assurer que le feu vert intégral cycliste (VIC) ne soit pas placé à des endroits non adaptés. Aussi la question de la priorité entre cyclistes pendant la phase vert intégral devrait être discutée, afin de résoudre les responsabilités en cas d’incident.
  
  Pour ce qui est de l’implantation de la mesure en Wallonie, l’AWSR, qui a étudié la question des VIC en Belgique et à l’étranger, conclu que les quelques exemples de VIC existant montrent des avancées positives pour la sécurité et la convivialité des déplacements cyclistes. Les VIC ne sont par contre pas applicables partout, mais à utiliser de façon pertinente à certains carrefours adaptés. Ainsi ils ne constituent pas une mesure adaptée à une politique cyclable pour une ville où la présence cyclable serait réduite, mais viennent plutôt complémenter une politique qui a déjà pu favoriser un trafic cyclable important.