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La prévention concernant la consommation de Rilatine par les étudiants

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 395 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/05/2018
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Comme chaque année à cette période, les examens pointent le bout du nez. Cette période, stressante pour les étudiants, les incitent parfois à prendre des produits hypervitaminés et même des médicaments tels que la rilatine.

    La rilatine est un produit délivré uniquement sur prescription médicale, mais est consommée par des étudiants qui espèrent y trouver quelques bénéfices dans leur étude. La rilatine permet en effet de lutter contre le sommeil pourtant bénéfique à la mémorisation !

    La rilatine peut engendrer des dépendances et causer des maladies telles que la schizophrénie…

    Des collaborations de prévention sont-elles prévues avec les collègues de Madame la Ministre en charge de l’Enseignement supérieur ?

    Des informations seront-elles envoyées aux médecins de premières lignes ?
  • Réponse du 18/06/2018
    • de GREOLI Alda
    Tout d'abord, en ce qui concerne la consommation par les étudiants de Rilatine et des psychostimulants apparentés, deux types d'usage sont concernés.

    Premièrement, la consommation suite à une prescription médicale. En Wallonie, les chiffres que j'obtiens, même s'ils ne sont pas très récents, ne sont en tout cas pas inquiétants puisque de 2010 à 2014 le nombre de jeunes de 20 à 24 ans ayant reçu une prescription pour la Rilatine est passé de 38 à 28, selon les données de Pharmanet. Cette information ne répondra cependant pas à la question de l’honorable membre, car il n’est pas possible par ce biais de savoir si la personne est étudiante ou non, ni de savoir pourquoi elle prend ce médicament (pour se soutenir pendant les examens ou pour traiter un trouble en santé mentale).

    En outre, ces données ne donnent évidemment aucune information sur le deuxième type d'usage, celui qui découle d'un achat via Internet. Dans ce dernier cas, il s’agit d'un circuit parallèle et il est impossible de connaître le nombre de consommateurs et fortiori le nombre d'étudiants.

    Je n'ai donc pas reçu d'éléments me permettant de supposer que les actions actuelles ne suffisent pas et pour interpeller le Ministre de l’Enseignement supérieur. Lui-même ne m'a jamais alertée à ce propos.

    Par ailleurs, la Wallonie entreprend rarement des actions ciblant un produit spécifique. C'est en effet les risques liés à un usage et le contexte dans lequel il se déroule qui doit faire l'objet d'une action de prévention, surtout chez les jeunes, car l'important n'est évidemment pas la substance en tant que telle, mais les conséquences négatives que sa consommation peut avoir sur l'individu et sur son entourage. Seuls les produits légaux les plus consommés et qui ont une place particulière dans notre société, comme le tabac, l'alcool et les médicaments, font parfois l'objet d'actions spécifiques.

    En matière de prévention, la panoplie des acteurs est déjà assez large, des centres agréés comme les centres locaux de promotion de la santé donnent des informations en tant que points d’appui assuétudes. D'autres associations subventionnées mènent des débats dans les écoles, telles que Citadelle, Canal J ou encore l'AVAT, pour n'en citer que quelques-unes. Les équipes sont composées de professionnels, diplômés en médecine, santé publique, pharmacie ou psychologie, formés pour discerner les spécificités de ces produits.

    Par ailleurs, la législation et le contrôle en rapport avec les psychostimulants relèvent de l’autorité fédérale, ainsi que les communications vers les médecins généralistes en matière de prescription de médicaments. Le Gouvernement fédéral informe les entités fédérées de ses actions via la Cellule générale de politique en matière de drogues et via les groupes de travail de cette Cellule.

    Par ailleurs, l'AViQ est chargée de participer activement à un groupe de travail, la plateforme BelPEP dont l'objectif est de soutenir une politique concertée en matière de prescription et d'usage de médicaments. Dans le cadre de cette plateforme et sur base de ce que l'Agence me rapportera, j'examinerai les actions supplémentaires qui devraient éventuellement être menées auprès des consommateurs de psychostimulants.