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La surpopulation de sangliers

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 505 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/05/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Dès cette année, la période des battues aux sangliers sera prolongée de deux mois.

    Chasser le sanglier à l’approche et à l’affût est autorisé toute l’année, mais la chasse en battue était à l’heure actuelle uniquement autorisée du 1er octobre au 31 décembre.

    La population des sangliers a quadruplé en 30 ans et cette explosion démographique est responsable de nombreux problèmes sanitaires, environnementaux et cause aussi énormément de problèmes au niveau de l’agriculture.

    Augmenter la période de chasse en continuant à autoriser le nourrissage est hypocrite et totalement incompréhensible !

    Quand interdira-t-on de nourrir, voire d’engraisser les sangliers (ce qui contribue à leur prolifération) ?

    Quel est l’impact de l’explosion des populations sur les écosystèmes forestiers et agricoles ?
  • Réponse du 21/06/2018
    • de COLLIN René
    Depuis plusieurs années, les conditions alimentaires propices aux sangliers, indépendamment du nourrissage artificiel, sont très bonnes. Les fructifications forestières sont abondantes et régulières. Par ailleurs, la succession d’hivers doux et l’absence durable de couche neigeuse ou de gel permettent un accès à la nourriture naturelle, y compris pour les individus les plus jeunes et les plus fragiles.

    Dans de telles conditions, l’effet proprement dit du nourrissage sur le niveau de la population n’est pas significatif. Le nourrissage peut malgré tout contribuer à sédentariser dans une certaine mesure les compagnies de sangliers sur certains territoires de chasse. D’une façon générale, c’est d’ailleurs le principe du nourrissage dissuasif qui cherche à retenir les sangliers au bois pour éviter autant que possible qu’ils aillent faire des dégâts en plaine. Le problème se pose lorsque certains territoires ne prélèvent pas suffisamment, volontairement ou involontairement, les sangliers qu’ils sont parvenus à fixer plus ou moins. C’est la raison pour laquelle j’ai estimé opportun en 2015 de revoir les conditions de nourrissage en les assouplissant en période de chasse plus spécialement.
    Les conditions de nourrissage restent malgré tout assez strictes. L’obligation de disperser la nourriture et de la distribuer manuellement doit ainsi éviter que l’on tombe dans un engraissement des populations de sangliers.

    Je livre ci-après les dernières statistiques concernant l’évolution des dégâts de sangliers à l’agriculture, données rassemblées par l’ASBL Fourrages Mieux financée par la Région wallonne et issues des experts chargés d’évaluer l’importance de ces dégâts.

    Années Montants indemnisés

    2008* 362.175 euros
    2009 450.578 euros
    2010 439.137 euros
    2011 446.615 euros
    2012 644.052 euros
    2013 720.092 euros
    2014 237.278 euros
    2015 337.612 euros
    2016 297.620 euros
    2017 411.048 euros
    * année incomplète

    En 2017, les dégâts ont augmenté significativement par rapport à l’année précédente, sans pour autant atteindre - loin s’en faut - les niveaux enregistrés en 2012 ou en 2013. Ce sont surtout les prairies qui ont été touchées, un phénomène souvent observé quand de bonnes fructifications forestières ont lieu. Les sangliers consomment en effet préférentiellement celles-ci. Cette nourriture riche en carbohydrates induit cependant un déficit en protéines qui amène le sanglier à rechercher une nourriture carnée qu’il trouve notamment en prairies en vermillant.