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Les loups

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 506 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 30/05/2018
    • de STOFFELS Edmund
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    À en croire plusieurs experts, le retour du loup en Wallonie ne serait plus qu’une question de temps ! En effet, la région est un corridor entre les grands massifs français et allemands et ces massifs comportent une population de loup grandissante.

    Plusieurs incidents récents laissent croire que des loups seraient déjà présents sur le territoire, sans qu’aucune preuve scientifique n’ait pu le certifier.

    Combien de loups les services forestiers ont-ils effectivement pu repérer dans les forêts wallonnes ?

    Le loup risque-t-il d’être dangereux pour l’homme ? Pour le bétail ?

    Sera-t-il un concurrent pour le chasseur ? Dans quelle mesure ? Ou est-ce un régulateur des populations de gibier ?
  • Réponse du 21/06/2018
    • de COLLIN René
    En effet, les populations lupines en France et en Allemagne sont en plein développement. S’agissant d’une espèce dont la dispersion se fait sur de grandes distances, notre Région se trouve au carrefour de ses déplacements.

    En juillet 2017, la présence d’un loup de lignée italoalpine provenant de France a été attestée au Grand-Duché de Luxembourg, alors que début 2018, deux loups en provenance d’Allemagne ont été repérés en Flandre. L’un des deux, équipé d’une balise GPS s’y trouve toujours à l’heure actuelle.

    En Wallonie, sept cas de présence vraisemblable (dont trois observations visuelles concernant sans doute le même individu à Masbourg) ont été mis en évidence par le réseau loup. Sur base de la biologie de l’espèce, il s’agit de l’un ou l’autre individu solitaire en quête d’un territoire. La question est de savoir si ces individus trouveront chez nous des conditions suffisamment favorables pour s’y fixer.

    Le loup n’est pas dangereux pour l’homme, a fortiori quand il s’agit d’individu isolé en phase de colonisation. Les ressources alimentaires sont très présentes sous la forme de grands gibiers dont les effectifs se portent bien. Le bétail, et en particulier les élevages ovins-caprins, pourrait néanmoins souffrir de la prédation du loup, raison pour laquelle nous avons adapté en novembre dernier l’arrêté qui prévoit d’indemniser les pertes liées à certaines espèces protégées en y incluant le loup.

    En ce qui concerne une éventuelle compétition avec le chasseur, celle-ci sera surtout marquée si le loup s’implante réellement et parvient à former une meute. L’effet de prédation se marquera alors de manière directe via la prédation et de manière indirecte via la modification du comportement et des habitudes du gibier. Vu la taille des territoires des loups et donc la dilution de sa pression de chasse, on ne doit pas compter sur lui pour jouer le rôle de régulateur. Sur base de l’expérience des régions nouvellement concernées par la présence du loup, il semble que les espèces proies s’adaptent en quelques années au retour d’un grand prédateur.

    La Wallonie prépare un Plan d’action loup afin de prévenir certaines situations conflictuelles et mettre tout en œuvre pour garantir l’intégrité de cette espèce à haut statut de protection.