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Le projet ICOS-WB

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 288 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 04/06/2018
    • de MORREALE Christie
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    Dans le cadre de ses missions de recherche, l’ISSeP travaille actuellement sur le projet ICOS-WB.

    Le changement climatique est une problématique environnementale majeure. La cause principale est l’utilisation massive des combustibles fossiles qui émettent du CO2 principal gaz à effet de serre. Les océans et les écosystèmes terrestres jouent un rôle mitigeur important en absorbant une partie du CO2 émis et en limitant ainsi l’impact de l’activité humaine. Les phénomènes sont néanmoins complexes et personne ne peut actuellement prévoir ce qui se passera dans le futur. Comprendre les facteurs contrôlant les échanges de CO2 entre l’atmosphère et ces écosystèmes est donc indispensable.

    ICOS est un projet à l’échelon européen et plus de 80 points de mesures sont déployés pour couvrir les différents écosystèmes tant au niveau terrestre que marin.

    Les trois stations (jeune forêt, forêt mâture, grande culture) devant être implantées en Wallonie, le sont-elles déjà ? Où sont-elles situées ? Sont-elles déjà labellisées ICOS ?

    Enfin, comment va se dérouler cette étude européenne ?

    Quelle sera la contribution wallonne ?
  • Réponse du 19/06/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le réseau ICOS est une structure de recherche européenne, comprenant plus de 100 stations dans 12 pays. Plus qu’une simple étude ponctuelle, le réseau ICOS (Integrated Carbon Observation System) est un réseau de stations mises en place à long terme, en vue de collecter des données harmonisées et extrêmement précises concernant le cycle du carbone et les budgets de gaz à effet de serre. Ces données sont ensuite mises à disposition des scientifiques, permettant le développement de multiples projets de recherche. Ce réseau intègre plusieurs stations mises en place lors de projets similaires précédents, comme CARBOEUROPE et EUROFLUX.

    Le réseau ICOS belge comprend trois stations en Wallonie et trois stations en Flandre, financées conjointement par la Flandre (Fonds de recherche scientifique FWO), la Wallonie (SPW), BELSPO et les Fonds européens.

    Les trois stations ICOS wallonnes sont gérées par plusieurs partenaires scientifiques : l’ULg (Gembloux Agro Biotech), l’UCL, l’ISSeP et le Centre de recherche agronomique (CRA-W).

    Le site de Vielsalm, mis en place en 1996, est l’un des plus anciens sites d’observation de ce type. Il faisait partie des anciens réseaux CARBOEUROPE et EUROFLUX et dispose d’une des séries d’observations les plus longues et les plus complètes au niveau mondial. Il a été rénové en 2014. Le site est implanté dans une forêt mixte mature (hêtre, douglas, épicéa et sapin blanc de 80 à 110 ans).

    Le site de Lonzée, mis en place en 2004, faisait partie du réseau CARBOEUROPE et a également été rénové en 2014. Il a été certifié ICOS en mars 2018. Ce site de grande culture est cultivé selon une rotation typique froment/betterave/pomme de terre.

    Le site de Dorinne installé en 2010 est un des rares sites européens installé sur une prairie intensive. Sa certification officielle ICOS est prévue en 2019.

    Enfin, le site scientifique de Jalhay a été mis en place en 2016 dans le bassin versant de la Robinette où l’impact de modes de gestion sylvicole sur l’équilibre nutritionnel des écosystèmes forestiers est suivi depuis 1980. Initialement entièrement couvert d’épicéas, l’écosystème a été mis à blanc en 1996 et replanté en 1998 par un mélange d’essences feuillues. Ce site faisait partie du réseau CARBOEUROPE, mais n’est actuellement pas intégré dans ICOS.

    Outre les mesures directes de flux de CO2 et d’autres gaz à effet de serre, ces sites permettent le développement de plusieurs projets de recherche relatifs à la respiration du sol, les émissions de composés organiques volatils (COV), le comportement du carbone dissout ainsi que la déposition d’azote atmosphérique.

    À ce jour, les trois sites ICOS wallons ont permis la réalisation de 10 thèses de doctorat et la publication de 75 articles scientifiques, dont trois dans la prestigieuse revue Nature. Plus de 150 laboratoires extérieurs ont demandé à utiliser les données collectées dans ces sites.

    La Wallonie contribue donc pleinement au développement et la pérennisation du réseau ICOS, le site de Vielsalm étant l’un des pionniers en la matière.