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Le succès relatif des voitures partagées en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1270 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 05/06/2018
    • de DENIS Jean-Pierre
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    La presse commentait il y a peu les résultats de la société Cambio, à l’occasion de ses 15 ans d’existence en Belgique. Pour rappel, Cambio se base sur une offre de carsharing, louant ainsi des voitures disponibles dans des stations et pour de petites durées. Il s’agit d’une initiative des sociétés publiques de transport et de TaxiStop.

    L’entreprise connaît une hausse constante de sa clientèle et affiche des résultats très honorables sur l’ensemble du territoire. Toutefois, en regardant de plus près son activité, on se rend compte que la Wallonie est largement passée à côté du succès de cette entreprise. En effet, seulement 39 stations Cambio sont présentes sur le sol wallon sur les 164 que compte la société en Belgique ce qui en représente moins de 25 %.

    Le carsharing fait-il partie des alternatives à la voiture individuelle que Monsieur le Ministre soutient ?

    Le cas échéant, comment expliquer le succès relatif du carsharing en Wallonie ?

    A-t-il déjà des programmes prévus pour sensibiliser les Wallons à renoncer à la possession systématique d’une voiture pour s’orienter vers ce genre d’alternatives ?
  • Réponse du 22/06/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Plusieurs freins peuvent expliquer le développement progressif du car-sharing.

    D’une part, la Wallonie présente une relativement faible densité moyenne de population qui ne permet pas d’atteindre la masse critique pour rentabiliser une station. En effet, la part relativement importante des territoires ruraux dans laquelle les distances à parcourir sont plus longues justifie encore, dans le modèle économique actuel, l’achat d’une voiture.

    D’autre part, la congestion vise surtout les centres urbains.

    Une intervention de la région dans ce modèle ne portera ses fruits que si elle s’inscrit dans un ensemble d’actions plus large portant à la fois sur l’ensemble de l’offre et sur les comportements, car en Wallonie, le car-sharing ne peut à lui seul répondre à tous les besoins.

    Je ne souhaite donc pas prendre de nouvelles mesures isolées tant que celles-ci ne s’inscrivent pas dans une démarche globale portée et approuvée par le Gouvernement wallon.

    Les propositions que je soumettrai cet été au Gouvernement wallon, au travers de la Stratégie régionale de Mobilité (SRM), pour accroître le car-sharing concerneront dès lors à la fois l’augmentation de l’offre notamment de voitures partagées, et les comportements par exemple via la sensibilisation et la fiscalité.

    Je compte également inviter les villes et communes à agir concrètement, par exemple, via le développement du réseau de « mobipôles » (les plateformes d’échange retenues dans le cadre du Plan wallon d’investissement) où l’on trouvera notamment des voitures partagées. L’incitant pourrait également être le développement de zones basses émissions au sein desquelles les voitures électriques ou partagées seraient très fortement recommandées.

    À moyen terme, les innovations technologiques forceront la transformation du modèle de transport, mais dans l’immédiat et à court terme, ce n’est que par une action globale et portée par l’ensemble des acteurs que l’on pourra infléchir réellement le système.