à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Un sucre 100 % naturel et sans calories ?
Une innovation de la société indienne Petiva qui a jeté son dévolu sur la Wallonie.
Pour ce faire, les investisseurs indiens ont constitué, le 4 mai dernier, la société Europe SA, dont le siège se trouve dans le parc industriel de Seneffe. Cette première étape devrait être suivie par l’installation d’un projet pilote puis, en 2020, par un projet pilote industriel. À terme, une unité commerciale devrait permettre la création de 75 emplois directs.
Le projet d'ouverture d'une sucrerie classique à Feluy assurerait à une livraison de la matière première, le sucre de betterave.
L'investissement total prévu pour se chiffre à 150 millions d'euros. L’origine de cet investissement remonte à la visite d’État en Inde, en novembre dernier. À l’époque, notre Ministre-Président Willy Borsus avait signé un accord avec la firme indienne pour la production de sucres rares en Wallonie.
Ces sucres rares sont des sucres naturels présentant des propriétés supérieures au sucre de table habituel comme un indice glycémique très faible, des propriétés antioxydantes et antibactériennes, mais également un apport calorique jusqu'à 20 fois inférieurs à celui du sucre classique.
L'enjeu réside dans la capacité à produire des sucres rares à l'échelle industrielle pour réduire les coûts de production et rendre ce sucre rare abordable pour les consommateurs. Son prix sera probablement comparable à celui du sucre brun ou bio, environ 6 euros le kilo.
Monsieur le Ministre a-t-il davantage d'informations sur ce projet ?
Comment est-il accueilli par le secteur ?
Outre la création d'emplois directs, quel impact pourrait avoir l'arrivée de ce sucre naturel sur le cours du sucre classique ? Je pense notamment aux betteraviers wallons, mais également aux professions dérivées comme les pâtissiers et les chocolatiers.
Des perspectives d'exportation en Europe peuvent-elles s'ouvrir pour la Wallonie ?
Réponse du 07/06/2018
de COLLIN René
Le Gouvernement wallon du 26 octobre 2017 a en effet approuvé le projet d’accord de partenariat (Memorandum of understanding ou MOU) entre la Wallonie (qui dispose d’outils en termes de soutien en R&D et d’investissements) et la société PETIVA, dans le cadre de ce projet de développement industriel dans une filière de pointe. Avec le support de la Wallonie, la société PETIVA comptait investir près de 60 millions d’euros et installer une unité de production en Wallonie.
Selon les informations fournies à l’époque, lorsque mon cabinet s’était enquis des conséquences éventuelles sur la filière betteravière wallonne : - la société indienne PETIVA développe une nouvelle génération de sucres à base du sucre de betterave et le transforme en deux autres sucres naturels qui sont naturellement présents en très faible quantité dans le nectar et le miel. Des enzymes spécialisées sont mobilisées à cette fin : les épimérases ; - ces autres sucres, à basse teneur calorique, sont naturels (sans OGM) et compatibles avec les régimes alimentaires végétariens, casher et halal ; - le sucre de betterave produit en Wallonie est ainsi modifié vers d’autres sucres naturels via l’usage d’épimérases. Les épimérases sont des protéines naturelles que divers êtres vivants produisent et qui transforment des sucres en d’autres sucres. Par exemple, l’abeille produit (en très faibles quantités) une épimérase qui transforme une partie du fructose en allulose. L’allulose est un des sucres que PETIVA désire produire en grande quantité.
Il ne s’agit donc pas de production d’édulcorant, mais plutôt d’une production de sucres rares (des vrais sucres de composition chimique identique à celle du glucose).
Par ailleurs, PETIVA et l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (AWEx) ont rencontré l’Association des betteraviers wallons et y ont été très bien reçus, un projet de relation contractuelle avec le projet Serres, devenu entre-temps Coopérative des betteraviers transformateurs, a même été discuté. On pourrait donc parler de complémentarité plutôt que de concurrence.