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La rentabilité des abattoirs communaux

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 522 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 05/06/2018
    • de BROGNIEZ Laetitia
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Dernièrement, dans la presse, un échevin de la commune de Virton faisait état de ce que l’abattoir communal, qui pourtant est en progression croissante d’activités, peine à être rentable, se trouvant chaque année en situation de déficit budgétaire.

    Il y a deux ans, quatre communes de la Botte du Hainaut (Chimay, Couvin, Froidchapelle et Momignies), partenaires de l'intercommunale IMAC qui gérait l'abattoir de Baileux ont été amenées à vendre l'outil, véritable gouffre financier. 

    On sait pourtant que ces outils sont précieux et permettent de favoriser les circuits courts, bénéfiques tant pour les consommateurs que pour les producteurs.

    Or, aujourd’hui, la situation est telle que ledit responsable politique de la commune de Virton, à travers la presse, déconseillait la construction d’abattoirs communaux, vu les contraintes.

    Monsieur le Ministre avait-il connaissance des difficultés financières de ces abattoirs communaux ?

    Combien en existe-t-il en Wallonie ?

    Que peut-il faire pour soutenir ces abattoirs publics ?
  • Réponse du 07/06/2018
    • de COLLIN René
    Les abattoirs constituent un passage obligatoire au sein de la filière viande, mais génèrent peu de rentabilité.

    Une étude de la SoCOPro sur la répartition des dépenses en abattoirs révèle que les frais de fonctionnement sont composés pour 35 à 59 % par la main-d’œuvre.

    L’abattoir de Virton représente un bel exemple de la large gamme de services offerts par les abattoirs communaux. Tout en répondant aux normes européennes, il assure l’abattage de plusieurs espèces animales, l’abattage sous certification Bio ou sous certification Halal, l’abattage pour les particuliers et l’abattage d’animaux belges et français. De plus, un atelier de découpe privé complète les services sur le même site. Cet ensemble fait son succès dans une région décentrée, où l’élevage est une activité agricole essentielle. La fréquentation augmentant, l’abattoir de Virton doit faire face à une adaptation constante de son organisation et de sa gestion, passant de un à deux jours d’abattage par semaine et à des volumes qui nécessitent un contrôle vétérinaire permanent. En tant qu’abattoir public, il bénéficie du support de DiversiFerm, un jour par mois pour son encadrement hygiénique.

    Nous comptons à ce jour six abattoirs communaux ou intercommunaux en Wallonie (Ath, Aubel, Bastogne, Gedinne, Liège et Virton). Ils sont directement en compétition avec des abattoirs industriels privés travaillant à des cadences beaucoup plus élevées avec une organisation qui optimise toutes les étapes du travail et qui valorisent mieux les sous-produits animaux.

    Les aides aux abattoirs publics reposent sur deux bases réglementaires. La première, adoptée en 1986, en vue de permettre aux abattoirs publics d’être agréés aux normes européennes, subventionne des travaux importants de construction ou de rénovation. Elle a été surtout utilisée dans les deux décennies passées. La seconde, adoptée en 2016, vise le renouvellement d’équipements. Malgré ces dispositifs d’aide aux investissements qui peuvent couvrir 40 % des dépenses, les communes restent réticentes à investir dans ces outils, les pertes restant à leurs charges.