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Les conséquences économiques engendrées par la présence de l'IBR au sein de nos exploitations agricoles.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2005
  • N° : 14 (2005-2006) 1

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  • Question écrite du 25/11/2005
    • de FOURNY Dimitri
    • à MARCOURT Jean-Claude, Ministre de l'Economie, de l'Emploi et du Commerce extérieur
    Les résultats provisoires du recensement agricole de mai 2005 font état d'une perte de 1.744 agriculteurs en un an pour l'entièreté du pays. Ce recul a touché dans les mêmes proportions la Flandre et la Wallonie (- 3,2 % et - 3,3 %).

    Du côté de l'élevage, la diminution du nombre d'éleveurs se poursuit, tant pour les bovins que pour les porcins et les volailles. En Wallonie, le cheptel bovin ne régresse pourtant que de 1,2 % tandis que le cheptel porcin progresse, lui, de 3,3 %, et ce, malgré une perte de 6,6 d'éleveurs.

    La perte d'autant d'éleveurs est significative. En mai dernier, j'interrogeais Monsieur le Ministre Lutgen quant aux conséquences économiques que pouvaient engendrer la présence de la rhinotrachéite infectieuse bovine dans nos élevages. Cette maladie est hautement contagieuse et les conséquences économiques négatives pour nos élevages sont importantes. Comme elle ne présente pas de danger pour la santé humaine, les autorités vétérinaires européennes n'ont pas jugé utile, à ce jour, de la classer parmi les maladies à lutte obligatoire.

    Cette maladie touche probablement une majorité des élevages belges. Elle ne porte toutefois pas atteinte à la qualité de la viande et ne constitue aucun danger pour le consommateur.

    Pour la province de Luxembourg, les analyses sérologiques y révèlent que 57 % des troupeaux sont contaminés. Même si la province de Luxembourg venait à mettre en place un plan de lutte d'éradication, de vaccination ou autre, on ne serait quand même pas hors danger en termes économiques puisque l'ensemble de la Belgique pourrait être interdite d'exportation à terme, en ce compris, la province de Luxembourg, même si elle a pris toutes une série de mesures d'éradication.

    Il est important qu'on ne puisse pas, à un moment donné, trouver un prétexte, au travers de l'IBR, pour fermer les portes à l'exportation, notamment vis-à-vis de l'Allemagne qui a déjà pris, ponctuellement, de pareilles décisions l'an dernier et qui menace de le faire à nouveau.

    J'aimerais savoir si Monsieur le Ministre a été sensibilisé à ce constat ? Quelle est sa position face à la menace d'interdiction d'exportation ? Des actions d'aide aux agriculteurs éleveurs pourraient-elles être envisagées ?



  • Réponse du 16/12/2005
    • de MARCOURT Jean-Claude

    Je suis assez surpris que l'honorable Membre me pose cette question, d'autant que les aspects définis dans ce dossier développent deux thématiques, d'une part, la lutte contre cette pathologie et, d'autre part, la reconnaissance du cheptel wallon IBR-free.

    Je rappelle donc à l'honorable Membre que ce premier point relève de la compétence de M. Demotte, Ministre de la Santé publique, et que le second relève de la compétence de M. Lutgen, Ministre wallon de l'Agriculture.

    Mais, fort intéressé par la question, j'ai questionné mon collègue Rudy Demotte qui m'apprend qu'un projet d'arrêté royal relatif à la lutte contre la rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR), abrogeant l'arrêté royal du 8 août 1991 relatif à la qualification des troupeaux dans la lutte contre la rhinotrachéité infectieuse bovine, a été préparé au cours de l'année 2004-2005.

    La rédaction du nouveau projet d'arrêté royal vient d'être finalisée. Les dernières décisions à ce sujet ont été prises lors du groupe de travail « bovins » du Conseil du Fonds sanitaire du 20 septembre dernier. Ledit Conseil a officiellement remis un avis favorable le 6 octobre 2005.

    Toutes les organisations agricoles, après concertation avec leur base, sont arrivées à un accord commun sur un délai de maximum cinq ans pour passer à la lutte obligatoire contre l'IBR.

    De même, la possibilité de démarrer la lutte obligatoire plus tôt, voire immédiatement, a été clairement décidée si la politique de lutte contre l'IBR dans les pays voisins se modifiait.

    L'objectif est de publier l'arrêté royal au Moniteur belge en 2006.

    En ce qui concerne la reconnaissance d'un cheptel, c'est à dire le développement d'élevages spécifiques, il semble qu'il s'agisse d'une solution pour asseoir la qualité des productions bovines wallonnes. Cependant, cette vision doit appartenir au Ministre compétent pour cette matière.

    Pour ma part, des aides très importantes sont apportées au secteur agro-alimentaire. Ainsi, pour cette année, nous sommes à plus de 255 demandes d'entreprises pour 511 incitants financiers de l'AWEx accordés (une même entreprise pouvant introduire une demande pour plusieurs incitants).

    En outre, treize fédérations agricoles représentant l'ensemble des sous-secteurs (élevages bovins, porcins, ovin, équins, grandes cultures, …) ont sollicité le service des incitants pour un montant de 400.000 euros.

    Ainsi, pour le service des incitants financiers de l'AWEx, le seul secteur « agro » représentait 17,32 % (2005 - 11 mois) des incitants accordés, tous secteurs confondus.

    A cela, il faut ajouter les participations d'entreprises wallonnes à des actions de promotion organisées sur le terrain par la cellule agro-alimentaire ou, encore, les demandes d'information adressées au réseau des attachés économiques et commerciaux en poste à l'étranger.

    Comte tenu de sa valeur actuelle en termes total des exportations wallonnes, soit 11 % à 12 %, l'honorable Membre comprendra aisément que les moyens que je mets en place ont pour volonté d'activer les bras de leviers définis dans le Plan Marshall.