à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Depuis 2014 et la fermeture du marché russe, la question de l’avenir de la fruiticulture wallonne est posée.
Y a-t-il encore de la place pour ce secteur en Wallonie ?
En effet, lorsque son principal importateur lui a fermé ses portes, le secteur s’est retrouvé dans une impasse. Le Gouvernement a envisagé plusieurs pistes comme le développement de circuits courts, des campagnes de promotion ciblées ou la recherche de nouveaux partenaires commerciaux.
Monsieur le Ministre peut-il dresser un bilan de ces diverses mesures ?
Parallèlement, nous apprenions que nos voisins flamands venaient d’ouvrir les portes de l’Asie pour leurs poires.
Qu’en est-il de la Wallonie ? Nos pommes et poires vont-elles, elles aussi être exportées en Asie ?
Quels sont les nouveaux marchés qui se sont ouverts à nos producteurs wallons depuis 2014 ?
Réponse du 07/06/2018
de COLLIN René
Bien évidemment, il y a encore de la place en Wallonie pour le secteur des fruits même si l'embargo russe, la concurrence avec d'autres pays européens conjugués à des conditions météorologiques défavorables l’ont sérieusement fragilisé. Suite à ce constat, différents travaux ont été engagés par les pouvoirs publics afin de soutenir ce secteur.
J’ai chargé la Socopro de travailler à l’élaboration d’un plan stratégique relatif à des filières à haut potentiel, dont le secteur horticole comestible.
La diversification des débouchés et la transformation des fruits constituent pour certains un moyen de valoriser davantage la production et donc, de mieux asseoir leurs revenus. C’est ainsi que nous voyons en Wallonie éclore de plus en plus de projets de transformation de fruits. À ce titre, certains projets de halls relais agricoles représentent un levier d’action important dans la transformation et la commercialisation de ces produits.
Sur le plan de la promotion, les producteurs de fruits sont systématiquement représentés sur les événements BtoC organisés par l’Agence wallonne pour la promotion d'une agriculture de qualité (APAQ-W). Cette dernière octroie également des aides financières aux écoles pour l´organisation de petits déjeuners équilibrés et autres collations santé en favorisant les fruits produits en Wallonie, les pommes et les poires et/ou les jus de pommes et de poires. À noter également le Programme européen à destination des écoles qui favorise la consommation de nos fruits et légumes de saison.
La prolongation de l’embargo russe a cependant rendu obligatoire la recherche de nouveaux marchés, même hors Europe. C’est ainsi que, depuis 2014, de nouveaux marchés de pommes et de poires ont progressivement ouvert leurs portes à nos producteurs, en particulier en Asie, dans des pays comme la Chine, l’Inde, le Vietnam, ainsi qu’au Canada et au Brésil. Des négociations bilatérales sont également en cours avec les Philippines, la Corée, la Colombie, le Mexique, le Chili, le Pérou, la Thaïlande et les États-Unis pour l’ouverture de nouveaux marchés. Ces négociations laissent présager de nouveaux débouchés importants pour les opérateurs de la filière fruiticole. La commercialisation des fruits produits en Région wallonne passant essentiellement par les criées flamandes, les fruiticulteurs wallons profiteront également de ces nouveaux marchés.