Le recyclage des déchets plastiques
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 1295 (2017-2018) 1
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Question écrite du 06/06/2018
- de TROTTA Graziana
- à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
Ce ne sont pas moins de 150 000 à 200 000 tonnes de déchets plastiques qui pourraient être retirées des déchets ménagers et industriels et venir s'ajouter aux fractions déjà triées et recyclées.
À l'échelle globale, le plastique neuf est encore plus utilisé que le plastique recyclé, et actuellement, la moindre qualité de ce dernier constitue un des freins à l'établissement d'un marché opérationnel.
Il faut donc qu'en Wallonie, cette barrière technique soit levée pour garantir une qualité optimale du plastique recyclé, sur base également d'un processus de transformation intéressant sur le plan énergétique.
Ces impératifs sont-ils pris en compte dans le cadre de l'appel à projets préparé avec le Ministre Jeholet en charge de l’Économie ?
Cet appel à projets est-il finalisé ?
Quels sont précisément les objectifs visés, les publics cibles et le nombre de projets fixés ?
Quel est le montant de l'enveloppe budgétaire dégagée par le Gouvernement dans ce cadre ?
Y a-t-il des contraintes techniques qui doivent être levées et si oui, quelles sont-elles ?
Monsieur le Ministre peut-il préciser quels sont les incitants mis en place par le Gouvernement pour augmenter les volumes de déchets plastiques recyclés ?
Enfin, quelles mesures prend-il pour développer un cadre favorisant l'investissement dans le recyclage des plastiques ?
Réponse du 28/06/2018
- de DI ANTONIO Carlo
- problème de qualité : les standards de qualité de production doivent être changés si on utilise des produits recyclés ;
- problème des couleurs : la plupart des matériaux recyclés sont foncés. Il apparaît donc difficile d’utiliser des couleurs vives avec des matériaux recyclés ;
- instabilité des approvisionnements ;
- pression des clients pour ne pas utiliser des produits recyclés : la connotation « recyclée » souffre encore d’une image négative ;
- prix non attrayant : les transformateurs partent du principe que les matériaux circulaires doivent être moins chers ;
- méconnaissance des matériaux recyclés : les mêmes exigences que les produits fabriqués avec des matières vierges sont maintenues, sans aucune adaptation du process.
Il ne sera possible de porter les taux de recyclage des matières plastiques à des niveaux comparables à ceux d’autres matériaux qu’en améliorant les modes de production et de conception des plastiques et des articles en plastique. Il conviendra également d’intensifier la coopération sur toute la chaîne de valeur : depuis l’industrie, les producteurs et transformateurs de plastiques jusqu’aux entreprises de gestion des déchets, tant publiques que privées, sans oublier le consommateur.
Les mesures prises par le Gouvernement wallon pour instaurer un contexte favorable à la création d’une industrie du plastique en Wallonie sont multiples : par exemple, l’initiative de la mise en place de la collecte élargie des emballages plastiques ménagers grâce au sac P+MC, mais également, avec mon collègue en charge de l’Économie, l’appel à projets « Création d’un nouveau secteur du recyclage du plastique en Région wallonne ».
L’objectif de l’appel à projets qui sera lancé cet été est de stimuler la collaboration des acteurs clés pour :
- accroître et moderniser la capacité de tri et de recyclage ;
- concevoir des plastiques et des produits en plastique facilement et entièrement recyclables ;
- étendre et améliorer la collecte sélective des déchets plastiques afin de fournir des intrants homogènes et de qualité à l’industrie du recyclage ;
- investir dans de nouveaux marchés et stimuler la croissance des marchés innovants afin de créer des marchés viables pour des plastiques recyclés et renouvelables ;
- sensibiliser les consommateurs à être responsables.