Les émissions de dioxyde de carbone émanant du transport fluvial
Session : 2017-2018
Année : 2018
N° : 1311 (2017-2018) 1
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Question écrite du 06/06/2018
de BALTUS-MÖRES Jenny
à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
Une consommation efficace et efficiente de l’énergie est un des enjeux de demain pour une Wallonie forte soucieuse de son propre environnement. C’est pour cela qu’il est primordial d’agir d’une manière intelligente en couplant une économie solide avec le respect de l’environnement.
Il est incontestable qu’une surproduction de dioxyde de carbone (CO2) a des effets négatifs sur l'environnement. D’après le site fédéral pour une information fiable sur les changements climatiques, le secteur du transport a une importance grandissante dans l’émission de CO2. Représentant une émission de 20 900 tonnes de CO2 (soit 14,5 % de l’émission totale sur le territoire belge), le secteur du transport est responsable à elle seul de l’émission de 26 400 tonnes de dioxyde de carbone en 2016 (soit 22,4 % tous secteurs confondus).
Bien qu’une écrasante part soit due au seul transport routier (97,6 % d’émissions de CO2 dans les moyens de transport), la navigation domestique représente 1,6 % de la production totale au sein du secteur du transport.
En sachant que l’intensité du trafic fluvial n’est pas similaire en Région wallonne qu’en Flandre, Monsieur le Ministre dispose-t-il de chiffres sur la navigation domestique sur les voies hydrauliques situés en Région wallonne ?
Quels en sont les critères retenus ?
Quel est le pourcentage des émissions de dioxyde de carbone engendré par le trafic sur ces voies ?
Voit-il des pistes permettant de réduire l’émission globale de CO2 provenant du transport sur les voies hydrauliques comme il le sera appliqué dans les prochaines années sur les routes ?
Je pense notamment à des technologies de filtrage, des catalyseurs spécifiques, des moteurs plus efficaces et efficients, mais également à la mise en place de réflexions permettant de réduire la consommation d’huiles lourdes.
Réponse du 28/06/2018
de DI ANTONIO Carlo
En 2016, la consommation du transport fluvial représentait 0,5 % de la consommation énergétique du transport en Wallonie, alors que celle du transport routier, personnes et marchandises, en représentait 85 %.
Les émissions de CO2 étant directement proportionnelles à la consommation d’énergie, on peut estimer les émissions de CO2 du transport fluvial en Wallonie à 46 150 tonnes en 2016, soit 1,17 kg de CO2 par tonne de marchandises transportée. Selon les études couramment admises, le transport fluvial émet deux à quatre fois moins de CO2 à la tonne-kilomètre que le transport routier.
Il est donc important de promouvoir la voie d’eau comme alternative à la route et de continuer les investissements permettant ce report modal. Les politiques que je mène œuvrent largement à ce double objectif.
Par ailleurs, une prime à l’adaptation technique de la flotte de navigation intérieure existe déjà depuis 1996, s’adressant aux bateliers wallons faisant, notamment, le choix d’équiper leur bateau d’un moteur plus performant et plus respectueux de l’environnement.
Depuis 2014, le taux de base de la subvention (30 %) a été revu à la hausse (50 %) pour les motorisations alternatives (moteurs hybrides, moteurs au GNL, moteurs électriques, …), et étendu aux systèmes visant à réduire les émissions polluantes des moteurs de propulsion diesel conventionnels (filtres, catalyseurs, ...).
En 2017, 20 dossiers de demande de prime à l’investissement ont été introduits auprès de l’administration compétente concernant 20 nouvelles motorisations sur 20 unités de navigation intérieure (sur un total de 65 dossiers introduits tous types d’investissements confondus).
Ces 20 dossiers totalisent un investissement de la part du secteur (les bateliers concernés) de près de 5 millions d’euros, pour un montant de primes à l’investissement de près de 1,4 million d’euros.
À partir de 2020, en vertu du Règlement européen « Non-Road Mobile Machinery », les moteurs diesel neufs destinés aux bateaux de navigation intérieure qui seront mis sur le marché devront respecter des seuils de pollution bien moindres qu’aujourd’hui, permettant dès lors une réduction progressive, mais sensible non seulement des émissions de CO2, mais aussi et surtout des NOX (oxydes d’azote) et des particules fines, sur l’ensemble du réseau des voies navigables européennes.