à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
Monsieur Le Ministre connaît certainement le dicton : « La meilleure énergie est celle qu'on ne consomme pas ! » Lorsque l’on produit de l’énergie, cette dernière devrait être renouvelable et durable. C´est pour ces raisons que je soutiens l’augmentation des « primes énergie » appliquée depuis le 1er mars.
Cependant, il est difficile de trouver dans les conditions des primes, un indice sur l´énergie grise - également appelée énergie intrinsèque. Comme il le sait, il s’agit de la quantité d’énergie nécessaire lors du cycle de vie d’un matériau ou d´un produit : la production, l’extraction, la transformation, le transport, la mise en œuvre, l’entretien et le recyclage.
D’après mon avis, cette énergie vaut la même considération que toute autre énergie. Monsieur le Ministre pourrait-il me dire comment le Gouvernement wallon tient compte de l’énergie grise dans le système actuel des primes ?
De quelle manière le Gouvernement wallon poursuit-il la possibilité de soutenir l’utilisation de produits fonctionnant comme isolant thermique ? Je pense notamment aux producteurs de matériaux de mousse de polyuréthane qui sont concernés par cela.
Est-ce que la durabilité et le traitement de ce fait ont été considérés ? Dans la positive, de quelle manière ?
Depuis quelques années, le coefficient économique kECO fluctue comme un instrument indiquant si les pouvoirs publics subventionnent un comportement écologiquement durable - notamment en ce qui concerne les panneaux photovoltaïques. La Déclaration de politique régionale mentionne que ce principe devra être révisé afin d’optimaliser la production, maîtriser les coûts sociaux et environnementaux ainsi que de restaurer la confiance des investisseurs.
Quel est l’état actuel de la révision de ce coefficient ?
Réponse du 25/06/2018
de CRUCKE Jean-Luc
L’énergie grise n’est pas prise en compte dans le système actuel des primes énergies. La Région wallonne soutient les travaux d’isolation. L’isolation thermique du toit, des murs et du sol sont des travaux pouvant faire l’objet d’une prime énergie. Il n’y a pas de critère propre aux matériaux isolants, seule la performance de l’isolation mise en place est considérée dans les critères d’obtention de la prime.
Néanmoins, dans la réflexion qui est actuellement menée sur la réforme du mécanisme des primes, il est envisagé de créer un subside spécifique pour des produits naturels (chanvre, cellulose, laine de bois…) dont la matière première et le cycle de production peuvent être localisés en Wallonie. À travers ce subside spécifique, il serait donné un signal clair pour soutenir une filière locale d’économie circulaire peu consommatrice d’énergie grise.
Par ailleurs, le nouvel outil TOTEM, développé par les trois régions, permet d’analyser, sur base volontaire, les impacts environnementaux des bâtiments dès les premières étapes de conception. Cet outil se base sur une méthodologie scientifique, adaptée aux spécificités du secteur belge de la construction. Cet outil, très récent, est mis à disposition de l’ensemble des parties prenantes à un projet constructif – architecte, bureau d’études, particuliers. L’outil devra faire l’objet d’une évaluation avant d’envisager de le rendre contraignant.
S’agissant du coefficient kECO, il faut préciser que celui-ci n’est absolument pas destiné aux matériaux isolants.
Concernant la révision des kECO, l’avis de la CWaPE sur le rapport de la Task-Force est attendu. Après réception de cet avis, le Gouvernement prendra ses responsabilités, en ce compris concernant la révision de la méthodologie kECO.