Le désherbage des vignes à l'aide d'un robot
- Session : 2017-2018
- Année : 2018
- N° : 559 (2017-2018) 1
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Question écrite du 11/06/2018
- de PREVOT Patrick
- à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Ayant l’agriculture dans ses compétences, quel regard Monsieur le Ministre porte-t-il sur ce type de nouvelle technologie ?
A-t-il connaissance de la présence de ces robots en Wallonie ?
A-t-il déjà eu échos d’éventuels intérêts de la part du secteur viticole wallon pour ces engins ?
Réponse du 29/06/2018
- de COLLIN René
La robotique permet des avancées dans les trois composantes de la durabilité :
1) sociale : les robots permettent de réduire la pénibilité de certains travaux en effectuant des tâches lourdes ou répétitives ;
2) environnementale : majoritairement utilisés à des fins de désherbage mécanique, les robots permettent de réduire le recours aux produits phytosanitaires de synthèse ;
3) économique : la main-d’œuvre ainsi dégagée peut être affectée à d’autres travaux.
Au rang des inconvénients, on peut citer : le coût d’investissement encore très élevé, l’augmentation de la dépendance de l’homme à la machine (programmation, surveillance, pannes, entretien) et aux fournisseurs, la nécessité de posséder certaines compétences techniques, la disparition de tâches qui occupent une main-d’œuvre peu qualifiée, et donc un impact sur ce type d’emploi...
En Wallonie, il existe quelques modèles en fonctionnement dans des exploitations maraîchères. Les robots présents sur le marché ont pour principe de biner (désherbage mécanique) de manière automatique entre les rangs des légumes. Ils peuvent également servir à aider le travailleur en transportant des caisses.
Le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) n’est pas à la traîne dans ce domaine : l’unité « Machines et Infrastructures agricoles » teste régulièrement ces nouvelles technologies en restant attentive à l’impact socio-économique de ces évolutions.
L’Institut royal de recherche betteravière (IRBAB) en présentait également un prototype sur sa plate-forme de démonstration à Ramillies, en 2017.
Certains viticulteurs wallons s’intéressent à cette technologie, essentiellement pour l’entretien des bandes interrangs. Actuellement, les prix sont encore prohibitifs, mais ils estiment que les résultats sont très prometteurs. Ils soulignent également la légèreté des robots qui limitent le tassement du sol par rapport aux passages répétés des tracteurs. Enfin, la diminution pressentie de l’éventail des herbicides disponibles et la volonté de pratiquer une viticulture de plus en plus raisonnée, voire biologique, suscite l’intérêt des vignerons wallons pour ces nouvelles technologies.