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Le manque de place en maisons de repos en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 420 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/06/2018
    • de KNAEPEN Philippe
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Le manque de places dans les maisons de repos est une problématique sociétale bien connue. Toutefois, à Bruxelles en tout cas, selon la Ministre Céline Fremault, il semblerait qu’il y ait un excédent de places dans les maisons de repos classiques (MRPA) pour les personnes valides tandis qu’il manquerait cruellement de places dans les maisons de repos et de soins (MRS).

    Pour la Ministre Fremault, on devrait transformer l’excédent des lits de MRPA en lits MRS. Selon elle, les maisons de repos doivent pouvoir prendre en charge leurs résidents, entrés valides, lorsqu’ils deviennent moins valides. Si elles ont des résidents dépendants dans des lits MRPA, elles leur fournissent des soins de niveau identique aux résidents dépendants en lits MRS. Cette situation pose souvent problème puisque les chambres ne sont souvent pas adaptées et la sollicitation du personnel s’en voit modifiée.

    Une situation analogue existe-t-elle en Wallonie ?
    Dans l’affirmative, quelles sont les solutions envisagées ?

    Madame la Ministre dispose-t-elle de statistiques quant aux résidents MRPA/MRS en Wallonie ?

    Quel type de maisons de repos est le plus souvent sollicité ?

    Des discussions avec le secteur privé sont-elles prévues ?

    Par ailleurs, en 2016, l’Observatoire wallon de la santé a tenté d’établir un état des lieux des listes d’attente en maisons de repos. Un questionnaire a été envoyé à 585 gestionnaires parmi lesquels 209 ont répondu au sujet des listes d’attente de 219 établissements. Toutefois, cette enquête, comme le précisait le prédécesseur de Madame la Ministre, ne permet pas d’avoir une idée objective de la situation en Wallonie.

    Moins de la moitié des gestionnaires ont répondu. De nombreuses personnes s’inscrivent dans plusieurs maisons et les personnes inscrites ou les familles n’avertissent pas toujours (voire pas souvent) les maisons de repos dans lesquelles elles sont inscrites du fait qu’elles ont trouvé une place dans une autre institution ou que la personne est décédée. De nombreuses personnes s’inscrivent par ailleurs « par précaution », mais ne sont pas forcément prêtes à entrer en maison de repos quand on les appelle lorsqu’une place s’est libérée et les listes d’attentes sont surtout utiles pour les lits MR. Pour les lits MRS, la demande doit souvent être satisfaite en urgence, notamment à la sortie de l’hôpital.

    Comment dès lors établir un profil des futurs résidents et un cadastre objectifs des demandes en Wallonie ?

    Il me semble en effet essentiel, pour prévoir au mieux l’avenir de la politique d’hébergement des personnes âgées, de cibler la demande réelle en termes de places et de profils.

    Une enquête supplémentaire est-elle prévue ?

    Comment Madame la Ministre envisage-t-elle la suite des opérations ?
  • Réponse du 29/06/2018
    • de GREOLI Alda
    La situation évoquée par ma collègue, Madame la Ministre Frémault, est partagée en Wallonie : la population entre de plus en plus âgée en maison de repos et la perte d’autonomie fait passer d’un profil MR à un profil MRS.

    Un important travail d’état des lieux sur la mise en conformité des chambres aux normes bâtiments dites « normes 2018 » a été réalisé par la direction des aînés de l’Agence pour une vie de qualité. S’il est à noter que les établissements avaient déjà réalisé un bel effort pour que les chambres des résidents rencontrent le prescrit réglementaire, il restait des situations problématiques qui, pour certaines, seront rencontrées dans le cadre du Plan Papy-boom et, pour d’autres, feront l’objet d’une information personnalisée avec ultime délai de mise en conformité.

    Le cadastre de l’offre d’hébergement et d’accueil publié mensuellement sur le portail santé de la Wallonie, donne une information sur le nombre de lits agréés : 46 663 lits de maison de repos parmi lesquels 21 271 sont des lits requalifiés « lits de maison de repos et de soins » auxquels il convient d’ajouter 1 228 lits de maison de repos et de soins dits purs parce qu’issus historiquement d’anciens hôpitaux gériatriques. Ce cadastre n’identifie donc pas le nombre de résidents.

    Seuls 186 lits de maisons de repos et de soins doivent encore être mis en exploitation. Si des discussions devaient s’ouvrir sur une augmentation de la programmation MRS, elle se ferait avec l’Agence et les trois secteurs.

    Anticiper le profil des futurs résidents de maison de repos pour objectiver le choix d’ouvrir de nouvelles places, voire d’en requalifier, devra reposer sur des données récentes et fiables ; parmi celles-ci, la collecte de données qui sera lancée fin de ce mois de juin par l’AViQ à l’occasion du rapport bisannuel des établissements d’hébergement et d’accueil pour aînés, le recours à l’utilisation de l’outil VBIH que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer. Les données récoltées auprès des établissements nous informeront sur l’évolution des profils de dépendance des résidents au départ de l’échelle de Katz et sur deux exercices de collecte.