à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation
L’ONEM a présenté son rapport annuel sur la situation du marché de l’emploi en Belgique. L’organisme fédéral y dresse trois constats principaux.
Premièrement, le nombre de chômeurs indemnisés est passé sous la barre des 500 000 (487 291), ce qui constitue un record depuis 1981. Les causes sont la croissance économique, la situation démographique et les réformes de l’emploi.
Deuxièmement, le nombre de chômeurs complets indemnisés demandeurs d’emploi est plus faible en Région wallonne qu’en Région flamande. Cependant, il ne faut pas se cacher uniquement derrière ce chiffre. La Région wallonne présente un taux de chômage (12,1 %) bien plus élevé qu’en Région flamande (5,9 %).
Troisièmement, le taux d’emploi est bien en dessous de l’objectif fixé par l’Union européenne (73,2 %) au niveau national (67,7 %) et surtout en Région wallonne (62,6 %). Ce résultat n’a progressé que de 0,6 % en 16 ans dans notre région.
Quelles leçons Monsieur le Ministre tire-t-il de ce rapport ?
Comment réduire l’écart du taux de chômage qui sépare la Région wallonne de la Région flamande ?
Quels sont les risques pour la Wallonie si le taux d’emploi n’atteint pas les objectifs fixés par l’Union européenne ?
Réponse du 09/07/2018
de JEHOLET Pierre-Yves
Le rapport de l’ONEM fait état de chiffres positifs : la diminution du nombre de chômeurs indemnisés, les signaux de reprise économique traduite notamment à travers une augmentation du nombre d’offres d’emploi et une croissance de la confiance des entrepreneurs.
Il alerte également sur différents points, notamment le taux d’emploi insuffisant en Wallonie, en particulier au regard de l’objectif européen de la stratégie 2020.
Je retire donc de ce rapport que la conjoncture économique est favorable, que l’on va dans le « bon sens », mais que les efforts doivent être renforcés pour augmenter le taux d’emploi en Wallonie tout en réduisant le taux de chômage.
Pour ce faire, au-delà des discours, il faut agir en menant des actions concrètes et investir dans les entreprises et dans le capital humain plutôt que dans les structures. Telle est ma vision pour redynamiser l’emploi et l’esprit d’entreprendre en Wallonie. Parmi les mesures que j’ai déjà prises, 12 d’entre elles ont récemment été épinglées dans la presse. Elles reposent toutes sur une responsabilisation de tous les acteurs et sur un objectif d’insertion clair.
Par exemple, le nouveau PFI qui permettra de se faire rencontrer l’offre et la demande de compétences, de manière adaptée tant à l’entreprise qu’au stagiaire. La mesure « coup de poing pénurie » quant à elle, consiste en des actions de formation ciblées et rapides pour répondre à des pénuries de main-d’œuvre importantes. Un autre exemple, l’obligation dorénavant, pour le demandeur d’emploi de justifier ses absences aux convocations du FOREm. C’est la moindre des choses : le SPE propose un service, une aide pour trouver un emploi, le minimum attendu du demandeur d’emploi, c’est qu’il s’en saisisse. Je terminerai par l’action « mardis d’avenir » qui vise à mobiliser davantage les jeunes vers les métiers en pénurie.
Enfin, les objectifs de la Stratégie 2020 sont « politiquement contraignants », les Gouvernements ont donc un rôle important à jouer pour atteindre les objectifs fixés (http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-14-149_fr.htm).