L'abattage des arbres le long de l'autoroute A16 à Froyennes
Session : 2017-2018
Année : 2018
N° : 1337 (2017-2018) 1
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Question écrite du 11/06/2018
de DURENNE Véronique
à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
Le 8 janvier dernier, la Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures (la SOFICO) a procédé à l’abattage des arbres situés le long de l’autoroute A16 au niveau de Froyennes et de son aire de repos.
Cette opération a été réalisée sans en informer les riverains et semble avoir impacté négativement leur qualité de vie, car sans ce bois, les nuisances sonores se font plus lourdement ressentir, surtout à l’approche de camions.
De plus, au-delà de l’aspect sonore, l’aspect visuel est également dégradé : les riverains ont maintenant une vue directe sur les parkings, la station essence et la chaussée.
Il va sans dire que l’abattage de ces arbres n’est pas de nature à améliorer la qualité de vie des voisins de cette portion d’autoroute, c’est pourquoi je m’interroge sur plusieurs points à cet égard.
Pourquoi avoir réalisé un abattage massif des arbres à cet endroit ?
Pourquoi ne pas en avoir, de un, averti les riverains, de deux, s’être concerté avec eux alors qu’il était presque certain que cela allait avoir un impact sur leur qualité de vie ?
Comment résoudre à court terme le problème ?
Pouvons-nous envisager le placement d’un mur antibruit pour limiter l’impact de cet abattage ? Si oui, quand celui-ci verra-t-il le jour ? Si non, quelles en sont les raisons ?
Comment pouvons-nous, aujourd’hui, rassurer ces riverains voisins de l’autoroute ?
Ceux-ci ont-ils été contactés ?
Comment, à l’avenir, éviter que ce genre de problème ne se répète ?
Réponse du 29/06/2018
de DI ANTONIO Carlo
Il est effectivement procédé à des travaux d’élagage le long des autoroutes et des aires autoroutières afin de lutter contre l’insécurité tant des usagers que des riverains.
Les arbres enlevés sont des arbres morts ou représentant un risque de chute. Les arbres sains permettant de mettre en valeur l’environnement sont maintenus.
Il apparaît qu’une meilleure visibilité décourage les comportements répréhensibles sur les aires de repos et leur environnement direct. On constate en effet moins de vols dans les maisons et entreprises environnantes, moins de dépôts de déchets, une diminution sensible des problèmes de mœurs, ...
Les risques de chute d’arbres ou de branches en période de grands vents sont également amoindris.
Quant à l’impact sonore, il est avéré scientifiquement que celui-ci n’est pas modifié avant ou après défrichage.
Deux groupes de travail inter-directions opérationnelles ont été mis en place pour traiter d’une part, de la politique globale du cycle de vie de l'arbre d’alignement et d’autre part, de la politique globale du cycle de vie de plantations ligneuses en bermes et terre-pleins. Ils regroupent des représentants de la Direction générale des Routes et des Bâtiments DGO1, la Direction générale de l’Agriculture, des Ressources naturelles et de l’Environnement DGO3 et la Direction générale de l’Aménagement du Territoire, du Logement, du Patrimoine et de l’Energie DGO4. Une vision globale pour le Service public de Wallonie a ainsi été définie en la matière.
Suite à cette vision interdépartementale, un protocole d’accord sur le mode de gestion et sur les opérations d’entretien de ces boisements a été signé par les 3 Directeurs généraux en janvier dernier. Ce protocole d’accord met en place les meilleures pratiques possibles avec comme ligne directrice la sécurité des usagers, et ce dans le cadre du respect du développement durable.
Sans dévoiler tout le protocole, il est convenu que dans les 3 ans qui viennent, les opérations de sécurisation continueront à se dérouler comme actuellement, par des opérations de recépages favorisant la régénération naturelle et que, par la suite, l’ensemble de ces plantations seront gérées sur le principe de la lisière étagée qui favorisera encore plus la biodiversité et permettra de conserver la trame verte paysagère de nos autoroutes. De ce fait, aucune perte environnementale et/ou paysagère ne sera donc encourue.
Il faut dès lors laisser le temps à la nature de reprendre ses droits.
En ce qui concerne plus particulièrement le parking de Froyennes, les mises à blanc sans extraction racinaire ont été décidées suite à la demande des services de police et d’une réunion de sécurité par rapport aux migrants avec l’ensemble des gouverneurs provinciaux.
De plus, la création d’un nouvel accès au zoning via un giratoire imposait également la réduction de ces massifs boisés. Il convient de signaler que 7500 m² d'écrans antibruit ont déjà été installés de part et d'autre de l'autoroute A8 dans le cadre du chantier de réhabilitation entre Kain et Lamain, où un nouveau revêtement a été réalisé. Le positionnement de ces écrans antibruit a été défini après une étude complète réalisée par la cellule Bruit du Service public de Wallonie sur base d'un modèle numérique acoustique et selon une priorisation liant le niveau de bruit sur l’ensemble de la journée et la population exposée. Les zones non couvertes relèvent d’une moindre priorisation et ne feront donc pas l’objet d’une intervention à court terme.
D’un point acoustique, comme déjà mentionné, la végétation ne constitue en rien une protection contre les nuisances sonores.
L’inconfort ressenti par les habitants est avant tout d’ordre visuel. À cet égard, la régénération naturelle permettra in fine d’obtenir une lisière étagée qui réponde aux considérations tant sécuritaires qu’environnementales.