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Le service "Monsieur Moto" en Wallonie

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1340 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/06/2018
    • de KNAEPEN Philippe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Voici quelques années, la DGO1 a désigné un « Monsieur Moto » au sein de chaque direction territoriale. On compte donc actuellement 8 « Monsieurs Motos », dont un coordinateur.

    Ces derniers travaillent quotidiennement à donner un avis sur les projets de réalisations et d'aménagements afin de fournir une aide à l'élaboration d'une route sécurisée, tenant compte des spécificités des motos ; à prendre contact avec les associations et clubs et devenir le lien entre l'autorité publique et les motards ; à s'informer des dispositions existant à l'étranger et à répertorier les zones à haut risque (ZHR) spécifiques à l'usage de la moto pour cibler les aménagements à réaliser par degré d'urgence.

    Depuis de nombreuses années, les différents clubs ou fédérations de motocyclistes pointent du doigt l’état déplorable de nombreuses routes wallonnes qui rend leur conduite particulièrement dangereuse. Il n’est d’ailleurs pas rare que la presse relate un tragique accident comme celui dont avait été victime un adolescent de 16 ans ayant pour cause un nid-de-poule important à Ransart, l’été dernier. Fédémot revient régulièrement sur une problématique interpellante. En effet, il rappelle qu’il existe en Région wallonne le service « Monsieur Moto », mais que celui-ci reste trop peu connu des motards et du public. Selon son expérience, une fois prévenu, le service serait plutôt réactif, mais faute de communication, peu de motards y feraient appel.

    Qu’en pense Monsieur le Ministre ?

    Dispose-t-il de chiffres quant au nombre de signalements « route à risques » reçus par le service « Monsieur Moto » en Région wallonne ?

    Envisage-t-il de renforcer la communication en la matière ?

    Dispose-t-il d’un bilan d’activité concernant ce service ?
    Dans l’affirmative, peut-il me le communiquer ?
  • Réponse du 29/06/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Actuellement, la DGO1 compte 13 correspondants moto. Répartis de la façon suivante :
    * Direction de la Sécurité des Infrastructures routières (DGO1.21) : 2 dont le coordinateur.
    * Directions territoriales : 
    Namur : 1                 
    Luxembourg : 1       
    Liège : 2                     
    Verviers : 2                  
    Charleroi : 2                 
    Mons : 2                       
    Brabant wallon : 1    

    Excepté le coordinateur de la DGO1.21 qui passe une grande partie de son temps de travail sur cette matière, les autres membres de la communauté sont des motards passionnés par la matière qui exercent cette fonction à titre accessoire.

    De nombreuses actions ont été réalisées par la Direction générale des Routes et des Bâtiments ces dernières années en faveur des motocyclistes, comme :
    -   la rédaction d’un guide sur les « recommandations pour la prise en compte des deux-roues motorisés dans les aménagements et la gestion des infrastructures » (disponible gratuitement) ;
    -    le placement de panneaux de sensibilisation sur une quarantaine de tronçons accidentogènes en concertation avec les zones de police (et réalisation d’actions de prévention sur ces mêmes axes par la police) ;
    -    le Réalisation de cartes de sensibilisation avec des messages de sécurité routière. Lors de la dernière campagne, environ 15 000 exemplaires ont été publiés avec des messages dans 3 langues (français, néerlandais et allemand) ;
    -    la participation à de nombreuses journées de prévention et de sensibilisation pour les motocyclistes ;
    -    la mise en place d’un guichet unique pour recueillir les signalements de la part d’usagers concernant des dégradations et les transmettre aux directions territoriales pour réaliser des adaptations à l’infrastructure (moto@spw.wallonie.be);
    -    la prise en compte de la dimension moto (au même titre que les autres usagers) dans les audits de sécurité réalisés conformément à la Directive européenne 2008/96/CE sur la gestion de la sécurité des infrastructures routières ;
    -    l’intégration de la dimension moto lors des inspections de sécurité réalisées dans le cadre des procédures mises en place conformément à la Directive précitée ;
    -    l’échange d’expériences entre correspondants moto (discussions de cas concrets) ;
    -    la rédaction d’un guide sur la prise en compte des obstacles latéraux et traitement de nombreux site présentant des problèmes en matière d’obstacles ;
    -    la mise en place de glissières équipées de lisses moto ;
    -    Biens d’autres actions (aménagements de carrefours, virages…) améliorant la sécurité pour tous les usagers (et donc pour les motocyclistes) ont été réalisées sur l’ensemble du territoire Wallon.
     
    Actions futures envisagées :
    -  Formations à l’attention de l’ensemble des gestionnaires de voiries (régionaux et communaux).
    -    Améliorer la « visibilité » des correspondants moto  
    -    Tournées d’inspection du réseau à moto avec les gestionnaires
    -     …

    Les accidents dont la cause première est un défaut d’infrastructure sont extrêmement rares. Il s’agit dans la plupart des cas d’une conjonction de plusieurs facteurs (vitesse, alcool, état du véhicule, inexpérience, optimisme ou erreur de pilotage, conditions climatiques…). L’infrastructure (obstacle latéral, glissière acier ou béton…) constitue parfois un élément aggravant d’une chute ayant pour origine une cause extérieure.

    L’état du réseau routier régional s’est considérablement amélioré depuis une dizaine d’années. Les budgets alloués pour les travaux d’entretien ordinaires, extraordinaires et d’investissement (dont le plan infrastructures) ont été augmentés et cela se constate sur le terrain.

    Afin de répondre à la demande des associations de motocyclistes, la DGO1 a mis en place en avril 2016 un formulaire de signalement de problèmes d’infrastructure et a développé un processus interne pour le suivi de ces plaintes. Depuis cette mise en place, l’administration a reçu 10 fiches de signalement sur les 6 premiers mois.

    Il existe, également, d’autres façons de signaler les problèmes d’infrastructure (mail générique de la DGO1, directions territoriales et districts…).

    Ainsi, les districts reçoivent régulièrement des appels de riverains ou des services communaux et réagissent sans délai en fonction des moyens disponibles.

    Il est à noter également que les signalements se font la plupart du temps en interne via les garde-routes et le personnel de terrain. Les problèmes sont dès lors réglés dans les plus brefs délais par le personnel de régie de manière efficace avant même que les usagers aient le temps de réagir.

    La communauté des correspondants moto fait elle-même preuve de pro activité en signalant les dégradations dont ils ont connaissance aux districts concernés

    S’il est vrai que la communauté des correspondants moto est peu connue du grand public, elle a pris conscience de ce fait et travaille à la faire connaître notamment via la presse spécialisée. Une rencontre a d’ailleurs été programmée avec le plus important magazine belge dédié à la moto. Cela pourra en effet contribuer à améliorer le signalement de dégradations liées à l’infrastructure routière. 

    D'autres acteurs apportent également leur contribution dans divers domaines comme la sensibilisation (AWSR, associations), la formation à la conduite (DGO2)...

    Concernant l’Agence Wallonne pour la Sécurité routière (AWSR), elle organise afin de sensibiliser les motards, la « Journée du Motard » depuis 2017, en collaboration avec FEDEMOT, plusieurs correspondants moto participent à cette journée. Cette journée est organisée à la reprise de la saison moto afin de permettre aux motards de se remettre en selle et de vérifier leur moto avant la reprise de la saison. Plusieurs activités gratuites étaient prévues afin de les sensibiliser au port de l’équipement, mais aussi à l’état technique du véhicule, à l’angle mort et la nécessité de retrouver ses réflexes après l’hiver. De plus, différentes marques et/ou magasins étaient présents ou ouvraient leurs portes et proposaient des réductions pour les participants à la journée, ce qui pouvait les inciter à acheter un équipement de qualité.

    Cette deuxième édition de la Journée du Motard a permis de rassembler et de sensibiliser 1750 motards. Forte de ce succès, l’AWSR a d’ores et déjà prévu une troisième édition en 2019.