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Les actions de sensibilisation contre les effets de la drogue au volant

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 1347 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/06/2018
    • de KNAEPEN Philippe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    La problématique de la drogue au volant n’est pas récente et fait régulièrement parler d’elle. Malgré tout, il semblerait que le nombre de conducteurs contrôlés sous influence de drogue ne cesse d’augmenter d’année en année. Selon les statistiques, en 2014, 5 048 conducteurs ont été sanctionnés tandis qu’ils étaient 6 819 en 2016 (augmentation de 35 % !). Au cours du premier semestre 2017 (soit avant la période critique des festivals estivaux), 3 525 conducteurs ont été contrôlés positifs aux drogues.

    Monsieur le Ministre dispose-t-il des chiffres pour l’ensemble de l’année 2017 en la matière ?

    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il cette hausse constante ?

    En 2017, l’AWSR publiait une étude inédite « Ce que pensent les Wallons de la conduite sous influence de drogues (SID) ». Elle montre notamment que 1 wallon sur 20 aurait conduit SID au moins une fois sur l’année écoulée et que 1 wallon sur 25 aurait conduit sous l’influence combinée de la drogue et de l’alcool.

    Ces chiffres sont assez alarmants. L’étude a également permis d’affiner le profil du conducteur SID : principalement des hommes entre 18 et 34 ans.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire si des actions spécifiques ciblant cette problématique et/ou ce type de profil sont prévues pour 2018 ?
    Dans l’affirmative, lesquelles ?

    L’étude de l’AWSR était censée poursuivre ses travaux afin de consolider ses connaissances et pouvoir développer des mesures de prévention et de sensibilisation ciblées en vue d’endiguer ce comportement.

    Où en sont ces travaux ?

    Monsieur le Ministre peut-il faire le point sur les actions qui seront menées à court, moyen et long terme en matière de lutte contre le fléau que représente la drogue au volant ?
  • Réponse du 29/06/2018
    • de DI ANTONIO Carlo
    Les derniers chiffres de la police concernant les infractions pour conduite sous influence de drogues permettent de constater une évolution importante :

    Relevé des infractions pour conduite sous influence de drogues en Wallonie par la police

    2014 1157
    2015 1269
    2016 1597
    2017 1692
    Évolution 2014-2017
    +46 %
    Source: DRI/BIPOL-Circulation

    L’augmentation peut résulter de l’évolution des comportements, mais aussi de l’activité policière à ce niveau.

    Suite aux résultats de l’étude précédente « Ce que pensent les Wallons de la conduite sous influence de drogues », l’AWSR a mené une nouvelle étude fin 2017 auprès de 500 jeunes wallons âgés entre 18 et 30 ans sur leurs habitudes de sorties le week-end.

    Parmi les jeunes Wallons interrogés, 17 % des jeunes conducteurs ont avoué avoir repris le volant en ayant consommé de la drogue. Un jeune conducteur sur sept (14 %) reconnait avoir consommé au cours de la même soirée de l’alcool et de la drogue avant de reprendre le volant. Il s’agit d’un résultat inquiétant quand on sait que la combinaison alcool/drogue augmente le risque d’accident grave de manière exponentielle, c’est-à-dire de 20 à 200 fois. Un seul verre, associé à une consommation de drogue, contribue déjà à adopter un comportement risqué sur la route. C’est pourquoi j’ai demandé au ministre de la Justice d’envisager une aggravation de la peine dès lors que le conducteur est contrôlé positif à l’alcool ainsi qu’à une ou plusieurs drogues.

    Ces résultats ont servi de support à l’élaboration de la dernière campagne de sensibilisation de l’AWSR de juin 2018. L’AWSR y met notamment en exergue le rôle que peut jouer l’entourage et l’encourage à s’exprimer. Deux affiches distinctes abordent cette problématique. La première, avec une touche d’humour noir, rappelle aux usagers de la route que si le conducteur n’est pas en état, la fin d’une soirée peut vite se transformer en un véritable cauchemar. La seconde montre que l’entourage peut éviter une fin de soirée tragique en empêchant un conducteur sous influence de reprendre le volant. Des films de sensibilisation soulignant ce rôle protecteur des proches ainsi que des spots radio humoristiques seront également diffusés pendant tout l’été.

    L’augmentation du nombre d’infractions « conduite sous influence de drogues » s’explique également par l’activité policière en Wallonie. La détection dépend à la fois de l’évolution des outils de contrôles et des pratiques policières résultant de la mise à disposition de ces outils au sein des services de police. Par ailleurs, notons que d'une part, le test salivaire ne détecte que certaines drogues spécifiques, et d'autre part, la procédure de détection reste à l’heure actuelle une procédure de longue haleine pour les policiers, immobilisant un effectif important durant un long moment en cas de réaction positive au test salivaire. Au vu des difficultés liées à la procédure et bien que le nombre d’infractions constatées soit en augmentation, il est plus que probable que le phénomène soit encore sous-évalué.

    Le Conseil supérieur wallon de la Sécurité routière (CSWSR) a d’ailleurs émis des recommandations à l’occasion des États généraux de la Sécurité routière en Wallonie le 9 juin 2018 pour faciliter le contrôle policier. À consulter sur le site du CSWSR : www.cswsr.be. La conduite sous influence de drogues constitue en effet la troisième mesure des « Sept mesures pour ne pas dépasser 200 tués en 2020 ». Le groupe de travail au sein de l’AWSR, à l’initiative des recommandations, se réunira en 2018 afin de faire le point sur chacune des recommandations.