/

Les projets pour les jeunes sans-abris de Charleroi

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 422 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 12/06/2018
    • de KNAEPEN Philippe
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    La lutte contre la pauvreté et la précarité est une priorité, tant du point de vue local, régional ou Fédéral qu’international. En juin dernier, j’interrogeais le prédécesseur de Madame la Ministre sur la problématique des jeunes sans-abri ou « en errance » en Wallonie. Il soulignait qu’à Charleroi, très touchée par la problématique, des initiatives avaient été prises.

    Au-delà d'une gestion urgente de ces jeunes, des projets d'insertion durable permettent de leur trouver un logement. C'est notamment le cas du projet Capteur logement qui reloge chaque année plusieurs jeunes et du projet relogement en période hivernale qui en accueille également plusieurs.

    Combien de jeunes au total ces deux initiatives ont-elles relogés en 2016 et en 2017 ?

    Quelle est la tendance comparativement aux années antérieures ?

    Il existe également des projets spécifiques dédiés aux jeunes : Kot Tremplin de la Mado ou Relogeas.

    Quel est le premier bilan de Madame la Ministre quant à ces deux projets ?

    Par ailleurs, le projet Solidarités Nouvelles dont l'objectif serait d’accueillir des jeunes en difficulté était alors en construction.
    En quoi consiste exactement ce projet ?

    Où en est-il aujourd’hui ?

    Enfin, une table ronde, regroupant des travailleurs du secteur, avait été organisée afin de faire le point. En parallèle, avec la collaboration de l’Observatoire de la Cohésion sociale du CPAS de Charleroi, il était prévu d’entamer une recherche qualitative autour de cette problématique pour mieux en comprendre les contours.

    Que peut-on retenir de cette table ronde ?

    Quand cette recherche qualitative devrait-elle aboutir et selon quelles modalités pratiques/financières devrait-elle être réalisée ?
  • Réponse du 21/06/2018
    • de GREOLI Alda
    Mon administration a recueilli les éléments de réponse exposés ci-dessous auprès du Relais social de Charleroi.

    Au-delà des services classiques venant en aide structurellement aux jeunes en errance sur Charleroi (Amo, Point jaune, Mado, etc.), les services de la grande précarité interviennent également en soutien lorsque le jeune passe la barre des 18 ans. Tout en leur proposant des hébergements d’urgence et des accueils en journée, un point important de la prise en charge concerne leur « mise en logement ».

    Deux projets du Relais social sont en contact régulier avec ces jeunes et des points d’attention leur sont accordés.

    - Le projet « Relogement en période hivernale » : l’édition 2016-2017 (5 mois de projet entre mars et novembre) a hébergé 6 jeunes (sur les 15 personnes qui sont passées dans le projet). Parmi ceux-ci, 5 avaient des solutions d’hébergement à la sortie du projet : logement individuel, logement de transit ou retour en famille. Certains des jeunes ont besoin d’un accompagnement intensif et dès lors des solutions intermédiaires sont envisagées plutôt que le logement individuel. Auparavant la proportion des jeunes accueillis était plus faible.

    - Le Capteur Logement a relogé entre 2016 et 2017 une douzaine de jeunes sans logement. Pour informations, sur les deux années, c’est environ 80 baux qui ont été signés avec un maintien en logement de plus ou moins 70 %. Les jeunes de 18 à 25 ans représentent donc 15 % des baux signés. Par ailleurs, une nouvelle sensibilisation des services jeunesse (Mado, Point Jaune) au projet de capteur logement va avoir lieu prochainement.

    Alors que dans ces projets, une attention particulière peut être accordée aux jeunes, des initiatives au sein du réseau se concentrent exclusivement sur ce profil. Il s’agit des kots tremplin de Relogeas et de la Mago et du projet en construction de Solidarités Nouvelles.

    - Bilan du projet « Les kots tremplin » d’octobre 2015 au 5 décembre 2017.
    Les kots tremplin sont accessibles aux jeunes ayant entre 18 et 25 ans. Depuis le lancement du projet jusque début décembre, 88 demandes d’hébergement ont été enregistrées. Les raisons des refus sont diverses et en lien avec les limites de la prise en charge apportée : des jeunes avec des pathologies de santé mentale ou d’assuétudes importantes, des problèmes de papiers, etc. Par ailleurs, certains jeunes trouvent, entre temps, d’autres solutions d’hébergement ou ne donnent plus de nouvelles avant qu’une place soit libérée.
    Durant cette période, 37 jeunes ont intégré les kots ; 15 filles et 22 garçons. Parmi ceux-ci, 10 sont retournés en famille, 13 sont stabilisés en logement, 2 sont en logement d’insertion. Par contre, 4 jeunes n’ont plus donné de nouvelles. Il arrive également que le service recoure à des exclusions, même ces dernières sont souvent mobilisatrices pour le jeune vers d’autres solutions.

    - Le projet de Solidarités Nouvelles « les 3 Solid’R » vise à héberger trois jeunes sans-abri (issus de la rue) au sein d’un même logement et de construire avec eux un projet logement. Ce projet est toujours en construction. Une première proposition de l’architecte est attendue fin du mois. L’étape suivante étant la demande de permis et la réalisation des travaux, Solidarités Nouvelles espère faire rentrer des jeunes dans le projet pour fin de l’année 2019.

    La mise en place de ces projets renvoie toujours aux connaissances parfois relatives concernant ce public spécifique. Il a été question à un moment de mettre en place une recherche qualitative sur les jeunes en errance au niveau du Relais social (éventuellement avec la collaboration du CPAS). Cependant, la mise en place d’une telle recherche demande un temps important. À l’heure actuelle, le Relais social ne dispose pas de travailleurs disponibles pour effectuer ce travail. Des moyens supplémentaires seront nécessaires si le relais envisage de réaliser cette recherche.

    Cependant, dans l’attente d’une recherche, plusieurs groupes échangent sur cette thématique. Les états généraux de la jeunesse ont été organisés par la Ville de Charleroi, et de son côté, le Relais social organise (en collaboration avec Point Jaune, Solidarités Nouvelles et la Mado) une table ronde en vue de mettre en évidence des recommandations à l’égard des futurs élus régionaux. Ce cahier de recommandations devrait être prêt pour les élections de 2019. Tous les mois, les acteurs de la jeunesse et de la grande précarité se réunissent autour d’une thématique spécifique en lien avec les jeunes en errance : logement, mise en autonomie, santé, emploi, etc.