à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
Avec le Réseau loup, un réseau d'experts et d’observateurs a été mis en place en Région wallonne « afin de recueillir et d'analyser de manière rigoureuse et standardisée toutes les informations relatives au loup ». Il existe également un système d’alerte par téléphone ou par Internet accessible aux citoyens. Comme indiqué sur le site reseauloup.be : « En cas de doute, le Réseau loup doit être contacté ».
Bien que je salue cette initiative, je me demande comment les citoyens qui ne maîtrisent pas le français peuvent faire suite à cette demande.
Tout d’abord, le site donne beaucoup d’informations intéressantes et utiles, notamment en cas de découverte d’une carcasse et de premier diagnostic. Malheureusement, tout cela n’est pas accessible en langue allemande, alors que le langage utilisé est assez précis.
De plus, il faut tenir compte qu’Ostbelgien est situé « au carrefour entre deux voies de dispersion provenant des populations française (de souche italoalpine) et allemande (de souche polonaise) », le redéploiement naturel du loup en Wallonie est possible. En sachant ceci, il n’est pas étonnant de constater en analysant le bilan du suivi, disponible sur le site Internet, qu’un nombre notable d’observations communiquées à partir de l’été 2016 provenaient d’Ostbelgien. Nous pouvons citer le cas des communes germanophones d’Amel, de Sankt Vith, de Kelmis ou de Lontzen.
Heureusement, l’aspect linguistique ne semble pas les avoir freinés, mais comment être certain que cette barrière n’a pas posé ou pose encore des problèmes actuellement pour d’autres ?
Est-il légitime de craindre que quelques observations ne soient pas communiquées en raison de problèmes linguistiques ?
Est-ce que les quelques citoyens germanophones qui ont rempli les formulaires de participation pour l’encodage d’une nouvelle donnée (« enquêtes DEMNA du SPW ») n’ont pas eu des hésitations lors le remplissage ou ont-ils même déploré la non-existence de ces formulaires et de toute autre information concernant cette matière dans leur langue maternelle ?
Finalement, peut-on se faire comprendre en langue allemande via le numéro indiqué (081/626.420) en cas d’observation d’un loup ou un numéro spécifique est-il proposé pour les germanophones ?
Un service agricole ou autre - peut-être le DNF - était-il identifié entre-temps pour signaler les observations du loup en langue allemande ?
Je pense que les contributions et observations des citoyens germanophones sont, elles aussi, utiles et nécessaires pour compléter les travaux des experts et pour analyser de manière rigoureuse et standardisée toutes les informations relatives au loup. Il va de soi que je me réjouis pour chaque effort réalisé dans cette perspective.
Réponse du 02/07/2018
de COLLIN René
L'honorable membre a entièrement raison de supposer que des apparitions de loup pourraient avoir lieu via les frontières allemandes et grand-ducales. Pas mal de signalements sont déjà parvenus des cantons germanophones vers le réseau loup.
Pratiquement, la procédure mise en place par le réseau loup est d’intercepter toutes les alertes sur l’ensemble du territoire wallon. Ensuite, en fonction de la nature de l’observation, de sa situation géographique et, le cas échéant, de la langue maternelle de l’observateur, ce dernier est mis en contact avec l’un des membres formés du réseau loup.
Les cas renseignés en langue allemande sont systématiquement confiés à un agent du Département de la Nature et des Forêts (DNF) de la Direction de Malmedy, parfaitement rompu à la thématique du loup en tant que membre du réseau. Cela lui permet d’assurer des interviews de manière adaptée et précise par téléphone ou d’aller au contact des observateurs, sans crainte de perte d’information.
Les quelques retours vers la presse germanophone ont d’ailleurs été assurés par l’agent en question, ou l’un des ingénieurs germanophones du DNF.
Par ailleurs, le site du réseau loup peut être adapté en langue allemande pour les pages principales. Ce que je vais d’ailleurs demander à mon administration.